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Bulletin n°32, juin 2011

Métro Saint–Lazare…sur l’ancienne chaussée de la Nouvelle-France

Métro Saint–Lazare…
sur l’ancienne chaussée de la Nouvelle-France

par Gilbert Pilleul
Secrétaire général de la CFQLMC

 

Caserne de la Nouvelle France

Caserne de la garde républicaine dite
de la Nouvelle-France, au 82 rue du faubourg
Poissonnière, dans le 10° arrondissement de Paris

Crédit : Michèle Marcadier

L’une des  stations de métro Saint –Lazare qui dessert la gare du même nom devrait à l’occasion du 50ème anniversaire de la création de la maison du Québec à Paris, devenue depuis la Délégation générale du Québec, faire prochainement l’objet de soins attentifs d’artistes et de décorateurs québécois, qui, obéissant aux vœux des autorités québécoises, auront la mission de  laisser une trace durable de cet anniversaire dans un lieu habituellement fréquenté par de nombreux parisiens.

La gare Saint-Lazare bâtie sur l’espace du parc Tivoli s’est d’abord appelée gare de Rouen puis gare de l’Ouest1 avant d’être désignée du nom d’une rue proche et importante : la rue Saint-Lazare.

Rue qui conduit à la ferme et au clos Saint-Lazare dont l’histoire, à plus d’un titre, a des points communs avec celle du Canada. De plus, pour atteindre ce clos et cette ferme, on traverse un quartier appelé au temps de Louis XIV, quartier de la Nouvelle-France, autre terme pour désigner le Canada. Ainsi donc, l’actualité et l’histoire semblent s’unir, à l’occasion de cette commémoration, pour multiplier comme à plaisir des coïncidences qui sollicitent, chez les Québécois comme chez les Français, le réveil d’une  mémoire commune.

 

Retenons de la longue histoire du clos Saint-Lazare, qu’il servit de prison au temps de la Révolution où, entre autres personnages, furent enfermés André Chénier et Madame de Montmorency-Laval, dernière abbesse de Montmartre dont les liens de parenté avec l’évêque de Québec au 17ème  siècle ont dû  être établis, sans aucun doute.

 

Ce clos au 17ème occupait un vaste espace de la rue du faubourg Poissonnière au faubourg Saint-Denis. Une partie en fut soustraite pour y construire une caserne de gardes-françaises. Très vite, cette caserne qui existe encore sous le même nom, prit celui de caserne de la Nouvelle-France. Elle donne aujourd’hui sur le faubourg Poissonnière.2 C’était la route de la marée, la route vers Dieppe, Rouen, Honfleur. Jusqu’en 1648, elle était appelée chaussée de la Nouvelle-France.

 

Tout près, il y avait, en effet,  un village « hors les murs » de Paris, où se retrouvaient l’espace d’une étape, les gens qui s’apprêtaient à entreprendre la longue traversée vers l’Amérique. Ce village, nommé Nouvelle-France, vivait de ses tavernes et de ses guinguettes  qui offraient aux  voyageurs des moments d’insouciance avant de se lancer dans l’aventure.

 

On pourrait encore évoquer tout près de la ferme Saint-Lazare, la rue des récollets dont on sait le rôle qu’ils ont joué an Canada. Luc-Vincent Thiery3 écrit, en 1788, qu’on peut voir dans la chapelle de cette rue, des tableaux ramenés du Canada par frère Luc, peintre picard qui y vécut  au 17ème siècle.  Que sont-ils devenus ?

 

 

Sources

  1. Jacques Hillairet, Evocation du vieux Paris, les faubourgs, Les éditions de Minuit, 1953, page 588.
  2. Voir aussi : J. Vacquier : la Nouvelle-France ou le faubourg Poissonnière, décorations, Les vieux hôtels de Paris. F.Contat, 1932.
  3. Luc-Vincent Thiéry, le voyageur à Paris, 1788. Sur cet ouvrage, les lecteurs qui souhaitent avoir plus d’informations peuvent consulter le site historique et plus particulièrement cette page web.

Assemblée générale de la CFQLMC-section française

Assemblée générale de la CFQLMC-section française

 
Par Michèle Marcadier et Gilbert Pilleul

 

La section française de la commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs s’est réunie en Assemblée générale le jeudi 12 mai 2011. Ayant été ccueillie dans les locaux de la Délégation générale du Québec en France, le Président, M. Pierre André Wiltzer a pu présenter au Délégué général, M. Michel Robitaille les grands projets sur lesquels travaille la commission. Parmi ceux-ci notons le colloque qui se tiendra le 4 octobre 2011 pour commémorer le 50e anniversaire de la création de la Délégation générale du Québec en France. A l’ordre du jour figurait aussi la préparation d’un colloque prévu pour 2012 sur le thème des filles du Roy.

