Fécondité des pionniers en Nouvelle-France au XVIIe siècle
par Monique Pontault
Selon une étude québécoise, parue le 3 novembre 2011 dans la revue Science, c’est à leur arrivée que les pionniers ont été les plus féconds.
Cette étude rend compte du projet Balsac mené par l’Université du Québec à Chicoutimi avec la collaboration de chercheurs de l’Université de Montréal mais aussi de Berne et de l’Institut de bioinformatique en Suisse. Il s’agit d’un fichier de population réalisé à partir des registres paroissiaux de la Nouvelle-France depuis son origine – soit 3 millions d’actes civils concernant 5 millions d’individus dont 1,2 millions se trouvent reliés généalogiquement avec les lignées descendantes de plus de 88 000 couples mariés établis dans Charlevoix et le Saguenay-Lac-Saint-Jean entre 1686 et 1960.
Une constatation s’impose : les arrivantes dans une colonie avaient 15 % d’enfants de plus que celles qui y étaient déjà installées. Elles se mariaient un an plus tôt et avaient 20 % de plus d’enfants mariés. Ces femmes ont donc laissé une marque supérieure dans l’héritage génétique des populations actuelles.
Conçu en 1972 à destination des sciences sociales et historiques, le fichier Balsac apporte aujourd’hui une contribution inestimable en Génétique des populations. Grâce à ses données nominatives, il permet, à partir des pionnières, de suivre l’évolution biologique et la diffusion des maladies héréditaires. L’étude se poursuit actuellement par prélèvement d’ADN sur leurs descendants.
Source : Le Monde, supplément « Science et techno », 12 nov. 2011.