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Bulletin n°42, juillet 2016

Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC)

Par Roger Barrette

SOMMAIRE

Décès de madame Janine Giraud-Heraud

LE QUÉBEC PERD UNE GRANDE AMIE

Janine Giraud-Heraud nous a quittés au matin de notre Fête nationale.

Après avoir habité avec son époux, Bernard, et ses enfants, le Québec pendant quelques années, ils sont revenus à Aix-en-Provence, leur coin de pays d’origine.

Mais, ils n’ont pas oublié le Québec pour autant. À l’inverse de la chanson de Duteil, ils revenaient chaque été visiter leurs nombreux amis québécois et « leur chanter leurs peines et leurs espoirs ».

Et puis, avec le temps, a germé dans l’esprit de Janine un immense projet sur les origines des pionniers qui ont quitté la France pour aller vivre sur les rives du Saint-Laurent. Projet fou, irréalisable, trop ambitieux, que n’a-t-on pas entendu de qualificatifs pour exprimer le doute sur ce projet.

Mais, c’était mal connaître Janine. Animée par une volonté de fer, elle a sollicité des collaborations, obtenu de nombreuses aides financières et entrepris un grand tour de France afin de photographier ces lieux d’origine.

Il en est résulté une belle et grande collection de douze volumes intitulés « Ces villes et villages de France… berceau de l’Amérique française ». Un monument à notre histoire commune, mais aussi à nos familles. À ceux qui ont tout laissé derrière eux, pour un avenir à tout le moins incertain, mais qu’ils voyaient magnifique.

Quand ils quittaient le Vieux pays par La Rochelle, qu’ils jetaient un dernier coup d’œil, sans doute nostalgique, à ces tours, ils n’ont jamais oublié. Et rendus à leur lointaine destination, ils se sont mariés et ont engendré des familles. Ils ont exploré un vaste continent où partout ils ont laissé leurs marques. Enfin, en fondant un nouveau pays, ils ont transmis ce qu’ils avaient de plus précieux : la langue et la culture françaises.

C’est à ces valeurs fortes que croyait Janine et dans lesquelles était enraciné son grand projet. Lancé en 2002, il a trouvé sa conclusion en 2014. Publiée sous l’égide de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, cette série s’inscrit éminemment dans la mission de notre organisme.

L’œuvre de Janine a été reconnue tant par le gouvernement français qui lui a accordé en 2012 l’Ordre national du mérite que par celui du Québec, par l’attribution en 2014 de la Médaille de l’Assemblée nationale.

Janine Giraud Heraud 500

Le délégué général du Québec à Paris, M. Michel Robitaille, la présidente de Terres de Provence-Québec, Mme Janine Giraud-Heraud, les anciens présidents de l’Association France-Québec M. Georges Poirier et Mme Marie-Agnès Castillon, le président de l’Assemblée nationale du Québec, M. Jacques Chagnon
Crédit : Émilie Fondanesche, Association France-Québec

Mais l’amour profond que portait Janine et que Bernard porte toujours au Québec s’est traduit à de nombreuses reprises par une hospitalité chaleureuse pour les Québécois de passage dans la région aixoise. Que ce soit individuellement ou lors des colloques qu’ils ont organisés en 2002, en 2004, en 2008 ou en 2012, nous étions les bienvenus.

2015 Janine Giraud Heraud Poitiers

Mme Janine Giraud-Heraud à Poitiers en octobre 2015
Crédit : CFQLMC – Roger Barrette

Encore récemment, même se sachant gravement malade, elle a été l’hôtesse de l’assemblée générale de l’Association France-Québec du 5 au 8 mai dernier. Par ce geste, comme un testament, elle a voulu exprimer sa forte amitié et solidarité avec le Québec.

Elle y croyait, elle y croyait fortement.  Provenant d’une région gorgée de soleil, mais ayant eu historiquement peu de relations avec la Nouvelle-France, par son action, elle a su réveiller quelques liens avec la lointaine Nouvelle-France avec son Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry ou son Étienne Verrier.

Lors de notre dernière rencontre, le matin du 9 mai dernier, elle nous parlait de son départ. Elle nous disait que si nous passions par la Provence, d’avoir une pensée pour elle et pourquoi pas, de lui payer une visite au petit cimetière de Saint-Canadet, lieu de son dernier repos.

Nous avions les larmes aux yeux de l’entendre parler de cette chose si difficile à exprimer, sa propre mort. Mais, Janine était une lucide et une fonceuse.

Merci Janine pour tout ce que tu nous as donné et laissé. Nous portons ton nom dans notre cœur jusqu’au jour où nous nous retrouverons dans une autre dimension.

Bon voyage et je t’embrasse.

Denis Racine
Coprésident de la CFQLMC

LE BILAN DES ACTIVITÉS DE LA COMMISSION ET LES PERSPECTIVES D’ACTION (SECTION QUÉBÉCOISE)1

Roger Barrette CFQLMC

Le 10 juin dernier, plusieurs membres de la Commission étaient réunis pour l’assemblée générale annuelle de la section québécoise. Cette rencontre a été l’occasion pour le coprésident Denis Racine de passer en revue les principales activités réalisées durant la dernière année et d’annoncer les pistes d’action à court et moyen terme.

2016 CFQJMC AGA 10 juin SHQ 600

M. Robert Trudel, secrétaire général, M. Denis Racine coprésident, Mme Francine Lelièvre,
vice-présidente de la Commission.
Crédit : CFQLMC – Roger Barrette

La situation financière

M. Racine a d’abord fait état de la situation financière de la Commission.  Il  a déploré que la subvention attribuée l’an dernier par le ministère des Relations internationales et de la Francophonie (MRIF) ait été amputée de 4,5 %.  Toutefois, il a fait remarquer que le sort de la Commission est plus enviable que celui d’autres organismes qui ont connu des coupes beaucoup plus sévères, notamment, l’Association Québec-France.