Au cours des travaux de la commission, cinq autres dossiers ont été évoqués :

  • Le portail musée en cours de démarrage et qui a pour objectif de répertorier sur un site internet tous les objets venant de l’Amérique française et conservés en premier lieu dans des musées français, puis au Québec et dans l’espace de l’Amérique française.
  • La collaboration française à la rédaction des articles de l’Encyclopédie de l’Amérique française. La liste des articles a été arrêtée et les auteurs identifiés. Ce projet devrait être terminé à l’automne 2011.
  • Les adhérents de la commission se sont réjouis d’apprendre la sortie pour juin de deux nouveaux tomes de la collection : Villes et Villages de France, berceau de l’Amérique française, consacrés respectivement au Poitou et à la Charente pour l’un et à la région du Centre pour le second. Les auteurs espèrent disposer pour décembre de la maquette des trois derniers tomes et mettre ainsi un terme à cette aventure fantastique, commencée il y a 10 ans.
  • Enfin des rencontres  avec des décideurs ont permis de mettre au point une opération importante en Aquitaine. Pierre-André Wiltzer et Didier Poton ayant rencontré  Alain Juppé et un protocole d’accord ayant été signé par la Commission avec l’Université Bordeaux3 pour le lancement du  répertoire des lieux de mémoire en Aquitaine.  De même une rencontre avec le directeur des Archives de France a permis  d’assurer la poursuite du projet confié à Geneviève Etienne : répertoire des sources archivistiques de l’histoire de l’Amérique française en France.
  • Pour finaliser ces différents dossiers importants, le secrétaire général Gilbert Pilleul a annoncé la mise à disposition de deux stagiaires par l’école du Louvre et d’un stagiaire mis à disposition par l’OFQJ. Outre l’apport de ces ressources humaines supplémentaires, le secrétaire général a fait part de l’accord du ministère des Affaires étrangères et européennes, qui nous loge pour la mise à disposition  d’un local supplémentaire entièrement équipé pour accueillir nos stagiaires.
  • L’Assemblée générale a adopté le rapport financier présenté par son trésorier, Jacques Nortier et a renouvelé  partiellement son Conseil d’administration en accueillant trois nouveaux membres. La liste des membres du conseil sera publiée sur le site de la Commission.
  • Enfin, le statut de membre associé a été approuvé. Désormais, une personne inscrite dans un comité spécialisé et qui participe aux travaux, sera invitée à figurer dans nos listes. Le membre associé ne paie pas la cotisation, et n’a pas le droit de vote. Il assiste aux réunions du comité dont il relève et peut assister aux réunions de l’assemblée générale.
  • Pour répondre aux demandes des adhérents, des sorties trimestrielles seront proposées. La première vendredi 13 mai, se fera à Dieppe avec visite des lieux de mémoire et celle du château-Musée sous la conduite de son Directeur.

 

L’ermitage Saint-Joseph de Tours en France

L’ermitage Saint-Joseph de Tours en France1

par Françoise Deroy-Pineau

 

l'ermitage Saint-Joseph de Tours

L’ermitage Saint-Joseph de Tours
Crédit : Francis Brisset

Les 17 et 18 septembre 2011, à Tours en France, lors des Journées européennes du Patrimoine seront fêtés2 les vingt-cinq ans de la restauration à l’identique du petit ermitage Saint-Joseph3 où Marie Guyard de l’Incarnation a reçu la nouvelle de son “obédience” (affectation officielle) en Canada. Cet ermitage est situé sur le site de l’ancien monastère des ursulines qui inclut aussi la Chapelle Saint-Michel, la “Petite Bourdaisière” et le Conservatoire de musique. La Chapelle et l’ermitage constituent deux des principaux lieux de mémoire franco-québécois en France4.

Pourquoi cet ermitage à saint Joseph ? Des liens particuliers unissent saint Joseph et la Nouvelle-France. C’est un récollet, Joseph Le Caron, qui, en 1624, choisit saint Joseph comme « patron du pays et protecteur de cette église naissante ». Tout l’avenir de la Nouvelle-France lui est confié. En 1633, les jésuites remplacent les récollets, mais Joseph demeure le dernier  recours. En 1637, sa fête prend des allures de fête nationale en Canada. En 1660, le père Vimont, écrit : «La pensée de s’établir en la Nouvelle-France s’accompagne de la résolution de s’en remettre à saint Joseph.»

C’est exactement ce qu’ont fait plusieurs pionniers de la Nouvelle-France dont Marie de l’Incarnation. Alors qu’elle était encore à Tours en décembre 1633, elle rêve de Québec où elle est accueillie par un homme, le « gardien du lieu » qu’elle identifiera comme saint Joseph.

À la même époque, une autre jeune veuve, Madeleine de La Peltrie, d’Alençon, malade au point d’expirer, se sent inspirée de faire le vœu à saint Joseph de donner sa fortune et d’aller en Canada si elle est guérie. Ce qui se réalise. Madeleine vient alors à Tours chercher  Marie, qui se trouvait en prière à notre ermitage Saint-Joseph, au moment où lui arrive la nouvelle en février 1639.

