Les augustines hospitalières de Québec
La Société québécoise d’ethnologie inaugure une série de quatre ciné-rencontres
par la présentation d’un film sur cette communauté
Par Gilles Durand
Source : Société québécoise d’ethnologie, Les ciné-rencontres du patrimoine ethnologique |
Le 24 janvier 2012, la Société québécoise d’ethnologie présente au Musée de la civilisation un film sur les augustines hospitalières de Québec. Tourné dans leurs trois monastères de la ville, le film d’une durée de 63 minutes est une réalisation de Ninon Larochelle en 2010.
Le volet immatériel du patrimoine
Par cette activité, la Société vise à attirer l’attention sur le volet immatériel du patrimoine. Depuis quelque temps, il est beaucoup question du patrimoine immobilier et mobilier des augustines, tels le monastère de l’Hôtel-Dieu de Québec, les objets muséologiques, les archives – projet de lieu de mémoire habité. L’ensemble remonte au 17e siècle et constitue un témoignage de la présence française en Amérique du Nord. En faisant connaître ce film, la Société québécoise d’ethnologie, présidée par Jean Simard, désire attirer l’attention sur la dimension immatérielle du patrimoine, une dimension récemment mise en valeur par la nouvelle Loi sur le patrimoine culturel du Québec, qui constitue un complément essentiel de l’héritage visible dont les augustines assurent la garde et la mise en valeur. Comme l’écrit Jean Simard dans l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française, à quoi sert la conservation d’objets s’il n’est plus possible demain de les nommer ni d’en connaître le sens.
L’héritage immatériel dont les religieuses sont porteuses
Le film met en scène une dizaine de religieuses du Monastère des augustines et présente leurs témoignages. Ceux-ci touchent à la fois la vie matérielle et spirituelle de cette communauté, cloîtrée jusqu’au Concile Vatican II : leur entrée en religion constituant une coupure avec leur famille, même dans le cas du décès d’un être cher; la vie en communauté; l’habillement dont les religieuses s’accommodent bien même en période de chaleur; l’alimentation à la fois frugale et saine; leur loisir à l’intérieur et à l’extérieur, dans les jardins du monastère; surtout le partage du temps entre le service aux malades et la prière.
L’ensemble des interviews suggèrent trois points forts : un engagement profond et soutenu envers leur mission sociale, sans oublier cependant la dimension spirituelle de leur état de vie; le partage entre les membres de la communauté, mais surtout avec les malades et les patients plus démunis. Les religieuses se sont données entièrement au service des malades et des personnes dans le besoin. Un tel engagement a impliqué qu’elles se tiennent à l’affût des derniers développements des sciences de la santé et qu’elles communiquent leurs savoirs aux jeunes recrues laïques qui sont entrées progressivement dans leurs institutions. Les augustines ont aussi dû s’impliquer entièrement non seulement dans le soin du corps, mais dans celui de l’esprit, car les médicaments ne font pas tout, l’espoir et la confiance en soi étant également sources de guérison. En contrepartie, leur dévouement inconditionnel et leur état de vie leur apportent toujours les plus grandes satisfactions.
Pour approfondir le témoignage des augustines et leur apport à la présence française en Amérique du Nord
Les personnes intéressées peuvent visualiser le film sur Internet à l’adresse suivante. Un article de Jean Simard, président de la Société québécoise d’ethnologie, présenté dans l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française, permet également de prendre une vue globale de l’ensemble du patrimoine des augustines. Enfin, le site Internet de la communauté des augustines d’outre-Atlantique entrouvre la porte sur les multiples dimensions de la relation franco-québécoise.