Une nouvelle ressource électronique en ligne :
les mémoires de Jean-Baptiste d’Aleyrac
Biographie par Michel Lacroix, descendant d’Augustin d’Aleyrac, frère de Jean-Baptiste
Notes liminaires par François David, BAnQ, et Gilles Durand
Grâce à la collaboration de Michel Lacroix, Bibliothèque et Archives nationales du Québec met en ligne les mémoires originaux de Jean-Baptiste d’Aleyrac .
Jean-Baptiste d’Aleyrac est rattaché au commandement des troupes françaises en Amérique du Nord lors de la guerre de Sept Ans. Militaire dont les qualités sont reconnues par ses supérieurs, Lévis et Montcalm, il est aussi un excellent observateur des comportements des Indiens et des Canadiens. Le lecteur pourra même trouver dans ses observations une explication de la défaite de 1759 sur les Plaines d’Abraham. Nulle surprise que ses mémoires, déjà publiés par le commandant Charles Coste en 1935 , soient à nouveau mis en valeur aujourd’hui en faisant appel aux nouvelles technologies.
L’information numérisée se présente selon le plan suivant :
Présentation : images 1 à 5
Mémoires 1754-1755 (avant embarquement de Brest) : images 6 à 17
Embarquement et traversée : images 18 à 28
Campagne 1757 : images 29 à 64
Description Canada & Habitants : 65 à 105
État de services, campagnes 1758-1759-1760 et retour en France : images 106 à 120
Garnisons en France 1761 à 1764 : images 121-122
Campagnes de Corse 1765 à 1770 : images 122-124
Garnisons en France 1771-1779 : images 125-127
Campagne en Mer 1779 : images 128-129
Garnisons en France 1780-1788 : images 130 à 132
Affaire de Montauban 1790 : 133-134
En garnisons 1791-1792 (fin de carrière active) et réflexions sur la Révolution : 135 à 162
Réflexions retraite (1793-1794) : 163 à 165
Michel Lacroix, l’auteur de la biographie ci-dessous, est un descendant de la famille d’Aleyrac par le frère de Jean-Baptiste, Augustin; ce dernier est le grand-oncle d’Anne d’Aleyrac, arrière-arrière grand-mère de Michel (voir l’arbre généalogique des familles d’Aleyrac, Rochier, Lacroix). Michel Lacroix est fier de la conclusion de cette entente avec BAnQ à l’été 2007. C’est pour lui une marque de reconnaissance envers le travail de gardien effectué par son père, André, « qui a baigné toute sa vie dans les archives » de Jean-Baptiste, avant de les lui transmettre en héritage.
En même temps, Michel Lacroix désire apporter une petite contribution à ce qui est déjà écrit sur son ancêtre, dans l’avant-propos de l’ouvrage de Charles Coste mentionné ci-dessus, et par l’auteure, Susan W. Henderson, dans le Dictionnaire biographique du Canada . Pour le bénéfice des chercheurs, historiens et du grand public en général, il présente ci-dessous une courte biographie destinée à rappeler aux Québécois le souvenir de la présence de la France et de son ancêtre au Québec.
Biographie de Jean-Baptiste d’Aleyrac
Crédit : Michel Lacroix et BAnQ pour la numérisation |
Les d’Aleyrac sont une très ancienne famille noble du Languedoc et du Vivarais qui a donné un grand nombre de militaires (voir l’arbre généalogique des familles d’Aleyrac, Rochier, Lacroix).
Jean-Baptiste d’Aleyrac (voir portrait) est né à Saint-Pierreville (Ardèche) le 29 avril 1737. Aîné de 5 enfants, orphelin à 8 ans, il s’engage dans l’armée à 17 ans comme cadet pour la quitter lieutenant-colonel à sa retraite à 55 ans en 1792. Il serait mort trois ans après seulement, le 19 mars 1796, à Saint-Pierreville également. Jean-Baptiste est demeuré célibataire; il ne laisse aucun héritier à son décès.
