Le 2e secrétaire général de la CFQLMC,
Robert Garon, n’est plus.
Par Gilles Durand
11 septembre 2006, de g. à d., Marcel Masse, coprésident de la CFQLMC sortant, André Dorval, nouveau coprésident de la CFQLMC, Robert Garon, nouveau secrétaire général de la CFQLMC
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Le 11 février 2012 est décédé le 2e secrétaire général de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC), Robert Garon. Tout au long de sa carrière, celui-ci met son expertise en histoire et en archivistique, de même que sa passion pour les archives, sa rigueur et sa droiture au service des Québécois, de leur héritage français et de leur devenir.
Durant plus de 30 ans, Robert Garon fait sa marque dans le milieu archivistique. Comme conservateur et directeur général des Archives nationales du Québec (ANQ – aujourd’hui partie de Bibliothèque et Archives nationales du Québec) de 1980 à 2000, il s’emploie à encadrer les archives québécoises, autant celles héritées du Régime français que les archives courantes en collaborant à la rédaction de la Loi sur les archives adoptée en 1983. Il joue un rôle prépondérant dans le rapprochement des archives de leur clientèle, par la création de points de conservation et de services des ANQ dans les principales capitales régionales de même que par le consolidation d’un réseau de services d’archives privées à travers le Québec dont certains d’entre eux peuvent obtenir l’agrément et obtenir des subventions en raison de leur statut. Le Centre d’archives de Montréal des ANQ, aménagé dans l’Édifice Gilles-Hocquart, constitue également une autre de ses réalisations pour doter le Québec d’un réseau archivistique solide. Il s’implique aussi dans le regroupement des archivistes québécois à l’intérieur de l’Association des archivistes du Québec, acceptant bien volontiers, en 1974-1975, d’assumer la présidence d’un organisme qui se veut occasion d’échanges et de mise en commun d’expertises variées.
Pour Robert Garon, autant il importe d’exceller à l’intérieur du Québec, autant il est nécessaire de rayonner à l’extérieur. Les rencontres sont toujours, pour lui, des moments de partage et d’enrichissement. C’est ainsi qu’il contribue activement, en 1989, à la mise sur pied de l’Association internationale des archives francophones (AIAF) et à son soutien. En 1992, il apporte une contribution majeure à l’organisation du congrès de Montréal du Conseil international des archives. À la suite de la création, en décembre 1996, de la CFQLMC, il s’implique dans l’organisme comme président de son comité archives, puis, à compter de 2006, comme secrétaire général. La participation aux travaux de la Commission revêt toujours pour lui un côté emballant. En effet, les expressions, pratiques, bâtiments et espaces nés d’une expérience commune entre Français et Québécois, en fait nos lieux de mémoire communs, constituent les fondements du Québec, principal pôle de développement du fait français en Amérique du Nord. Il importe de les inventorier et de les mettre en valeur afin qu’ils demeurent vivants dans la mémoire collective.
Rares sont les personnes qui ont côtoyé cet homme, sans qu’ils ne se lient solidement d’amitié et qu’ils ne contractent des dettes envers lui. Michel Roberge, un collègue de travail, dédiera l’un des locaux du Consortium DocuLibre/Gestar à sa mémoire : la Salle Robert Garon. De son côté, Bibliothèque et Archives nationales du Québec apposera une plaque « hommage » pour rappeler sa contribution au développement de l’organisme (ANQ) qu’il a dirigé durant 30 ans – plaque commémorative dévoilée au Centre d’archives de Québec de Bibliothèque et Archives nationales du Québec le 4 août 2012. Enfin, l’Association des archivistes du Québec a décidé que le prix qu’elle accorde à un organisme public ou privé pour ses réalisations archivistiques portera dorénavant le nom : Prix Robert Garon.