 

Plaque concernant Marie de l'Incarnation

Plaque concernant Marie de l’Incarnation.
Crédit : Francis Brisset

Marie de Savonnières, une ursuline de 22 ans qui désire en secret accompagner Marie de l’Incarnation, fait le vœu de prendre pour nom Marie de Saint-Joseph si elle est choisie. C’est le cas. Le navire sur lequel embarquent les religieuses et Madeleine de La Peltrie se nomme le Saint-Joseph, de même que le nouveau «séminaire» des ursulines à Québec.

À une époque où les religieuses cloîtrées ne quittaient jamais leur monastère, Marie de l’Incarnation a été avisée de la pertinence de son projet vers la Nouvelle-France par l’intermédiaire d’un jésuite qui lui envoie la Relation de 1634 – réclamant des maîtresses d’école pour les Amérindiennes – avec une image de la carmélite Anne de Saint-Barthélémy qui avait quitté son carmel espagnol pour fonder celui de Tours, puis était partie en Flandre. Or le Carmel entretient une grande dévotion envers saint Joseph depuis sainte Thérèse d’Avila qui aurait sorti le père de Jésus des oubliettes du Moyen-Age5.

Ainsi, de Tours est venue Marie Guyard de l’Incarnation et ses émules qui ont formé des générations d’institutrices et de mamans québécoises qui ont invoqué saint Joseph dans leurs prières. C’est pourquoi le regretté monseigneur Beaumier, de Trois-Rivières, disait que le petit ermitage Saint-Joseph du XVIIe siècle à Tours était l’ancêtre du grand Oratoire Saint-Joseph du XXe siècle à Montréal6. De mon côté, j’aime à penser que, de mères en filles, de maîtresses en élèves, de Marie de l’Incarnation jusqu’à Clothilde Foisy et à son fils, le petit Alfred, futur saint André de Montréal, saint Joseph a toujours vécu dans le cœur de ses amis. Par ailleurs, si la tradition des ermitages dédiés à saint Joseph dans les monastères de France était florissante au XVIIe siècle, il semble bien que l’ermitage de Tours soit le seul qui demeure en bon état, car – grâce à monseigneur Beaumier et à ses amis de Tours – il a été reconstruit à l’identique en 1985.

AU PROGRAMME DE L’ETE 2011

Visites de l’ermitage Saint-Joseph : 9 et 10 juillet, 20 et 21 août. Rendez-vous à 15h30 à la Petite Bourdaisière, 2, rue du Petit Pré à Tours.

Visite des lieux de Marie Guyard de l’Incarnation à Tours : sur demande à l’Office du tourisme

Récitals à la Petite Bourdaisière7 
Mardi 5 et 19 juillet à 20h30
Samedi 9, dimanche 10 et 24 juillet à 17 h
De glaces et d’espaces
Entrez au cœur de l’hiver québécois avec les mots d’une tourangelle, Marie Guyart de l’Incarnation, Mère de la Nouvelle-France,
Entourées de textes et chansons de poètes tournoyeurs de musique comme Gilles Vigneault, Félix Leclerc et Claude Léveillée, ses lettres vous feront vivre les premiers temps d’un pays de glaces et d’espaces.
Conceptrice et lectrice Lucie Barlett-Jeffré, de l’Université Laval
Chanteuse soprano : Suzanne Julien, Ursuline de Québec

Journées européennes du Patrimoine à Tours à l’occasion des 50 ans du lieu de mémoire de Marie Guyard de l’Incarnation (chapelle Saint-Michel) et des 25 ans de l’Ermitage Saint-Joseph, : samedi 17 et dimanche 18 septembre

  • Samedi 17 : Visite guidée sur l’ensemble du site.
    Permanences à la Chapelle Saint-Michel 10h-midi – 14h – 18h
  • Dimanche 18 : 11h00 chapelle Saint-Michel  et ermitage Saint-Joseph,  Plain-chant et motets français des XVIIe et XVIIIe siècles par les élèves du département de musique ancienne du Conservatoire de Tours. Animation du département d’art dramatique.
    14h à 18h : Petits concerts sur trois sites par les élèves du Conservatoire de Tours

 

  • chapelle Saint Michel : musique baroque française
  • cour « IIIème république » : chansons des années 30 (ensemble de cuivres et bois)
  • cour d’honneur (entrée rue des Ursulines) : concert de jazz

Pour toute info plus complète sur les lieux de mémoire de Marie Guyard de l’Incarnation :

Sites internet :

Pour infos plus personnalisées : pineau@sympatico.ca ou Marie-Claire Grangeponte 02-47-05-83-79

 

 

Sources :