Il est remarquable de constater qu’il débute ses écrits dès l’âge de 18 ans! et que ses mémoires du Canada ont été rédigés durant ses cinq années passées au Québec (1755-1760, comme plusieurs passages le prouvent). Jean-Baptiste d’Aleyrac est apprécié des « sauvages » car il les respecte et apprend leurs
Crédit : Michel Lacroix et BAnQ pour la numérisation |
coutumes (même les patins à glace) et leur langue. Il en garde très certainement un bon souvenir puisque, 20 ans après (vu la distinction de la Croix de Saint-Louis reçue en 1780), il utilise pour sa correspondance un sceau représentant les armoiries de sa famille avec un aigle d’un côté et un indigène de l’autre (comme on les représentait généralement à l’époque, voir deux photographies du sceau)!
Sur 556 hommes qui forment son bataillon avant l’embarquement pour le Canada en 1755, ils n’en reviennent en France que 51!
Il participe ensuite à la campagne de Corse en 1768, 1769 et 1770, puis à une campagne en mer en 1779 durant 105 jours contre les Anglais qui ont fui le combat! Il parcourt ensuite la France de ville en ville, époque instable avant et pendant la Révolution, pour le maintien de l’ordre.
Nulle surprise qu’en décembre 1781, il s’adresse au Marquis de Lévis pour intercéder en sa faveur en vue d’un avancement en grade. En effet, il estime que son tempérament ni rampant ni courtisant ni intriguant (voir image 145) l’a défavorisé et il rappelle ses actes de bravoure. Les réponses du maréchal à plusieurs de ces demandes, si reconnaissantes et bien disposées qu’elles soient, ont, semble-t-il, tardé à faire l’effet souhaité par d’Aleyrac…
En 1762 (à 25 ans!), il se plonge dans la généalogie de sa famille, qu’il remonte au 13e siècle (voir l’arbre généalogique des familles d’Aleyrac, Rochier, Lacroix, en regard de la 16e génération pour Jean-Baptiste) et écrit plusieurs cahiers récapitulatifs. Il conserve toutes ses correspondances. Ses archives sont redécouvertes par mon père André Lacroix au début des années 1930 dans le grenier de la résidence de sa grand-mère, et un livre de M. Coste paru en 1935 relate sa carrière militaire d’après ses Mémoires.
La présentation de ces Mémoires militaires donne une bonne idée de ceux-ci dans les quatre pages d’avant-propos du livre du commandant Charles Coste paru en 1935 (voir site BAnQ : Aventures militaires au XVIIIe siècle mentionnées ci-dessus). Le Dictionnaire biographique du Canada comporte également une fiche bien détaillée sur Jean-Baptiste d’Aleyrac. Le lecteur peut aussi consulter avec profit l’information suivante :
- La Chesnaye-Desbois, F.-A.-Aubert de. Dictionnaire de la noblesse. 3e éd. entièrement refondue, Paris, Schlesinger, 1863. 19 vol. L’ouvrage renferme une biographie résumée de la famille d’Aleyrac ;
- Yon, Armand, « La dolce vita en Nouvelle-France à la veille de la guerre (1740-1758) », Les Cahiers des Dix, no 37 (1972) . L’auteur fait référence à de multiples reprises aux Mémoires de d’Aleyrac tels que parus dans le livre de Charles Coste ;
* Le site du Trésor de la langue française au Québec qui renferme plusieurs références à d’Aleyrac.
Les lecteurs, intéressés à obtenir (ou apporter) des renseignements additionnels sur les mémoires de Jean-Baptiste, sur les archives de la famille ou bien encore sur sa généalogie, sont invités à contacter l’auteur de la présente biographie. Ses coordonnées sont les suivantes :
Michel Lacroix
6, Avenue de Chaussand
43200 Yssingeaux (France)
lacroix.michel43@gmail.com