Pour l’année en cours (2016-2017), la contribution financière du MRIF reste inchangée et les membres de la Commission s’en réjouissent. Par contre, le coprésident appréhende l’avenir avec certaines inquiétudes et il s’en est ouvert en ces termes :

«D’abord, la section française a vu sa maigre subvention du ministère des Affaires étrangères de France passer de 2 500 euros qu’elle était depuis deux ans, à 2 000 euros. Il est certain qu’à terme, sans un financement suffisant, cela causera de nombreux problèmes des deux côtés de l’Atlantique.

Et puis, nous aurons un nouveau biennium l’an prochain. On nous a déjà annoncé que les dépenses de fonctionnement ne seraient plus subventionnées. Cela est plus préoccupant en sachant que le Ministère incorpore la commémoration au budget de fonctionnement de notre organisme. Chaque commémoration est unique et spécifique.»

Les activités réalisées en 2015-2016

M. Racine a brossé un portrait des principales activités réalisées en 2015 et au cours du premier trimestre de 2016.

Il a regroupé les nombreuses interventions de la Commission de l’année 2015-2016 sous six rubriques : les commémorations, le tourisme culturel, les entrevues avec les acteurs de la relation Québec-France, le Portail Mémoires de l’Amérique française, le site internet, la chronique Quoi de neuf et le bulletin Mémoires vives, et enfin, les personnalités honorées en 2015.

1)    Les commémorations
Au chapitre des commémorations, le 350e anniversaire de l’arrivée en Nouvelle-France du Régiment Carignan-Salières a sans contredit occupé une place de choix. Dans le cadre du protocole d’entente signé en 2013 avec le Musée du Château Ramezay, le coup d’envoi a été donné le 18 novembre 2014 par le lancement de la programmation des célébrations et l’inauguration de l’exposition sur le Régiment à ce musée montréalais.

Puis, de nombreuses activités se sont succédées au cours de 2015 à l’initiative des divers partenaires de la Commission. Parmi celles-ci, il faut mentionner :

  • les cérémonies de remises de certificats aux descendants des soldats tenues à Montréal le 19 juin, le 24 août à Trois-Rivières et le 26 août à Québec organisées par les sociétés de généalogie de ces villes ;
  • Le dévoilement d’une plaque commémorative à Montréal, lors d’une cérémonie présidée par le maire Denis Coderre, le 19 juin;
  • en collaboration avec la Société historique de Québec, les conférences de l’historien Jean-Marie Lebel à l’église Notre-Dame-des-Victoires, le 19 juin et dans les locaux de la Société, le 12 septembre lors du passage d’une délégation de jeunes de Bordeaux personnifiant les soldats du Régiment, accompagnée du descendant du gouverneur de Courcelles, M. Stéphane de Rémy de Courcelles ;
  • les conférences de M. Marcel Fournier aux Archives départementales à Bordeaux le 13 mai et au Congrès commun des Associations France-Québec et Québec-France à La Rochelle, le 15 mai ;
  • le colloque de la Fédération Histoire Québec à Montréal le 7 novembre dernier ;
  • l’exposition itinérante présentée à l’église Notre-Dame-des-Victoires durant l’été et à Poitiers lors du Congrès de la Fédération française de généalogie au début d’octobre 2015.

Le 17 juin, la Commission participera aussi aux cérémonies marquant le 350e anniversaire de l’expédition du Régiment Carignan-Salières dans la région du Lac Champlain, au Sanctuaire Sainte-Anne à l’île La Motte au Vermont.

Le 13 mars 2015, la Commission était présente lors du colloque intitulé « Quatre saisons dans la vie de Marcel Masse » organisé par la Société du patrimoine politique du Québec à Montréal et au cours de laquelle notre vice-présidente, Mme Francine Lelièvre, a présenté une communication sur le rôle joué par Marcel Masse dans la création et l’animation de notre Commission.

La Commission est également intervenue auprès de l’ambassade du Canada en France et du gouvernement de la Nouvelle-Écosse afin qu’ils délèguent un dignitaire lors du dévoilement d’une plaque à Aix-en-Provence (France) le 30 mai 2015, commémorant la mémoire d’Étienne Verrier (1683-1747), ingénieur en chef lors de la construction de la forteresse de Louisbourg.

La Commission s’est aussi associée avec l’Institut du patrimoine culturel de l’Université Laval pour la tenue du colloque célébrant le 400e anniversaire de l’arrivée des Récollets en Nouvelle-France, qui a eu lieu au Séminaire de Québec les 11, 12 et 13 juin.

Il en a été de même avec la régionale Les Seigneuries-La Capitale de l’Association Québec-France pour la présentation le 29 novembre 2015 de la conférence de Jean-Marie Lebel sur Louis XIV afin de marquer le 300e anniversaire de son décès.

Quant au 350e anniversaire du recensement de 1666, la Commission a écrit au ministre fédéral responsable de Statistique Canada, M. Navdeep Bains, pour lui indiquer que le recensement de 2016 se tenait 350 ans après le premier dénombrement ayant eu lieu en Nouvelle-France. Le gouvernement fédéral a tenu compte des commentaires de la Commission puisqu’il les a incorporés dans certains de ses communiqués. De plus, M. Marcel Fournier a publié un texte sur ce sujet, lequel a été diffusé dans la chronique Quoi de neuf du site internet de la CFQLMC.

