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L’Histoire des communautés religieuses au Québec : une œuvre marquante pour mieux nous connaître

L’Histoire des communautés religieuses au Québec : une œuvre marquante pour mieux nous connaître

Par Gilles Durand

 

Histoire des communautés religieuses au Québec.

Histoire des communautés religieuses au Québec

Portée de la publication
L’ouvrage de Guy Laperrière sur l’Histoire des communautés religieuses au Québec constitue le couronnement de 40 années de recherche et d’enseignement à l’Université de Sherbrooke. Il fait suite à une analyse plus spécialisée de ces communautés par l’auteur, intitulée Les congrégations religieuses. De la France au Québec, 1880-1914 et publiée en trois volumes aux Presses de l’Université Laval entre 1996 et 2005. La présente publication se veut une vue d’ensemble sur les communautés qui ont oeuvré au Québec depuis le 17e siècle jusqu’à aujourd’hui : leur nombre, leur importance en terme de membres, leur tout premier début, les multiples dimensions de leurs activités tant dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des services sociaux qu’au niveau contemplatif. De façon à faciliter la lecture, elle est dépouillée de notes infrapaginales, invitant plutôt le lecteur à consulter la bibliographie en fin d’ouvrage pour approfondir ses connaissances.

Contenu
La publication comprend 16 chapitres regroupés en quatre grandes parties*. La première partie commence avec la fondation de la Nouvelle-France et prend fin en 1840, début d’un important réveil religieux. C’est une époque héroïque (chap. 1 et 2) au cours de laquelle des communautés d’hommes et de femmes, animées par l’esprit missionnaire de la réforme catholique, partent à la conquête du Nouveau Monde; ils jettent les fondements d’institutions qui se maintiennent sous leur gouverne jusqu’à la Révolution tranquille des années 1960 : maisons d’enseignement, hôpitaux, asiles pour vieillards, infirmes, orphelins, pauvres. C’est aussi une période marquée par des moments sombres (chap. 3) faisant suite à la Conquête britannique : les communautés religieuses d’hommes, se voyant interdire tout recrutement – sans compter l’abolition de l’ordre des jésuites par le pape Clément XIV en 1773 –, s’éteignent temporairement dans la colonie au début du 19e siècle.

Les 2e (chap. 4 à 7) et 3e (chap. 8 à 13) parties couvrent plus d’une centaine d’années, de 1840 à 1960. Celles-ci, faisant suite aux rébellions et étant témoins de la montée de l’ultramontanisme, sont déterminantes pour les communautés religieuses du Québec, tant pour leur variété, leur nombre que pour l’importance de leurs effectifs. Deux facteurs y contribuent en particulier. Tout d’abord, le dynamisme du deuxième évêque de Montréal (1840-1877), Mgr Ignace Bourget, qui se démarque par son engagement pour la fondation de nouvelles communautés religieuses de même que pour l’implantation de communautés françaises en territoire québécois. En second lieu, une série de mesures adoptées par le gouvernement français à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle amène les communautés religieuses enseignantes à émigrer, en particulier au Québec. Celui-ci profite grandement de leur présence. Toutes ces congrégations ne manquent pas de répondre à des besoins plus grands, à l’occasion nouveaux et de plus en plus précis : petites écoles, séminaires, collèges, écoles normales, écoles ménagères, asiles d’aliénés, service auprès du clergé, centres de pèlerinage, aumônerie dans les mouvements d’action catholique spécialisée, contemplation – cloîtres –, apostolat missionnaire à travers le monde, publications d’annales et de revues de prestige, maisons d’édition.

La 4e et dernière partie (chap. 14 à 16) court du début des années 1960 à aujourd’hui. C’est une période de défis pour les communautés religieuses. La Révolution tranquille, dont l’origine peut être située dans les années 1930, amène l’État à prendre en charge l’éducation, la santé et les services sociaux, des services jusque-là dispensés par les communautés religieuses. Le concile Vatican II (1962-1965), quand ce n’est pas des membres de communautés religieuses eux-mêmes, suscite aussi des remises en question : rôle de l’Église dans le temporel, port du costume, règlements des coutumiers, etc. Religieux et religieuses font face à une perte de statut social. Ils s’interrogent sur la pertinence de rester en communauté pour continuer à exercer leurs fonctions. Les départs se multiplient, le recrutement baisse, le vieillissement se fait sentir de plus en plus. Les congrégations perdent la majorité de leurs grandes institutions : collèges classiques, hôpitaux, orphelinats, crèches, écoles normales, instituts familiaux, etc. Depuis récemment vient s’ajouter la mise au jour de certains scandales. Par contre, au cours de ces 50 dernières années, marquées par des remises en question, les communautés religieuses démontrent la profondeur des convictions qui animent leurs engagements, de même que leur capacité à s’adapter au contexte nouveau tout en restant fidèles à l’esprit de leurs fondateurs et fondatrices. Elles poursuivent leur mandat d’origine, mais sur une base souvent moins large, leurs membres agissant à l’intérieur de regroupements plus restreints. En même temps, la collaboration et les mises en commun entre communautés demeurent au rendez-vous. Les missions à travers le monde ne cessent pas non plus d’être une de leurs préoccupations majeures.

Intérêt pour la relation franco-québécoise
Guy Laperrière nous livre une synthèse qui présente de l’intérêt à plus d’un point de vue. L’ouvrage enrichit nos connaissances non seulement sur les communautés religieuses elles-mêmes, leurs fondations, leurs missions spécifiques, mais aussi sur des temps forts de l’histoire du Québec : Nouvelle-France, Conquête britannique, ultramontanisme, Révolution tranquille, Concile Vatican II. Il témoigne aussi du coude à coude entre deux peuples dont les événements de l’histoire n’ont pas réussi à briser la chaîne qui les unit :  la France constituant pour le Québec un point de départ, une source d’inspiration et de recrutement; le Québec, quant à lui, offrant le terreau pour mettre à profit engagement et expertise.

Voir aussi :
Guy Laperrière, « Les communautés religieuses françaises au Québec (1792-1914) » dans La Capricieuse (1855) : poupe et proue. Les relations France-Québec (1760-1914) sous la direction de Yvan Lamonde et Didier Poton p. 307-341.

François Gougeon, « Les communautés religieuses au Québec : Une histoire riche en enseignements » dans La Tribune, 23 février 2013

Louis Cornellier, « Livre – Histoire des communautés religieuses au Québec, Guy Laperrière », Le Devoir, 11 mai 2013

*Table des matières

Introduction

Première partie. Les communautés en Nouvelle-France.

  • Un dessein missionnaire, 1600-1660.
  • La desserte religieuse d’une colonie, 1660-1760.
  • Sous le régime britannique, 1760-1840.

 

Deuxième partie. Les communautés au XIXe siècle, 1840-1900.

  • L’empire des sulpiciens.
  • Les années 1840 et Mgr Bourget.
  • La réponse à de nouveaux besoins.
  • Les communautés, objet de débats.

 

Troisième partie. Le premier XXe siècle, 1900-1960.

  • Les lois françaises contre les congrégations, 1901-1914.
  • Le mouvement missionnaire, 1900-1940.
  • De nouvelles communautés, 1915-1940.
  • Les grands mouvements religieux et sociaux d’une guerre à l’autre.
  • Données globales sur les religieux : 1931, 1961.
  • Les derniers feux d’une société chrétienne, 1945-1965.

 

Quatrième partie. Le déclin d’un système.

  • La sécularisation frappe de plein fouet, 1960-1975.
  • Le renouveau des communautés, 1975-1990.
  • De nouveaux engagements.

 

Conclusion

Bibliographie

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