  1. Cet article s’inspire d’un autre paru en mai 2011 dans la revue l’Oratoire de l’Oratoire Saint-Joseph de Montréal.
  2. Voir le programme des animations le moment venu sur le site http://www.ligeris.com.
  3. Construit vers 1628, après la fondation du monastère des Ursulines de Tours en 1622 et leur installation à la « Petite Bourdaisière » en 1625.
  4. Ces lieux de mémoire sont gérés par l’Association Touraine-Canada et pour la « Petite Bourdaisière » par les Ursulines de l’Union Romaine. Voir l’Encyclopédie virtuelle de l’Amérique française
    D’autres lieux de mémoire franco-canadiens et franco-québécois en France concernent Jacques Cartier à Saint-Malo, Samuel de Champlain à Brouage, Jeanne Mance à Langres, les cimetières de Vimy et de Dieppe, … Tous les pionniers de la Nouvelle-France sont concernés. Voir les douze livres de la collection Ces villes et villages de France, berceau de l’Amérique française publiés par la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, 2008-2011. Le souvenir de Marie Guyard de l’Incarnation se trouve dans le numéro 6 « région Centre » à paraître en 2011.
  5. Cf Jean Delumeau, 1990, Histoire des pères et de la paternité.
  6. Beaumier, Joseph-Louis, 1979, Le souvenir de Marie de l’Incarnation à Tours 1939-1979. L’Ermitage Saint-Joseph, Trois-Rivières, éditions du Bien Public.
  7. Les récitals de la Petite Bourdaisière sont organisés par l’Association Marie Guyart et les sœurs ursulines

Le projet de Loi sur le patrimoine culturel …et la mémoire des lieux

Le projet de Loi sur le patrimoine culturel
…et la mémoire des lieux

Bref état de situation
en date de mai 2011

par Michel Dufresne
Auteur et animateur de séries télévisées à caractère culturel
mdufresnedelile@yahoo.ca
http://www.myspace.com/promeneur/blog

 

Un projet de loi qui chemine toujours

Pour recueillir et mettre en valeur vos souvenirs : Le Musée de la mémoire vivante de Saint-Jean-Port-Joli

Pour recueillir et mettre en valeur vos souvenirs :
Le Musée de la mémoire vivante de Saint-Jean-Port-Joli
Crédit : Musée de la mémoire vivante (2008)

À la suite d’une longue et vaste consultation amorcée en 2008 par le dépôt d’un document de réflexion intitulé Un regard neuf sur le patrimoine culturel, la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine présentait un projet de loi sur le même sujet en février 2010, projet soumis à son tour à une consultation générale par la Commission de la culture et de l’éducation en janvier 2011. Le projet actuellement déposé vient tout juste de franchir l’étape de l’« adoption de principe » et passera, dès les prochains jours, à celle de l’« étude détaillée », à la suite de quoi la commission parlementaire concernée présentera son propre rapport, étape ultime avant l’adoption du projet de loi, puis sa sanction finale et son entrée en vigueur.

Les nouveautés du projet de loi

On se souviendra que toute cette démarche avait pour objectif la modernisation du cadre légal mis en place au Québec en 1972 et qui visait avant tout la protection des biens culturels matériels, immobiliers et mobiliers. Déjà en 1985, une première révision de la loi avait permis d’habiliter les municipalités à protéger une partie de leur patrimoine ; avec le présent projet, l’État québécois entend renforcer et mieux soutenir cette responsabilité, misant principalement sur la volonté de ré-appropriation de ce patrimoine collectif par les communautés. Le nouveau projet de loi vise en outre, et de façon très explicite, à élargir la notion même des patrimoines admissibles à une reconnaissance et à une protection plus officielles, notamment par la valorisation des paysages culturels et des diverses manifestations du patrimoine immatériel. À cet effet, il prévoit la désignation des événements, personnages et lieux historiques.

Le patrimoine culturel en regard du concept de lieu de mémoire

À l’instar de plusieurs autres organismes et d’un certain nombre d’individus défendant des intérêts divers, la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs avait réagi par un mémoire à l’égard du livre vert déposé par la Ministre en 2008. Tout en faisant part alors de son appréciation généralement favorable, elle s’était permis de questionner certains aspects du bilan dressé par le Ministère et avait formulé du même coup quelques propositions, dont la principale gravitait autour du concept même de “lieu de mémoire”. Or, si sa proposition d’un nouveau statut ainsi nommé n’a pas été retenue et traduite spécifiquement dans la dernière mouture du projet de loi, force est d’admettre néanmoins que la notion de “valorisation” qu’elle y accolait a quant à elle été reprise dans le corps du projet. Par ailleurs, la place dorénavant faite au patrimoine immatériel de même que le mécanisme de désignation devant s’appliquer aux événements, personnages et lieux historiques sont autant de perspectives et de mécanismes nouveaux susceptibles de promouvoir et de préserver la mémoire des lieux et, en ce sens, de favoriser l’atteinte de l’impact recherché par la proposition principale de la CFQLMC.