Plus récemment, le 29 avril 2016, la Commission est intervenue lors du colloque tenu à l’Assemblée nationale du Québec, qui soulignait les 50 ans des premiers accords de coopération signés entre la France et le Québec. Pour l’occasion, la Commission s’est jointe à la Société du patrimoine politique du Québec (SOPPOQ). Plus de 100 personnes dont la ministre des Relations internationales et de la Francophonie et le consul général de France à Québec, ont participé à cette activité2.

2)    Le tourisme culturel
Le tourisme culturel représente pour la Commission un enjeu de taille. Il s’agit d’implanter sur le terrain les nombreuses références historiques et généalogiques de la Nouvelle-France, tant en France qu’au Québec et peut-être même ailleurs en Amérique française.

Vaste ambition s’il en est ! Bien sûr, la Commission ne la réalisera pas dans un délai d’un an. Ce chantier a suscité l’enthousiasme au MRIF et chez d’autres partenaires et il s’inscrit dans la continuité :

  • des douze volumes de la série Villes et villages de France… berceau de l’Amérique française, dont le dernier volume est paru en 2014 ; une oeuvre colossale pilotée par nos collègues français, Janine et Bernard Giraud-Heraud. (dans chacun de ces ouvrages se trouve un chapitre intitulé « Chemins de la mémoire » au bénéfice des touristes québécois et français visitant la région concernée);
  • des initiatives prises avec la professeure Pascale Marcotte, de l’UQTR et maintenant à l’Université Laval concernant le parcours Neuville-Trois-Rivières ;
  • des pistes dégagées lors du grand congrès de 2012 sur le tourisme ayant eu lieu à Québec et réunissant 250 participants provenant de 34 pays.

L’un des premiers jalons posés a été réalisé avec la collaboration de la professeure Manuelle Aquilinas de  l’Université catholique de Bretagne-Sud, à Vannes. En effet, la Commission a parrainé le mémoire de maîtrise des étudiantes Anne-Sophie Baron, Flore-Marie Coutances et Morgane Chaffiraud intitulé Comment la CFQLMC peut-elle se diriger vers la commercialisation de ses itinéraires interculturels en ciblant un public à la fois français et québécois ? Ce document est complété par un autre qui a pour titre: Sur les pas des pionniers de la Nouvelle-France – de la Basse-Normandie à la Bretagne.

Le coprésident Racine a décrit en ces termes les autres actions réalisées en rapport avec ce chantier.

« En mai 2015, nous avons participé au Congrès commun des Associations France-Québec et Québec-France à La Rochelle. Lors de ce congrès, nous avons assisté à l’inauguration du Circuit du Québec à La Rochelle et procédé au lancement de l’ouvrage de Marcel Fournier, intitulé La Rochelle et le Canada. Migrations transatlantiques au 17e et 18e siècle. Durant le même séjour, nous avons établi des contacts avec la Ville de Bordeaux, qui est jumelée avec la Ville de Québec, pour constituer un tel circuit. Nous avons récemment appris que nos efforts sont couronnés de succès, car il semble que ce Circuit du Québec à Bordeaux pourrait être réalisé dès cet automne.

Au Québec, nous avons établi des liens avec l’Association des plus beaux villages du Québec et, plus particulièrement, avec les municipalités de Cap-Santé et de Deschambault-Grondines, dans le comté de Portneuf.

Dans notre collaboration avec le Département de géographie de l’Université Laval (professeure Pascale Marcotte) et la Chaire de recherche en partenariat sur l’attractivité et l’innovation en tourisme (Québec-Charlevoix) du professeur Laurent Bourdeau, nous avons remis trois bourses, totalisant 500 $ à des étudiants ayant réalisé un travail de session proposant diverses initiatives en matière de tourisme généalogique.

Lors du Congrès de la Fédération française de généalogie, à Poitiers les 2, 3 et 4 octobre 2015, sous le thème Le Poitou et la Nouvelle-France, la Commission a organisé un voyage réunissant vingt participants alors que le président a animé avec son collègue de la section française, un atelier sur le tourisme culturel. De plus, grâce à l’aide financière du MCC, nous avons payé une partie des frais de voyage des conférenciers Marcel Fournier, Jeannine Ouellet et Rénald Lessard.

Enfin, récemment, le 5 mai 2016, le coprésident québécois a présenté un atelier sur le même sujet lors de l’assemblée générale annuelle de l’Association France-Québec à Aix-en-Provence afin, notamment, de susciter de nouveaux projets de circuits dans diverses régions de France que nous pourrions réaliser avec les régionales de l’Association et proposer aux autorités politiques et administratives locales, départementales ou régionales. »

3)    Les entrevues avec les acteurs de la relation Québec-France
Le responsable de ce dossier, M. Robert Trudel, secrétaire général de la Commission, a poursuivi ses efforts en réalisant en 2015-2016 les entrevues de M. Jean Charest, de Mme Louise Beaudoin et de M. Jean-Louis Roy.

4)    Portail Mémoires de l’Amérique française
En octobre 2013, la Commission lançait le portail Mémoires de l’Amérique française, fruit de la collaboration de plus de 15 musées québécois et de 40 musées français, grâce aux initiatives de M. Guy Vadeboncoeur et de madame Françoise Simard, de la Société des musées du Québec.

Il s’agissait d’identifier, répertorier, documenter et présenter des objets et artéfacts de l’époque de la Nouvelle-France conservés dans les musées. Plus de 3 500 objets ont été répertoriés et 850 d’entre eux apparaissent sur le Portail.

