Paul de Chomedey de Maisonneuve
laisse une empreinte indélébile sur le site de la future métropole
Par Eric Major, documentaliste
Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal
Maisonneuve, cofondateur de Montréal
|
Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, naît le 15 février 1612 à Neuville-sur-Vanne, en Champagne. Issu d’une famille noble, il amorce une carrière militaire dès l’âge de 13 ans. Ses biographes s’accordent pour dire qu’il s’est toujours tenu loin des dissipations de ses compagnons d’armes et qu’il manifeste très tôt une grande piété.
Cet homme à la réputation honorable est choisi par Jérôme Le Royer de La Dauversière et le père jésuite Charles Lalemant pour fonder Ville-Marie. Prenant possession de l’île de Montréal en mai 1642 au nom de la Société de Notre-Dame, il en devient le gouverneur, dirigeant les premiers «Montréalistes» tout en organisant leur défense face aux incursions iroquoises qui surviennent dès 1643. Il fait notamment construire le fort Ville-Marie près duquel est aménagé un cimetière catholique qui accueille les premières sépultures françaises (aujourd’hui dans les vestiges de Pointe-à-Callière dans le Vieux-Montréal).
À compter de 1648, Maisonneuve octroie aux habitants les premières concessions et trace les premières limites de la ville selon le régime seigneurial. En 1653, grâce à l’appui de Jeanne Mance, il ramène de France une recrue de 120 hommes, bientôt suivie par Marguerite Bourgeoys et 100 soldats, ce qui contribue significativement à accroître le peuplement de l’île.
En 1663, Maisonneuve abandonne la Seigneurie de Montréal aux Sulpiciens, et, deux ans plus tard, il reçoit son congé et retourne en France où il s’établit à Paris. Il meurt le 9 septembre 1676 à l’âge de 64 ans.
Les fouilles sur le lieu de fondation de Montréal
Des vestiges de cette époque reposent sous Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal – le premier cimetière de Ville-Marie – et au 214 place D’Youville, site de l’École de fouilles de Pointe-à-Callière en partenariat avec l’Université de Montréal. Les fouilles ont révélé des traces de pieux du fort, les vestiges d’une forge, d’un puits (celui que Maisonneuve fit aménager par Jacques Archambault en 1658 ?), d’un four à pain et de ce qui semble être une cuisine. Des milliers d’artefacts évoquent le quotidien des pionniers et les activités liées à la traite. Les ossements d’une trentaine d’espèces animales différentes, qui auraient pu être consommées par les habitants du fort, témoignent aussi de la diversité de l’alimentation des premiers Montréalais.