La transcendance des lieux de mémoire : un défi à relever

Il faut comprendre, enfin, que les inquiétudes et les recommandations qui sont apparues les plus fréquemment et fortement manifestées par les milieux consultés ont eu trait jusqu’ici aux patrimoines religieux et paysager et, dans une moindre mesure, aux domaines de l’intangible et des archives de diverses natures. Or, la notion de “lieu de mémoire” s’y retrouve en bonne partie, bien qu’on puisse juger qu’elle en déborde sous certains aspects plus pointus qui touchent entre autres à la dimension symbolique de notre héritage et de notre course dans le temps. Mais, au delà de la formulation et de l’articulation de la nouvelle loi, c’est à travers son application progressive par les diverses administrations concernées que l’on pourra juger, dans le plus long terme, de la pertinence et de l’efficacité de tous ces beaux outils bientôt déployés.

Éclairage historique sur l’identité linguistique des Québécois

Éclairage historique
sur l’identité linguistique des Québécois

Trésor de la langue française au Québec

Crédit visuel : Trésor de la langue française au Québec, Université Laval
par Claude Poirier, directeur
Trésor de la langue française au Québec (TLFQ)
Université Laval
claude.poirier@lli.ulaval.ca

L’histoire de la langue en regard de l’histoire événementielle

Le 10 janvier 2011, la Société historique de Québec accueillait comme conférencier M. Claude Poirier, professeur et directeur du Trésor de la langue française au Québec (TLFQ) à l’Université Laval. D’entrée de jeu, M. Poirier a senti le besoin de préciser le sens qu’il fallait donner au titre de sa conférence : « Éclairage historique sur l’identité linguistique des Québécois ». L’histoire de la langue, a-t-il souligné, a ses propres repères, qui ne coïncident pas nécessairement avec ceux de l’histoire événementielle. Quand on évoque, par exemple, la conquête du pays par les Anglais, on a tendance à croire que l’évolution de la langue a été par la suite totalement dominée par la langue des nouveaux maîtres du pays. Bien sûr, les droits linguistiques ont été mis en péril dès le départ, et régulièrement depuis, mais il s’agit là de phénomènes externes à la langue, qui peuvent la conditionner sans doute, mais qui ne peuvent pas expliquer directement les processus qui la transforment.

 

Distinguer la réalité de l’imaginaire

Il importe, pour bien comprendre le point de vue des linguistes, de distinguer entre l’histoire externe, celle des événements, comme les guerres, les changements de régimes, les traités, les ordonnances, et l’histoire interne, celle qui concerne les transformations de l’usage parlé ou écrit, l’apparition de mots ou leur disparition, la variation de l’orthographe, le déclin de certaines habitudes de prononciation. L’histoire externe du français québécois est assez bien documentée. L’ouvrage publié en 2000 par le Conseil de la langue française en donne un très bon aperçu (Le français au Québec : 400 ans d’histoire et de vie, sous la direction de Michel Plourde). Mais l’histoire interne de notre variété de français est encore à l’état d’ébauche. Il suffit de constater les lieux communs et les explications fantaisistes qui circulent encore à propos de la genèse de ce français ou à propos de l’origine des québécismes (prononciations, mots et expressions) pour mesurer la longueur du chemin qui reste à parcourir. Pour reconstruire cette histoire, il faut retourner aux manuscrits, examiner l’évolution du sens des mots et leur remplacement dans les écrits, comparer nos usages avec ceux des autres francophones du continent nord-américain et inscrire sa recherche dans celle, plus générale, de l’histoire du français depuis le XVIe siècle.

L’apport de la France au temps de la Nouvelle-France

Ainsi, c’est l’étude des manifestations de la langue qui a permis aux chercheurs du TLFQ d’affirmer que le français canadien connaît une période de consolidation entre 1760 et 1840. Selon l’analyse sommaire qu’on avait faite jusqu’ici de cette période, c’est au contraire pour notre langue une période de dégénérescence. Observons les faits linguistiques eux-mêmes plutôt que les évènements politiques. Le français apporté par les premiers colons était marqué par des prononciations et des mots qui s’écartaient de la norme de l’époque. Ces régionalismes venaient de France, non pas de la capitale, mais des provinces (Normandie, Perche, Maine, Aunis, Saintonge, Poitou, etc.). Exemples : la prononciation pardre au lieu de perdre, les mots banc de neige, champlure, demiard, enfarger, ferdoches, godendart, etc., attestés dans des manuscrits du XVIIe siècle et du début du XVIIIe.

L’apparition de nouveaux mots à la suite de la Conquête

Or, de nouveaux mots d’origine régionale française apparaissent dans les trois dernières décennies du XVIIIe siècle, après donc l’arrivée des Anglais : patate 1760 (pétaque 1779, pataque 1785), brunante 1778, grèyé 1780, cretons 1785, etc. En même temps, des mots et des expressions du français standard de l’époque, qui semblaient régner sans concurrence jusque là, sont abandonnés au profit d’autres usages également d’origine régionale française. Pour désigner la bouilloire, canard (1773 ) et bombe (1779) remplacent rapidement coquemar, qui ne survivra finalement qu’en Acadie; carreauté (1779) éliminera à carreaux; casque, attesté depuis 1753, prend la place de bonnet de poil, courant auparavant dans les écrits. Pour compléter le portrait de la situation, il faut ajouter que des anglicismes commencent à entrer dans la langue courante, mais ils sont la plupart du temps francisés dès leur pénétration, la forme originale anglaise étant attestée bien plus tard : saspan 1779, sauce-panne 1794 (saucepan, 1806), thépot 1787 (tea-pot 1825), camtouple 1796 (cant-hook 1873), strape 1798 (strap 1813). Comment interpréter ces changements ?