Deux ans plus tard, de nombreux problèmes se posent. D’abord le site internet a besoin d’être revampé afin d’améliorer son accessibilité. De plus, les questions  relatives à son hébergement et à son développement requièrent des réponses appropriées. Pour y remédier il a été convenu que le Portail sera hébergé en 2016-17 par le Musée de la civilisation, tandis que la CFQLMC financera le nettoyage du site sous la supervision de la Société des musées du Québec.

5)    Notre site internet et la chronique Quoi de neuf
Le coprésident s’est réjoui de constater que les instruments de communication numériques de la Commission se portent bien et qu’ils sont consultés par un large public.

À preuve, le nombre de visiteurs uniques sur le site internet a été de 59 046 l’an dernier et de 21 181 pour les quatre premiers mois de 2016. Il y a eu  99 827 visiteurs en 2015 et 34 989 en 2016 (janvier à avril).

Ceux-ci ont consulté respectivement 2 733 539 pages et 256 122 pages pour les mêmes périodes. Sur une base comparative, même si le nombre de visiteurs uniques et de visiteurs a baissé de 6,35 % et de 1,64 % pour les quatre premiers mois de 2016 comparativement à la même période en 2015, on note une augmentation du nombre de pages vues de 40,1 %.

Par ailleurs, un onglet a été ajouté sur la page d’accueil du site internet de la Commission concernant le tourisme culturel.  Ceci permet aux internautes de visualiser les 83 circuits apparaissant dans les volumes Villes et villages de France… berceau de l’Amérique française, de même que les textes explicatifs préparés par nos collègues de la section française.

Enfin, la chronique Quoi de neuf alimentée presque quotidiennement par M. Gilles Durand, est devenue une référence incontournable dans l’actualité de la relation Québec-France. Ceci est tellement vrai que les informations qu’elle recense se retrouvent sur le site de la Fondation Lionel-Groulx sous la rubrique Actualités de l’histoire du Québec.

6)    Les personnalités honorées en 2015-2016
Dans un autre registre, le coprésident Racine a rappelé l’attribution de la médaille de l’Assemblée nationale du Québec à des candidats parrainés par la Commission : le 29 octobre 2015, au généalogiste M. G.-Robert Tessier et le 2 juin dernier, à l’historien, M. Jean-Marie Lebel.

Il a aussi profité de l’assemblée générale pour féliciter la vice-présidente de la CFQLMC, Mme Francine Lelièvre, qui s’est méritée le Prix du gestionnaire culturel 2015 de la Chaire de gestion des arts Carmelle et Rémi-Marcoux de l’École des Hautes Études Commerciales de Montréal. Il a, de plus, souligné le fait que l’ancien coprésident de la Commission, M. André Dorval, a été admis comme chevalier dans l’Ordre de la Pléiade.

Les projets de la Commission pour 2016-2017

En 2016-2017, la Commission mènera de front plusieurs chantiers.

Au chapitre de la commémoration :

  • la CFQLMC participera aux États généraux sur la commémoration qui auront lieu à Montréal du 6 au 9 octobre 2016. La Commission y fera le bilan de la commémoration au Québec et dégagera des pistes pour l’avenir en supportant, notamment, l’idée que l’État québécois doit se doter d’une politique de commémoration.
  • Elle soulignera le cinquantenaire de la visite du général de Gaulle.
  • Dans le cadre du 375e de Montréal, elle organisera le Xe Colloque de l’Académie internationale de généalogie du 19 au 23 juin 2017.
  • Avec d’autres partenaires, la Commission marquera le 400e anniversaire de l’établissement en Nouvelle-France de la première famille française : Louis Hébert, Marie Rollet et leurs trois enfants. Louis Hébert, premier agriculteur canadien, apothicaire qui a envoyé de nombreuses plantes alors inconnues en France, Marie Rollet, éducatrice, tous deux acteurs significatifs des liens avec les Amérindiens, ainsi que leurs nombreux descendants, dont l’actuel premier ministre, Philippe Couillard.  Il faut faire en sorte que l’évènement ne passe pas sous silence. De plus, des pourparlers avec la Ville de Paris sont en cours afin de créer un circuit commémoratif dans les îles de la Cité et de Saint-Louis et le Marais concernant les fondateurs de la Nouvelle-France (Louis Hébert, Marie Rollet, Champlain et Maisonneuve).

Dans un autre ordre d’idées, la Commission compte réaliser en 2016-2017 six autres entrevues avec des artisans des relations franco-québécoises (trois au Québec et trois en France).

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Une partie des participants à l’assemblée générale de la CFQLMC tenue le 10 juin 2016
1ère rangée : Jacques Mathieu, Robert Trudel, Francine Lelièvre, Mariette Parent, Roger Barrette
2e rangée : Marcel Fournier, Jean Lavoie, Jacques Fortin, Gaston Bernier, Gilles Durand, Denis Racine, Raynald Lemieux, Michel Dufresne, Marc Beaudouin, Andréanne Lauzé-Jean, Michel Pratt.
Crédit : CFQLMC – Pierrette Lelièvre

Côté musée, la section québécoise contribuera à développer l’idée de la section française d’une exposition virtuelle sur la représentation de la Nouvelle-France dans les arts, notamment, avec la collaboration du Musée du Nouveau-Monde à La Rochelle.

Au plan du tourisme culturel franco-québécois, la CFQLMC poursuivra ses efforts pour implanter des bornes interactives à Cap-Santé et Deschambault-Grondines, de même que pour la définition d’un projet plus global avec l’équipe de la professeure Pascale Marcotte.

