Compte rendu d’une table ronde tenue
dans le cadre du 60e Congrès de
l’Institut d’histoire de l’Amérique française sur le thème
« Le militarisme en Nouvelle-France : un nouveau questionnement »
par Gilles Durand
Le 60e Congrès de l’Institut d’histoire de l’Amérique française, tenu à Kingston du 18 au 20 octobre 2007, fut l’occasion de questionner la vision traditionnelle de l’histoire militaire de la Nouvelle-France et le mythe du Canadien belliqueux et guerrier. Les participants à une table ronde, consacrée au militarisme en Nouvelle-France, ont abordé différents sujets : mise en valeur gouvernementale de sites rappelant des établissements militaires français et mettant à l’honneur le simple soldat, production universitaire récente et intérêt du grand public pour la question militaire.
Participant à cette table ronde, Sylvie Dépatie, professeure à l’Université du Québec à Montréal, a abordé le cas du milicien canadien à partir d’un ouvrage posthume de Louise Dechêne à paraître en avril 2008 aux Éditions Boréal Le Peuple, l’État et la Guerre au Canada sous le Régime français. Rejetant une historiographie fondée sur le bellicisme du peuple pour l’ensemble de la période de la Nouvelle-France, cette dernière tient compte de l’ensemble du contexte colonial et de la participation des autochtones aux conflits, livrant une image renouvelée des paysans et du petit peuple urbain canadiens devant concilier guerre et vie de tous les jours.