 

Le recul de la norme parisienne au profit du français « canadien »

Pour ce qui est des anglicismes, l’explication est simple : la prise du contrôle du commerce par les Anglais favorise leur introduction. Cependant, l’orthographe des mots indique que les gens qui les utilisent ne connaissent pas l’anglais. C’est donc à travers une réinterprétation phonétique française que les emprunts sont véhiculés, ce qui signifie que la langue des Canadiens est bien outillée pour assimiler  les emprunts. Maintenant, comment interpréter l’émergence de nouveaux mots régionaux hérités de France? Il est impossible qu’ils soient fraîchement arrivés de l’ancienne mère-patrie puisque l’immigration française est stoppée. D’ailleurs, il aurait fallu l’arrivée d’une masse d’immigrants pour qu’ils aient pu influencer l’usage d’une population de quelque 60 000 Canadiens ayant déjà un sentiment identitaire affirmé. Il faut plutôt conclure que le changement de régime a provoqué la libéralisation de l’usage canadien. Les mots «nouveaux» étaient en usage sous le Régime français, mais l’influence de la norme parisienne, à travers le parler et les écrits des fonctionnaires et des dirigeants français de la colonie, réussissait à contenir en partie le passage des canadianismes à l’écrit. Le français canadien a dorénavant le champ libre.

L’histoire de la langue au Québec à travers le fichier lexical du TLFQ

Cet aperçu de la conférence de M. Poirier fait voir l’intérêt de disposer d’une bonne histoire interne de la langue française au Québec. À travers une démonstration basée sur l’analyse linguistique des énoncés de la période de 1841 à 1959, le conférencier a par la suite montré comment s’était installé dans l’imaginaire de la population le préjugé selon lequel la langue française aurait dégénéré au Canada. Pourtant, dans les trois premières décennies du XIXe siècle, on trouve de nombreux indices de la confiance que les Canadiens avaient dans leur langue et leur culture. Selon M. Poirier, l’histoire interne de la langue est de nature à éclairer la formation de l’identité et à contribuer à l’explication de l’ambiguïté des choix collectifs des Québécois. Ceux qui s’intéressent à ces questions seront heureux d’apprendre que l’équipe du TLFQ prévoit publier bientôt une chronologie commentée du français québécois fondée sur une analyse guidée par les principes qui ont été rapidement illustrés ici.

On peut consulter librement le fichier lexical du TLFQ à l’adresse suivante : http://www.tlfq.ulaval.ca/fichier/

La production et la consommation du vin. Deux coups d’œil complémentaires

La production et la consommation du vin
Deux coups d’œil complémentaires

 

par Gilles Durand

Les boissons en Nouvelle-France : conférence par Catherine Ferland

Bacchus en Canada

Crédit : Les éditions
du Septentrion

Les amateurs de bière et d’eau-de-vie ont-ils raison de penser que leurs ancêtres partageaient leur goût aux 16e et 17e siècles. La conférence prononcée le 16 février 2011 par l’historienne et professeure Catherine Ferland devant les membres de la Société de généalogie de Québec apporte réponse à leur question. Une observation de la chaîne de consommation des boissons en Nouvelle-France, depuis leur production et leur importation de la mère patrie et d’ailleurs jusqu’à leur distribution, montre que le vin est la boisson préférée de tous les coloniaux. Les élites comme les plus humbles partagent les mêmes préférences, mais, par contre la monnaie dont ils disposent pour se le procurer n’est pas la même pour tous. Le vin est plus dispendieux de ce côté-ci de l’Atlantique, car la vigne française s’acclimate mal aux conditions climatiques de la vallée du Saint-Laurent. De plus, le prix subit régulièrement les contrecoups des périodes de guerre entre les métropoles rivales, la France et l’Angleterre, mettant des obstacles à la venue des bateaux français au port de Québec. « Nécessité oblige1 », le peuple doit donc se contenter de boissons fermentées, telle la bière dont la production est plus facile que celle du vin en Nouvelle-France. Il consomme aussi de l’eau-de-vie produite tant en Europe que dans la colonie de même que la guildive, produite à partir du sucre de canne, importée des Antilles. De leur côté, marins et soldats optent plutôt pour l’eau-de-vie, quand ils ne sont pas obligés de s’en contenter en vertu de leur ration quotidienne. Malgré tout, le vin n’en continue pas moins à jouir de prestige auprès de toutes les couches sociales aux 17e et 18e siècles.