Au niveau des publications, la Commission et ses partenaires comptent publier les résultats d’une recherche sur les officiers des troupes de la Marine. Ces travaux sont menés sous la direction de M. Marcel Fournier. De plus, pour marquer ses vingt ans d’existence, la Commission publiera un livre relatant son histoire à partir d’un texte préparé par M. Gilles Durand.

Enfin, en vertu d’une entente signée en mai dernier, avec l’Association Terres de Provence-Québec, la Commission récupèrera les 250 exemplaires restants des livres de la collection Villes et villages de France et en assurera la vente et la distribution au Québec. Elle évaluera aussi l’opportunité de rééditer certains tomes qui sont épuisés, notamment ceux de la Normandie et du Poitou-Charentes.

Le coprésident Racine a conclu son rapport en disant que la Commission mise, pour réaliser sa mission, sur notre passion commune de la France, de l’histoire et de la généalogie. C’est ce lien fort qui nous unit et qui nous anime.

LE FORUM SUR LA COOPÉRATION FRANCE-QUÉBEC : VOIES D’AVENIR

LE COPRÉSIDENT, DENIS RACINE, PLAIDE POUR L’ADOPTION PAR L’ÉTAT D’UNE POLITIQUE DE COMMÉMORATION

Gilles Durand  CFQLMC
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Le président de la SOPPOQ, M. Jean-François Simard, donne le coup d’envoi.
Crédit : CFQLMC – Gilles Durand

L’organisation et les objectifs du Forum

C’est en ces termes que s’exprime le coprésident de la CFQLMC, M. Denis Racine, lors de son intervention au Forum, tenu à l’Hôtel du Parlement, dans le cadre de la 14e édition des Entretiens Pierre-Bédard. La rencontre, que la ministre des Relations internationales et de la Francophonie du Québec (MIRF), Christine Saint-Pierre, honore de sa participation, avait été organisée par la Société du patrimoine politique du Québec (SOPPOQ), présidée par le sociologue et professeur Jean-François Simard.

Sous la direction scientifique de M. Jean Fortin, haut fonctionnaire du MRIF, les acteurs du milieu de la relation France-Québec, sont invités à donner leur point de vue sur une coopération qui se doit d’être universelle. Vingt-cinq conférenciers répondent à l’appel pour dégager les nouveaux horizons qui se dessinent, en vue des besoins futurs.

Les fondements du futur de la coopération

Comme les participants peuvent s’y attendre, les échanges débutent avec les gestes fondateurs posés par les dirigeants politiques : mise en place d’une Maison du Québec en 1961, visite présidentielle en 1967,

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Pour une politique de commémoration
M. Denis Racine, M. Jean Fortin, M. Alfred Pilon.
Crédit : CFQLMC – Gilles Durand

rencontres alternées aux plus hauts niveaux, signatures d’ententes en matière d’éducation des jeunes et de culture. Pour compléter la formation de la jeunesse, des organismes d’échanges sont créés; au menu, visites et stages d’observation et de participation, destinés à enrichir et surtout à renforcer la connaissance et l’amitié avec le pays d’en face, autant de moteurs à la coopération.

Progressivement, tout au long du demi-siècle, d’autres acteurs pèsent d’un poids de plus en plus grand sur les destinées des deux peuples : organismes du secteur parapublic, entreprises privées, associations de la société civile. Petites et moyennes entreprises prennent leur place à côté des multinationales, les régions s’organisent. Des centres d’échanges d’expertise et de connaissances voient le jour, pouvant inscrire à leur bilan une participation record et des retombées positives, sans oublier la naissance de réseaux. Les institutions éducatives n’ouvrent plus seulement leurs portes aux professeurs, mais aussi aux étudiants pour des études et des recherches en partenariat.

Le point de vue exprimé par M. Denis Racine

Dans la société civile se manifeste de plus en plus cette conviction que le sentiment d’amitié ne va pas sans la connaissance d’une histoire et d’une culture partagées. Tandis que les sociétés de généalogie facilitent le rattachement des citoyens à ceux du pays d’en-face, d’autres organismes se chargent d’inventorier, de mettre en valeur et de faire connaître le patrimoine culturel sous toutes ses formes, un des fondements incontournables de la relation France-Québec.

C’est à ce chapitre que le coprésident de la CFQLMC, M. Denis Racine, prend la parole, car pour celui-ci, comment s’engager efficacement aux côtés de la France dans l’ère du numérique et dans celle de la mondialisation si la mémoire de nos origines en vient à se perdre et à ne plus être en mesure de soutenir la continuité du sentiment.

Des leçons à tirer

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Bilan du Forum tracé par M. Denis Monière.
Crédit : CFQLMC – Gilles Durand

Des conférences et des échanges, quelques idées fortes se dégagent. S’il est vrai que la relation ne va pas si mal, les élites politiques et les membres de la société civile ont tendance à s’éloigner de la France. Pour contrer le mouvement, une volonté politique accrue de rapprochement doit se manifester. L’État doit se montrer plus interventionniste et supporter davantage. L’américanité pose un défi à la mémoire. Une politique nationale de commémoration s’impose pour maintenir vivant le souvenir des personnages et des événements clés qui ont accompagné le quotidien des deux sociétés. Les dirigeants politiques doivent l’assumer.

