Deux guides pour mieux connaître et apprécier l’empreinte française dans le Vieux-Québec
Par Gilles Durand
Source : Éditions Sylvain Harvey |
Source : La Commission de la capitale nationale du Québec |
En collaboration avec la Commission de la capitale nationale du Québec, les Éditions Sylvain Harvey ont fait paraître deux guides, le 1er en 2009 sur la Haute-Ville, intitulé Québec Ville du patrimoine mondial, 128 p. ; le 2e en mai 2012 sur la Basse-Ville intitulé Québec Berceau de l’Amérique française, 144 p. Les productions sont l’œuvre de David Mendel, fin connaisseur de l’architecture et de l’histoire du Vieux-Québec, et de Luc-Antoine Couturier, maniant l’art de la photographie avec une habileté consommée. Pour dévoiler les richesses patrimoniales de cet arrondissement historique, ceux-ci font appel au pouvoir évocateur d’images actuelles et anciennes de même qu’à la concision d’un texte qui en livre toute la signification. Précédés d’une carte du Vieux-Québec et d’un résumé succinct de l’histoire du Québec dans son ensemble, les guides se veulent des compagnons pour l’exploration visuelle de parties anciennes de la ville, tant dans le confort de sa résidence que dans le cadre d’une visite touristique.
Caractéristiques communes aux deux guides
Les deux guides se signalent par le choix judicieux des biens patrimoniaux, par la qualité des images et des commentaires explicatifs sur l’emplacement, le créateur, la date de production, construction ou de modification, les propriétaires successifs, leur intérêt particulier, etc. Ils se veulent des témoignages forts du fait français, sans négliger pour autant l’empreinte des périodes historiques qui ont marqué l’arrondissement à la suite de la conquête britannique. Tous deux démontrent aussi l’habileté de l’auteur, David Mendel, à s’en tenir aux informations essentielles : par exemple, pour la période de la Nouvelle-France, dans le cas de la Haute-Ville, les activités religieuses, éducatives et administratives qui expliquent la présence de la basilique Notre-Dame, du Vieux-Séminaire, du couvent des Ursulines, du monument à Champlain et des vestiges archéologiques du fort et château Saint-Louis; dans le cas de la Basse-Ville, les activités commerciales liées au port dont témoignent les résidences de marchands et la place du commerce, aujourd’hui dénommée la place Royale.
Traits spécifiques à chacun des guides
Tout comme les bâtiments, les deux guides reflètent l’influence des principaux acteurs et des fonctions qu’ils ont exercées. Plusieurs édifices de la Haute-ville, en particulier ceux destinés au culte et à l’éducation, se démarquent par la qualité de leur architecture et de leur ornementation; aussi le guide de cette partie du Vieux-Québec attire-t-il l’attention à la fois sur l’extérieur et sur l’intérieur des bâtiments. Le guide de la Basse-Ville quant à lui met surtout l’accent sur l’extérieur des bâtiments. Étant liés pour beaucoup au port, ils sont plus modestes et se ressemblent, destinés à servir de lieu de résidence et d’échanges pour les marchands. De même, compte tenu que ces constructions ont souvent connu plusieurs propriétaires – à la différence des propriétés des communautés religieuses –, l’ouvrage développe davantage le processus de patrimonialisation, c’est-à-dire les changements connus par les bâtiments à travers le temps : modifications, restauration, reconstruction par des propriétaires différents, incluant l’intervention du gouvernement du Québec lui-même, dans les années 1960 et 1970, pour redonner à la place Royale une image des 17e et 18e siècles.