Les lecteurs désireux d’en savoir davantage sur la traversée et l’aventure du vin en Nouvelle-France sont invités à parcourir l’ouvrage de la conférencière : Bacchus en Canada : boissons, buveurs et ivresses en Nouvelle-France, Québec, Septentrion, 2010, 196 p. La critique reconnaît la publication comme une contribution marquante, originale et novatrice (couverture de l’ouvrage, Laurier Turgeon, directeur de l’Institut du patrimoine culturel, Université Laval).

Une exposition incontournable pour les amateurs de vin et d’histoire :
À ta santé César! Le vin chez les Gaulois

À ta santé César! Le vin chez le gaulois

Crédit : Pointe-à-Callière, musée d’archéologie
et d’histoire de Montréal

L’exposition, une initiative de Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, en partenariat avec les musées du Département du Rhône et 25 institutions muséales françaises, canadiennes et américaines, est présentée en exclusivité à Montréal du 18 mai au 16 octobre 2011. En brossant le tableau de l’origine et des grandes étapes de la production et de l’itinéraire d’une boisson qui nous accompagne dans les grands comme dans les petits moments de la vie, elle est à la fois source d’information et de découverte. Les visiteurs qui placent la France à l’origine de la production du vin verront qu’ils n’ont pas tout à fait tort, ni tout à fait raison. En fait le vin voit le jour en Arménie il y a 5 400 ans avant notre ère pour transiter par la Grèce jusqu’en Italie. C’est là que les Gaulois, les ancêtres des Français, vont s’approvisionner jusqu’à la conquête de la Gaule par César. À compter de ce moment, les Gaulois prennent leur revanche : ils font l’apprentissage des méthodes du conquérant, cultivent le vin en abondance et deviennent maître dans la production. Bientôt le vin français acquiert une renommée et se gagne une clientèle à travers l’Europe. Nulle surprise que les premiers Français en terre d’Amérique en mettent quelques bouteilles dans leurs bagages et qu’ils en importent lorsque leur bourse et la tranquillité des puissances rivales permettent la traversée de l’Atlantique.

L’exposition se révèle incontournable par la qualité de présentation de même que par la grande rareté et l’ancienneté des quelque 200 artéfacts présentés, gobelet, gourde, jarre de fermentation, amphore servant au transport, même la maquette de l’épave d’un navire trouvé au large de Marseille, transportant des amphores vers la Gaule. Une attention particulière à dessiner la passionnante route des vins sur des panneaux et à présenter des mises en contexte rehausse la valeur des pièces présentées, quand elle n’invite pas à une dégustation.

Sources :

  1. Catherine Ferland, Bacchus en Canada, p. 308

Jacques Mathieu nommé professeur émérite de l’Université Laval

Jacques Mathieu
nommé professeur émérite de l’Université Laval

 

par Gilles Durand

 

Jacques Mathieu

De g. à d. le recteur Denis Brière
et le récipiendaire Jacques Mathieu
Crédit : Marc Robitaille, photographe, Université Laval

Le 12 mai 2011, l’historien Jacques Mathieu a vu la consécration de sa carrière comme professeur, chercheur, écrivain et administrateur à l’Université Laval. En présence de nombreux collègues et amis, l’Université organise une réception et lui décerne le titre de professeur émérite.

 

Un allié indispensable de la mémoire franco-québécoise

Par sa connaissance des sources et de l’histoire du monde atlantique, l’historien Jacques Mathieu demeure un allié indispensable de la mémoire franco-québécoise. Les rappels ne sont jamais trop nombreux pour celui-ci. Il a à son crédit de nombreuses publications sur les relations entre la France et l’Amérique, plus particulièrement le Québec, qui démontrent son habilité à manier autant la synthèse que la monographie. Mentionnons en particulier un ouvrage préparé à l’intention des étudiants français inscrits à l’Université Laval : La Nouvelle-France. Les Français en Amérique du Nord XVIe-XVIIIe siècle

 

Toujours attentif et disponible, l’historien n’hésite pas à s’impliquer dans les organismes de son milieu, ni non plus à traverser l’Atlantique pour entretenir les Français des maillons de cette chaîne qui nous relie à eux et que les événements de l’histoire n’ont jamais réussi à briser. La Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs a toujours pu compter sur son expertise pour mettre en valeur et inscrire dans la mémoire collective les lieux dans lesquels se cristallise notre identité collective. En 2001, il prête son concours au coprésident-fondateur de la Commission, Marcel Masse, pour lancer le projet d’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française. L’Encyclopédie, accessible en ligne, est un vaste chantier qui rassemble et diffuse des connaissances sur le patrimoine des Français d’Amérique du Nord, quelque soit sa forme, tant naturelle et matérielle qu’immatérielle. En plus d’être membre du comité scientifique, le professeur Mathieu contribue également de sa plume au projet – voir le texte sur les Plaines d’Abraham

 

Une carrière bien remplie qui se poursuit toujours

L’Université Laval présente sur son site Internet, la contribution du professeur Mathieu à l’enseignement, à la recherche, à l’administration et au rayonnement extérieur de l’institution pour laquelle il n’a cessé de se dépenser. Nous y renvoyons notre lectorat pour en apprendre davantage sur sa carrière qu’il poursuit d’ailleurs toujours avec la même passion en dehors des cadres plus formels des fonctions officielles occupées jadis. Nulle surprise que sa réputation dépasse les frontières du Québec et que « la République française a reconnu sa contribution en lui décernant les Palmes académiques ». La Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, chargée de maintenir vivante la mémoire franco-québécoise, est heureuse de joindre sa voix à la communauté pour exprimer au récipiendaire toutes ses félicitations en cette grande occasion.