Activités de clôture du Forum

En guise de clôture, l’occasion ne peut être mieux choisie pour rappeler la contribution des Grands commis de l’État québécois. Tout en offrant le verre de l’amitié, les organisateurs procèdent au lancement de l’ouvrage préparé sous la direction de l’historien et professeur Michel Sara-Bournet, intitulé Les Grands commis et les grandes missions de l’État dans l’histoire du Québec (Montréal, P.U.Q., 2016).

La 14e édition des Entretiens est un beau succès, bravo. Le fondateur de la SOPPOQ, Marcel Masse, n’aurait pas pu ne pas s’en réjouir.

LE CONSUL GÉNÉRAL CHIBAEFF : RANIMER LE DÉSIR DE FRANCE

Pour le bénéfice des lecteurs de Mémoires vives nous reproduisons, ci-après, de larges extraits de l’allocution prononcée le 29 avril dernier à l’Assemblée nationale, par le consul général de France à Québec, M. Nicolas Chibaeff, dans le cadre du Forum sur les cinquante ans de coopération France-Québec.

« À quelques mois de la fin de ma mission de consul général et à quelques semaines de la19ièmerencontre alternée des Premiers ministres qui se tiendra cette année au Québec, je voudrais livrer quelques réflexions personnelles en même temps qu’une présentation des perspectives et des priorités de cette relation essentielle et singulière que la France entretient depuis cinquante ans avec le Québec.

Les écueils à éviter

Pour commencer, vous me permettrez d’évoquer quelques écueils que j’ai vu parfois émerger dans le champ d’horizon du navire des relations franco- québécoises et que les deux États, en règle générale, ont su, de part et d’autre, éviter.

  • L’écueil de la nostalgie […]

Il repose sur l’idée qu’il y eut un âge d’or de cette relation que l’on ne pourra plus jamais égaler, voire même que nous sommes irrémédiablement condamnés à assister à son déclin. […] Le monde d’aujourd’hui ne comporte pas moins de défis.

  • Une hyper valorisation de certains éléments symboliques

Je l’illustrerais par un exemple des plus innocents : le déménagement du consulat de la maison Kent […]

  • La banalisation ou le risque de l’indifférence

La question est de savoir dans quelle mesure cette relation fait encore vibrer nos deux peuples. Nous sommes moins dans le domaine des décisions des responsables politiques que dans ce qui anime les élans de nos sociétés.

Comme représentant de la France, les questions que je suis amené à me poser régulièrement sont les suivantes : qu’est ce qui peut animer aujourd’hui le désir de France des Québécois ? Qu’est ce qui peut motiver leur attachement à cette relation directe et privilégiée ? Je crois qu’il est important, de part et d’autre, de réfléchir collectivement à ces sujets.

  • Le triangle Paris-Québec-Ottawa […]Il est permis aujourd’hui de considérer que non seulement il n’y a là plus de difficulté mais que la reconnaissance par tous de la relation directe et privilégiée entre la France et le Québec enrichit grandement la relation globale entre la France et le Canada.

Les atouts

Après l’évocation de ces écueils, on peut trouver un vrai réconfort […] à examiner les acquis et la dynamique de cinquante ans de coopération France – Québec. Pour rester dans le vocabulaire maritime, nous avons de solides atouts pour naviguer à la poursuite d’objectifs partagés […] : la vitalité des investissements croisés  […] ; la vitalité de la coopération scientifique […] et des mécanismes de pilotage politique et institutionnel qui ont fait leurs preuves.

Nicolas Chibaeff

M. Nicolas Chibaeff
Consul général de France à Québec

La relation France – Québec a toujours prospéré lorsqu’elle était portée par des ambitions partagées.

Je regrouperais ces objectifs autour de trois grandes thématiques, ou de trois caps, pour rester dans le domaine de la navigation.

1/ La recherche et l’innovation.

Nous comptons déjà de remarquables réalisations dans ces domaines. Quinze Chaires industrielles sont portées par des entreprises françaises. Un vaste champ s’ouvre à de nouveaux partenariats entre pôles de compétitivité français et créneaux
d’excellence québécois ; à des initiatives d’un type nouveau alliant le monde de la recherche et celui de l’entrepreneuriat, au service de projets d’utilité publique (telle l’unité mixte de recherche sur les sciences urbaines récemment créée entre le centre de recherche de Thalès, à Québec, et l’université Laval).

L’innovation, c’est aussi le numérique, au centre d’enjeux économiques, sociétaux et culturels.

2/ La jeunesse

Les acquis sont solides, que l’on pense à la mobilité étudiante ou au travail exceptionnel de l’Office franco- québécois pour la jeunesse (OFQJ). Il y a un intérêt à ouvrir le spectre de ces échanges le plus largement possible : l’avenir de la relation France – Québec dépend de la capacité à inspirer une relève. C’est le sens des initiatives en cours pour encourager la mobilité étudiante au niveau des masters, mais aussi pour ouvrir de nouvelles possibilités aux étudiants de l’enseignement technique et professionnel.

C’est dans le même esprit que j’ai invité Mme Girardin, ministre de la Fonction publique, à nouer des liens avec le Forum des jeunes de la fonction publique du Québec.

3/ Réfléchir et agir de manière concertée sur de grands enjeux globaux.

La France et le Québec ont su le faire sur les questions de climat, en amont et lors de la Conférence des Nations-unies sur les changements climatiques (COP 21), à Paris en décembre dernier. Nous avons aussi été les chefs de file dans la négociation pour l’adoption de la convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de 2005. La France, le Québec et leurs partenaires doivent travailler de concert pour la Francophonie, dont les potentialités, notamment sur le continent africain, ne pourront se réaliser qu’au prix d’un effort soutenu, notamment en matière de formation…

Le dernier grand chantier d’avenir concerne l’Union européenne (UE). Il est lié à l’accord économique et de commerce global entre l’UE et le Canada. La France peut être un tremplin pour le Québec en termes de marchés commerciaux et de marchés publics. Il serait par ailleurs intéressant d’envisager l’accès d’équipes de recherche franco-québécoises et franco-canadiennes aux financements de l’Union européenne dans le cadre des programmes Horizon 2020.

