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Exposition Le récit d’une guerre, 1756-1763

Exposition Le récit d’une guerre, 1756-1763

 

par Gilles Durand

 

Histoire, mémoire, commémoration

 

1756-1763 : Récit d'une guerre

Crédit : Musée de la civilisation

Le Musée québécois de la civilisation profite du 250e anniversaire de la bataille des plaines d’Abraham pour présenter une exposition sur la guerre de Sept Ans. L’exposition constitue un événement important pour la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC). Elle joue un rôle commémoratif et elle constitue un rappel, peut-être à l’occasion une mise au point sur le souvenir des péripéties et des suites de cette guerre : pour l’Amérique où « s’enchevêtrent le regard des conquérants et celui des conquis, la perception des vainqueurs et celle des vaincus »; pour la France où les années 1756-1763 ont « beaucoup moins marqué les imaginaires que les révolutions nationales et les guerres survenues depuis ».

Les coproducteurs et les partenaires de l’exposition

L’exposition est en montre jusqu’au 14 mars 2010. Elle est le fruit d’une collaboration avec le Musée Stewart1 pour sa production, et aussi avec des partenaires européens, dont le musée de l’Armée à Paris et le château de Versailles, pour le prêt de pièces. Elle met en montre de nombreux artéfacts de toute nature, maquette de fort, munitions, costumes, objets de la vie quotidienne, imprimés d’époque, mémoires, lettres, plans, etc. Le parcours est agrémenté de tableaux, dont les informations textuelles, préparées par l’historien Patrice Groulx, se signalent par leur sobriété et la qualité de leur présentation.

La relation franco-québécoise au cours de la guerre

Le récit d’une guerre rappelle la relation franco-québécoise soutenue au cours de ces années de conflits, qui, nous devons le reconnaître, avaient débuté bien plus tôt entre la Nouvelle-France et les colonies britanniques du Sud. Les combats mettent en cause, d’un côté deux métropoles, la France et la Grande-Bretagne, de l’autre deux colonies, la Nouvelle-France et celles que nous appelons les « Treize » du Sud. Pour la France, la Nouvelle-France constitue un réservoir de matières premières. Pour cette dernière, la mère patrie demeure une source incontournable : nominations, promotions, prise de décisions finales, ravitaillement et munitions, soldats professionnels dont un certain nombre prennent femme et terre dans la vallée du Saint-Laurent. La France supporte tout au long du conflit – voir la liste des départs de navires dans l’ouvrage Combattre pour la France en Amérique, p. 129-138 –, mais dans la mesure de ses ressources, bien inférieures à celles de sa rivale, la Grande-Bretagne. Tout au plus, réussit-elle, à la fin du conflit à atteindre son objectif dans sa dimension la plus minimaliste : « Quelque médiocre que soit l’espace que vous pourrez conserver, il est de la dernière importance d’avoir toujours un pied dans le Canada… (Québec, ville assiégée, 1759-1760, le ministre Belle-Isle à Montcalm, 19-02-1759) ». Le traité de paix signé en 1763 lui conserve une présence dans les pêches du golfe – la possession des îles Saint-Pierre et Miquelon.

Une information qui se démarque par son originalité

L’exposition délaisse le terrain auquel le public se restreint trop souvent, celui des plaines d’Abraham, pour élargir la vision du champ de bataille de 1759, un territoire qui de la vallée de l’Ohio et du lac Champlain se resserre progressivement autour des principales agglomérations de la vallée du Saint-Laurent. Elle met l’accent sur des événements moins connus, mais décisifs dans l’issue du conflit, comme la manœuvre des marins du général Saunders qui réussissent à faire passer des navires en amont de Québec et ainsi à semer le doute sur l’endroit d’un débarquement possible le long d’une côte mal défendue –depuis Batiscan jusqu’aux chutes Montmorency. Elle laisse la parole aux protagonistes du conflit, les grands en la personne des généraux, mais aussi aux acteurs plus humbles, tel le soldat de Montcalm qui ne désespère pas de pouvoir revenir à ses activités quotidiennes – malgré la rareté des témoignages. Par la voie de la technologie et de l’art dramatique, elle laisse les témoins exprimer les misères que la guerre leur occasionne, telle Madeleine Pothier, cette femme d’un soldat-milicien, ignorant tout du sort de son conjoint, laissée à ses propres moyens pour les corvées de la ferme, la récolte et la subsistance de la marmaille.

 

Combattre pour la France en Amérique

Crédit : Memodoc

Une visite dont le parcours se poursuit au-delà de la dernière vitrine

L’exposition veut éveiller la curiosité du visiteur, l’inciter, une fois sorti de la salle, à porter attention aux rappels mémoriels qui l’entourent : parcs et espaces aménagés, monuments, toponymes, odonymes, peut-être un ouvrage à caractère généalogique resté en plan dans un vieil armoire de la maison. Le répertoire des soldats des troupes de Terre de la guerre de Sept Ans (Combattre pour la France en Amérique) pourra s’avérer le bon outil pour relier les premiers maillons d’une lignée ascendante…

 

D’autres activités sont aussi prévues en marge de l’événement. Consulter régulièrement le site Web du Musée de la civilisation

 

 

 

 

  1. Le directeur exécutif et conservateur en chef du Musée Stewart, Guy Vadeboncoeur, est également président du comité Musées de la CFQLMC.
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