Le Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ)
prend une part active
à la relation Québec-France en cette année du 400e
par Gilles Durand
Dans le cadre des midis du CIEQ , à l’Université Laval, trois historiens spécialistes français ont respectivement présenté une conférence sur les relations France-Québec.
Mythes et rêves fondateurs de l’Amérique française par Bernard Émont, président du Groupe de recherche sur les écrits canadiens anciens (GRECA)/Université de Paris IV – Sorbonne
Le fait français est toujours bien vivant aujourd’hui, au Québec principal pôle de développement, mais aussi dans toute l’Amérique du Nord. Le conférencier, Bernard Émont, a analyse, classé et interprété, pour le plus grand bénéfice de son auditoire, les mythes et les rêves qui, à la suite de la fondation de Québec, durant deux siècles, ont poussé les pionniers français à faire la grande traversée pour la vallée du Saint-Laurent, la Louisiane et le Mexique. La conférence a constitué une invitation à aller au-delà des considérations matérielles. Le conférencier a déjà publié sur ce thème Marc Lescarbot : Mythes et rêves fondateurs de la Nouvelle-France (Paris, L’Harmattan, 2002, 362 p.)
Les relations commerciales La Rochelle-Québec par Didier Poton, professeur d’histoire moderne à l’Université de La Rochelle
Le conférencier, Didier Poton, a présenté les fondements des échanges commerciaux qui se poursuivent toujours aujourd’hui entre le Québec et la France. Il a ramené son auditoire 400 ans en arrière sur les bords de l’Atlantique français, immédiatement après 1628 : La Rochelle, bastion du protestantisme, venait d’être soumise par le pouvoir central, à la suite d’un long siège qui a vu mourir entre 16 000 et 18 000 habitants. Les marchands-armateurs rochelais protestants n’en donnèrent pas moins l’élan aux relations commerciales avec la Nouvelle-France : ils se relevèrent et se regroupèrent pour mobiliser les capitaux nécessaires et pour reconstituer leur marine marchande. Le lecteur intéressé trouvera l’exposé de cette problématique dans l’ouvrage auquel le conférencier a collaboré, intitulé La Rochelle capitale atlantique, capitale huguenote (Paris, Monum, Éditions du patrimoine, 2005, 80 p.).
Les retours en France et l’enracinement des familles nobles canadiennes par François-Joseph Ruggiu, professeur à l’Université de Paris IV – Sorbonne
Le professeur François-Joseph Ruggiu a présenté les options choisies par les familles nobles canadiennes à la suite de la conquête du Canada par la Grande-Bretagne : retourner dans la mère-patrie ou demeurer dans la vallée du Saint-Laurent. Tout en démystifiant certaines idées préconçues, le conférencier a abordé l’ampleur des départs, les facteurs à la base de la décision de demeurer dans la colonie et de s’enraciner. Auteur de nombreuses publications, le conférencier a déjà développé ce thème sous le titre « La noblesse de la Nouvelle-France, de l’Atlantique français à l’Atlantique anglais », lors du 133e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, tenu à Québec du 2 au 6 juin 2008.
Projets en cours au CIEQ
Les chercheurs et les lecteurs intéressés à mieux connaître le Québec, son histoire, sa culture et tout ce qui forge son identité, sont invités à naviguer sur le site Web du CIEQ. Ils y trouveront de l’information sur des activités et des recherches en cours, sur des publications en préparation , par exemple sur la formation des campagnes au 18e siècle, sur la francophonie nord-américaine, sur les missions au Québec et du Québec dans le monde, sur la transmission des valeurs par l’école, sur le rôle de l’État, etc. Pour ceux qui préféreraient découvrir par eux-mêmes, peut-être même redécouvrir l’empreinte commune à la France et au Québec de part et d’autre de l’Atlantique, pourquoi ne pas exploiter les ressources en ligne sur le nouveau site Internet enrichi du Centre.
Inventaire et atlas des lieux et repères de mémoire communs de la Nouvelle-France
Cette base de données renferme les traces matérielles (bâtiments, sites archéologiques, plaques, monuments) de la Nouvelle-France en France, de même que celles de la France au Québec. Le projet, préparé du côté québécois sous la coordination de Marc St-Hilaire, professeur de géographie à l’Université Laval, répertorie, situe et met en contexte. Du côté français, le projet se limite au Poitou-Charentes à l’heure actuelle, mais des extensions sont prévues dans d’autres régions de l’Hexagone, telle l’Aquitaine.
Redécouvrir… Beauce, Etchemin, Amiante
Cette base renferme des données géo-historiques (incluant des textes, des images, et des cartes anciennes et actuelles pour la région de Beauce-Etchemin-Amiante) sur le territoire et la vie économique et sociale de cette région depuis son ouverture au peuplement au 17e siècle. Elle a été préparée sous la coordination de Matthew Hatvany, professeur de géographie à l’Université Laval, dans le cadre des travaux qui ont mené à la synthèse d’histoire régionale Beauce-Etchemin-Amiante produite sous la coordination de Normand Perron, de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), Urbanisation, culture et société ( ). L’objectif est d’accroître les retombées de la publication parmi le grand public, les étudiants, les professeurs et les chercheurs.
Brève présentation du CIEQ
Le Centre est un organisme qui regroupe des chercheurs d’horizons disciplinaires variés, telles l’histoire, la géographie, la sociologie, la démographie, etc. La gestion est assurée par deux codirecteurs, l’un de l’Université Laval, à l’heure actuelle Donald Fyson, l’autre de l’Université du Québec à Trois-Rivières, à l’heure actuelle Yvan Rousseau.