L’enjeu central, à travers cet ensemble d’initiatives à poursuivre, est de convaincre les générations montantes de l’intérêt de faire vivre et fructifier cette relation si singulière. C’est là où se joue l’indispensable appropriation de notre relation par nos sociétés civiles. »

LE 35e ANNIVERSAIRE DE L’ÉLECTION DU PRÉSIDENT MITTERAND ET LA POLITIQUE D’« AMITIÉ ACTIVE » AVEC LE QUÉBEC

Roger Barrette
CFQLMC

Le 21 mai 1981, le chef socialiste François Mitterand  prend ses fonctions de président de la République française. Pour la première fois, depuis la création de la Ve République en 1958, la gauche accède au pouvoir.

De ce côté-ci de l’Atlantique, ce changement majeur génère plusieurs questions: Quelle sera la politique du nouveau gouvernement socialiste à l’égard du Québec ? L’approche initiée par le général De Gaulle et poursuivie par Georges Pompidou et Valery Giscard D’Estaing prendra-t-elle fin bientôt ?  Quelle analyse les nouveaux dirigeants socialistes font-ils de l’échec référendaire de 1980 ? Est-ce la fin du triangle Québec-Paris-Ottawa ?

Les réponses viennent deux mois plus tard à l’occasion du congrès conjoint des Associations Québec-France et France-Québec qui se tient à l’Université Laval du 21 au 23 août 1981. Le gouvernement français s’y fait représenter par le ministre délégué auprès du Ministre des relations extérieures de France, M. André Chandernagor.

Dans son intervention faite à l’ouverture du congrès, le ministre Chandernagor déclare que sa présence au congrès confirme que « par-delà les gouvernements qui changent, l’amitié franco-québécoise demeure comme une des constantes les mieux assurées de la France ».  Ce signal de continuité est accueilli avec soulagement tant par les participants que par le gouvernement québécois.

Le lendemain, le ministre a un tête-à-tête avec le premier ministre René Lévesque avant de participer au banquet offert par le gouvernement du Québec aux 600 congressistes. Lors de son allocution, le ministre Chandernagor annonce que la politique de « non-ingérence et de non-indifférence » menée jusqu’ici par la France ne convient plus.

Se faisant le porte-parole de François Mitterand, le ministre résume la nouvelle approche en ces termes : « Le nouveau président croit qu’il y a là trop de négations dans cette position et qu’il faut maintenant des affirmations.  M. Mitterand croit que la France doit avoir une amitié active avec le Québec. »

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Le président national de l’Association France-Québec, M. Christian Philip, le ministre français M. André Chandernagor, le premier ministre du Québec, M. René Levesque, le président national de l’Association Québec-France, M. Roger Barrette.
Crédit : Ministère des Affaires intergouvernementales du Québec (1981)

Lors de la conférence de presse conjointe qui suit le banquet, le premier ministre Lévesque se félicite de la position adoptée par le nouveau gouvernement français: « Nous avons maintenant l’assurance que le Québec et la France poursuivront et maintiendront leurs relations».  Selon lui, « Le Québec a besoin de l’appui de la France et de sa compréhension et il n’est pas présomptueux de dire que les Québécois ne sont pas indifférents de l’avenir de la France, de son savoir-faire et de sa langue. »

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Devant le siège de l’Association Québec-France à Place Royale le 22 août 1981, le ministre français, M. André Chandernagor, le consul général de France à Québec, M. Henri Réthoré (qui cofondera en 1996 la CFQLMC), le président national de l’Association Québec-France, M. Roger Barrette.
Crédit : Ministère des Affaires intergouvernementales du Québec (1981)

LA REMISE DE LA MÉDAILLE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE À L’HISTORIEN JEAN-MARIE LEBEL

Roger Barrette
CFQLMC

À l’initiative conjointe de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC) et de la Société historique de Québec (SHQ), l’historien Jean-Marie Lebel a été honoré par l’Assemblée nationale du Québec, le 2 juin dernier.

La médaille de l’Assemblée nationale et le certificat honorifique lui ont été remis par le député de Jean-Talon et ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport et aussi ministre de la Famille, M. Sébastien Proulx.

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M. Jean Dorval, président de la SHQ, M. Sébastien Proulx, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport et aussi ministre de la Famille, M. Denis Racine, président de la CFQLMC, M. Jean-Marie Lebel, récipiendaire de la médaille de l’Assemblée nationale et Mme Clémence Julien, épouse de M. Lebel.
Crédit: Daniel Abel

Le récipiendaire a été présenté par M. Denis Racine, coprésident de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, qui a souligné l’envergure des réalisations de M. Lebel. Détenteur d’une maîtrise en histoire de l’Université Laval, ce spécialiste de l’histoire de la capitale québécoise a fait sa marque dans l’enseignement universitaire et comme historien officiel pour de nombreuses institutions et commémorations (ex. le 350e anniversaire de la paroisse Notre-Dame de Québec, le centenaire d’Expo-Québec, le 150e anniversaire de l’Institut canadien de Québec).

