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« Québec et les autres » : les minorités francophones à l’extérieur du Québec au Congrès de l’ACQS et de l’ACSUS, Québec, novembre 2008

« Québec et les autres » : les minorités francophones
à l’extérieur du Québec
au Congrès de l’ACQS et de l’ACSUS, Québec, novembre 2008

 

par Leslie Choquette
Insitut français, Assumption College
Worcester, Massachusetts

Les deux sociétés américaines ACQS (American Council for Québec Studies) et ACSUS (Association for Canadian Studies in the United States) se sont associées cette année pour marquer le 400e anniversaire de la ville de Québec. Leur congrès conjoint, au sujet de « Québec et les autres : 400 Years of Interactions », s’est déroulé du 13 au 16 novembre 2008 à l’Hôtel Loews Le Concorde à Québec.

 

Plusieurs séances plénières et tables rondes portant sur l’expérience passée ou présente de la minorité francophone à l’extérieur du Québec ont suscité beaucoup d’intérêt. Le premier jour, une table ronde intitulée « Teaching Franco-America » a réuni quatre professeurs de trois domaines connexes (français langue étrangère, histoire et linguistique) pour parler de leurs cours sur les Franco-Américains du nord-est des États-Unis. L’échange d’idées et de bibliographies est jugé si intéressant que nous parlons de le prolonger en créant un réseau multidisciplinaire de chercheurs travaillant sur les Franco-Américains. Pour plus d’informations, s’adresser à Susan Pinette, directrice du programme d’études franco-américaines à University of Maine at Orono [l’Université du Maine, à Orono](spinette@maine.edu) .

Parmi les autres communications qui ont traité de l’expérience franco-américaine se trouvent, en ce qui concerne le côté historique : « La ville que nous avons adoptée : Le Courrier de Salem and Franco-American Identity in Salem, Massachusetts in 1908 » par Elizabeth Blood de Salem State College ; « From Milan, Québec to Lewiston, Maine : A Ride on the Grand Trunk Railroad into a New Culture » par Irène Mailhot Bernard de St. Francis Xavier University ; « Pensionnaires dans deux patries : Franco-American Girls in New England and Québec Boarding Schools » par Susan Fliss, Harvard University Libraries ; et « Work, Family, Ethnicity and Nation : An Exploration into Working-Class Male Identity in New England’s Petits Canadas at the Turn of the Twentieth Century » par Florence May Waldron, Franklin & Marshall College.

La littérature franco-américaine
La littérature franco-américaie est surtout représentée par Jack Kerouac (« L’influence littéraire et culturelle de Jack Kerouac sur les écrivains contemporains québécois et canadiens » par Peggy Pacini de l’Université de Paris XII ; « The Search for French-Canadian Identity in Kerouac’s Letters, 1940-1969 » par Vincent Rémillard de St. Francis University ; et « Restless Souls : Thomas Wolfe’s Influence on Jack Kerouac » par Mary Rowan de Brooklyn College), mais il y a aussi une intervention sur les mémoires de l’écrivain francophone Normand Beaupré du Maine, publiées en 1999 : « Le petit mangeur de fleurs : Reconstructing Memories of a Franco-American Childhood » par Cynthia Lees, University of Delaware.

La francophonie bigarrée de la Louisiane
La francophonie bigarrée de la Louisiane est le sujet d’une séance plénière, une conversation avec le cinéaste québécois André Gladu suivie de la projection de son dernier film, l’émouvant « Marron : la piste créole en Amérique » ainsi que de plusieurs interventions : « Exploring l’autre Amérique : 19th-Century Creole Literature » par Marvin Richards de John Carroll University ; « The Role of Music Festivals in the Cultural Renaissance of Southwest Louisiana since the 1960s » par Dianne Guenin-Lelle d’Albion College ; et « Québec’s Lingering Presence in Louisiana » par Ray Taras de Tulane University.

Les minorités francophones dans le reste du Canada
Évidemment, les minorités francophones dans le reste du Canada n’ont pas été oubliées non plus. Une excellente séance plénière sur les 300 000 Acadiens des Maritimes a réuni la présidente de l’Atlantic Canada Opportunities Agency, Monique Collette, le recteur de l’Université de Moncton, Yvon Fontaine, et le lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick, le poète Herménégilde Chiasson, sous la présidence de Peter Edwards de Mount Allison University. Dans une séance portant sur le Québec et les autres provinces », Denis Bourque de l’Université de Moncton a analysé les « Interactions Acadie/Québec dans le discours et l’essai acadiens » et Raoul Boudreau et Pénélope Cormier, également de l’Université de Moncton, ont présenté une « Analyse comparative de la réception critique de la littérature acadienne contemporaine au Québec et en Acadie ».

Écarts selon la langue maternelle et le bilinguisme….
Dans une optique comparative, Nicolas Béland, un économiste employé par l’Office québécois de la langue française, a examiné les « Écarts selon la langue maternelle et le bilinguisme entre les salaires des francophones et des anglophones pleinement et normalement insérés au marché de travail au Québec et au Nouveau-Brunswick de 1970 à 2000 », pour conclure à un point de départ similaire et une suite différente. En 1970, dans les deux provinces, le revenu moyen des francophones bilingues se situait en dessous de celui des anglophones unilingues et bilingues, et les francophones ne parlant que le français avaient le revenu moyen le plus faible. Au Nouveau-Brunswick, de 1970 à 2000, la rentabilité de la connaissance du français reste nulle pour les anglophones et celle du bilinguisme pour les francophones continue à être forte. Par ailleurs, le lien historique entre l’ethnicité et le salaire se maintient. Au Québec pourtant, ce lien disparaît graduellement entre 1970 et 1995. Pour les Anglo-Québécois, la connaissance du français devient rentable à partir de 1995 au même titre que le bilinguisme pour les Franco-Québécois.

Les Franco-Ontariens
Les Franco-Ontariens sont le sujet de l’intervention de l’historienne Danielle Coulombe intitulée « Hearst : un exemple d’entreprenariat forestier en Ontario français » . Au début du XXe siècle, l’ouverture de la Grande Zone argileuse nord-ontarienne incite plusieurs Canadiens français et Canadiennes françaises à migrer vers ce coin de l’Ontario. Alors que leurs leaders spirituels et politiques vantent le potentiel agricole de la région, un très grand nombre de migrants choisissent ce nouveau pays en raison des « terres à bois » qu’il a à leur offrir. Ces « hommes de bois » qui migrent avec leurs petits moulins à scie portatifs forment un premier noyau d’entrepreneurs canadiens-français. L’industrie du bois d’œuvre qui se développe à partir des années 1950 permet à certains de ces entrepreneurs de bâtir des entreprises familiales qui finissent par transformer le visage socio-économique de la région, qui compte 95 % de francophones aujourd’hui comparé à 50 % en 1950.

Les francophones de l’Ouest canadien
Les francophones de l’Ouest canadien sont représentés par Lise Gaboury-Diallo et Maria Fernanda Arentsen du Collège universitaire de Saint-Boniface et Eileen Lokha de University of Calgary [l’Université de Calgary], qui participent à une table ronde sur le « Québec et le Canada francophone : 40 ans de défis », et par Carol Jean Léonard de University of Alberta [l’Université de l’Alberta] dont l’intervention s’intitule « La part du Québec dans la toponymie saskatchewannaise et albertaine » .

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