Il est l’auteur de nombreux ouvrages majeurs (ex. : La capitale, lieu du pouvoir en 1997 ; Le Vieux-Québec : guide du promeneur, en 1997 et en 2015 (édition revue et augmentée);  Sainte-Foy, l’art de vivre en banlieue au Québec en 2001 avec Michel Lessard et Christian Fortin).  Il a aussi prononcé au-delà de 200 conférences et publié plus de 400 chroniques et articles dans divers médias, en particulier dans la revue Cap-aux-Diamants et dans le magazine Prestige.

Sa contribution exceptionnelle a déjà été reconnue par les autorités municipales, d’abord  en 2001 lorsqu’il a reçu la Médaille de la Ville de Sainte-Foy, puis en 2008, lorsque la Médaille du 400e anniversaire de Québec lui a été décernée.

Dans son allocution, le ministre Sébastien Proulx a déclaré que l’engagement remarquable de M. Lebel témoignait de sa grande passion pour Québec. Il a aussi noté que l’historien Lebel savait communiquer admirablement cette passion dans ses chroniques, ses ouvrages et ses conférences.  Le ministre a ajouté que ce grand spécialiste de l’histoire régionale apportait une précieuse contribution à la connaissance de notre passé et qu’elle permettait de révéler toute la richesse de notre patrimoine.

Pour sa part, le président de la Société historique de Québec (SHQ), M. Jean Dorval s’est réjoui de l’honneur rendu à son collègue, membre du conseil d’administration de la Société historique depuis 16 ans et 1er vice-président depuis 2013. Il a tenu à préciser que M. Jean-Marie Lebel était un homme qui avait le souci du détail et que la SHQ a beaucoup bénéficié de cette grande qualité.

Dans son allocution de remerciement, le récipiendaire a souligné la qualité de la formation qu’il a reçue à l’Université Laval, notamment des professeurs Hamelin, Galarneau et Mathieu.

Il s’est dit ravi de faire partie de la grande équipe de la revue Cap-aux-Diamants depuis plus de 30 ans, aux côtés de M. Yves Beauregard et de M. Pierre Poulin, tous deux présents à la cérémonie.  Parmi ses nombreuses réalisations, il est particulièrement fier du livre Québec 1608-2008. Les chroniques de la capitale (760 pages) qui raconte l’histoire de la ville de Québec, année après année. Il a révélé que l’enseignement universitaire le stimulait dans ses recherches et que ses fidèles étudiants à l’Université du 3e âge l’impressionnaient beaucoup.

Il a conclu en déclarant: « J’ai été favorisé parce que sur ma route, j’ai trouvé des gens qui m’ont marqué, des gens qui m’ont appuyé et des gens qui, graduellement, ont fait de moi un meilleur historien et un meilleur être humain ».

DIFFUSION GRATUITE D’UN LIVRE DE M. JEAN-PAUL MACOUIN

Marcel Fournier, AIG
Historien et généalogiste

La Société de généalogie de Québec vient de mettre en ligne, gratuitement sur son site Internet, le livre de M. Jean-Paul Macouin, Les familles pionnières de la Nouvelle-France dans les archives du Minutier central des notaires de Paris, Montréal, Société de recherche historique Archiv-Histo, 2016, 199 p.  Cet ouvrage est présenté et annoté par Marcel Fournier.

Ce livre numérique, Les familles pionnières de la Nouvelle-France dans les archives du Minutier central des notaires de Paris, représente une partie des recherches du généalogiste français Jean-Paul Macouin.

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M. Jean-Paul Macouin à La Rochelle en 2013

En effet, depuis 2003 il consulte les archives des notaires parisiens de l’Ancien régime à la recherche d’informations sur les pionniers canadiens originaires de l’Île-de-France. Les résultats de ses recherches sont impressionnants et d’une grande précision autant pour les chercheurs québécois que français.

LES FILLES DU ROY AU CINÉMA ET LA CONTRIBUTION DE LA COMMISSION AU DOCUMENTAIRE

Roger Barrette
CFQLMC

Le Cinéma Cartier de Québec, en collaboration avec la Société d’histoire des Filles du Roy, a présenté au public du 19 au 25 mai dernier le documentaire De Filles du Roy à Mères de la Nation. Ce documentaire historique met en lumière le rôle crucial joué par les Filles du Roy dans la naissance du peuple québécois ainsi que de toute la francophonie d’Amérique.

C’est à travers un dialogue entre l’historienne Catherine Ferland et sa fille Évelyne, âgée de 11 ans, que le spectateur peut suivre le récit de l’épopée de ces femmes.  Le documentaire retrace également les commémorations qui ont souligné, en 2013, l’arrivée en Nouvelle-France des 36 premières Filles du Roy en 1663.

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La présentation des origines sociologiques et des récits de vie de ces pionnières est entrecoupée d’opinions d’experts français et québécois.  Parmi ceux-ci se trouvent les propos exprimés par M. Gilbert Pilleul, coprésident de la section française de la Commission.

Un coffret souvenir comprenant deux documentaires a été produit et est offert aux populations françaises et québécoises comme un legs des commémorations 1663-2013.  Ces documents audiovisuels pourront être utilisés avec profit autant par les élèves, les étudiants que par les passionnés d’histoire et les chercheurs.  En effet, les DVD et les textes informatifs afférents traitent de la langue que les Filles du Roy parlaient, la façon dont elles habillaient leurs familles, la culture des plantes, la nourriture, l’hygiène du temps et de bien d’autres sujets.

Notes
1Le Rapport annuel du coprésident est disponible sur le site internet de la Commission sous la rubrique « Documents et publications».
2 – À noter qu’un compte rendu de cette journée est publié dans le présent numéro de Mémoires vives.
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