Les Chemins de la mémoire de Bourgogne et de Franche Comté. Villes et villages de France, berceau de l’Amérique française

Les Chemins de la mémoire de Bourgogne et de Franche Comté
Villes et villages de France, berceau de l’Amérique française

Par Claude Marcadier
Agrégé d’Histoire

Le livre Villes et villages de France, berceau de l’Amérique française consacré à la Bourgogne-Franche-Comté, volume 4, possède parmi d’autres, une caractéristique remarquable, les chemins de la mémoire qu’il nous fait emprunter, nous emmènent très loin des sentiers battus.

Bien sûr nous côtoyons, en feuilletant les pages de cet ouvrage, les splendeurs architecturales mondialement connues. On peut citer en vrac les églises et les abbayes romanes de Tournus, Fontenay, Paray le monial, les hospices de Beaune, la citadelle de Besançon, les salines royales d’Arc et Senans et bien d’autres. Mais nous découvrons aussi  les paysages du canal de Bourgogne et du canal du Centre qui raviront les amateurs de batellerie  fluviale. Rares sont ceux qui connaissent les charmes du village de Moustiers-Saint Jean avec  le jardin cœur de roy en Bourgogne et ceux de Pesmes en Franche Comté avec son patrimoine architectural et son écomusée des Forges.

 

L’originalité des chemins de la mémoire bourguignon et comtois apparaît à la lecture de l’index des personnages cités. Certes ces deux provinces, comme toutes les autres, voient partir des administrateurs, des pionniers, des missionnaires, des soldats, mais deux contingents spécifiques caractérisent l’apport migratoire de ces deux provinces.

 

Le premier cas est lié à la création des Forges du Saint Maurice en Nouvelle France qui a exigé la venue d’une main d’œuvre spécialisée dans les métiers du travail de la métallurgie. La Bourgogne et la Franche-Comté possèdent au XVIIIe siècle de nombreuses forges, un chemin de mémoire nous invite d’ailleurs à les découvrir et plus spécifiquement à visiter la forge de Buffon à Montbard.  De très nombreux forgerons bourguignons et comtois partiront pour travailler aux forges de la Saint Maurice, beaucoup s’installeront et feront souche dans la région de Trois-Rivières.

Il convient de citer une autre immigration particulière et importante de cette région, plus d’une centaine de noms, les faux sauniers condamnés à l’expulsion vers la Nouvelle France. Cette condamnation souligne l’importance de l’exploitation du sel dont témoignent les salines royales d’Arc et Senans et de Salins les Bains, inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO ; mais elle souligne aussi la répression féroce liée à  l’impôt le plus détesté et le plus détestable de l’ancien régime, la gabelle. On se prend à songer à une étude sur le rôle de la fiscalité dans le peuplement de l’Amérique du nord !

 

Pour terminer et amplifier les spécificités régionales, deux cas exceptionnels. D’abord la destinée très romanesque (elle a d’ailleurs inspiré un roman) de la bisontine* Julie de Mongenet, dite Madame de Saint-Laurent, compagne pendant 27 ans du prince Edouard d’Angleterre qui sera, par la suite, le père de la reine Victoria. Ils séjourneront quelques années ensemble à Québec. Enfin tout aussi exceptionnel, mais plus collectif, l’émigration massive, plus de 400 personnes de la principauté de Montbéliard, de religion protestante qui, à l’initiative de la couronne britannique, embarqueront de Rotterdam vers Halifax afin de peupler la Nouvelle-Ecosse de 1749 à 1752. La principauté de Montbéliard n’était pas intégrée au royaume de France à cette époque et pour citer l’auteur de la notice qui leur est consacrée « il est difficile de rattacher cette immigration à l’histoire de l’Amérique française ».

Ces quelques exemples montrent tout l’intérêt de feuilleter ce livre en attendant de découvrir les lieux qui y sont décrits et de faire connaissance avec les colons qui les ont quittés.

 

*Bisontin, bisontine : habitant de Besançon

 

Pour commander les volumes de la collection, nous conseillons à nos lecteurs :

 

La mémoire s’enrichit, Fondation de la Société d’histoire de Saint-Augustin-de-Desmaures

La mémoire s’enrichit
Fondation de la Société d’histoire de Saint-Augustin-de-Desmaures

 

par Gilles Durand

 

Marcel Corriveau recevant sa carte de membre du président du conseil d'administration de la Société, Bertrand Juneau

De g. à d. le maire Marcel Corriveau
recevant sa carte de membre du président
du conseil d’administration de la Société,
Bertrand Juneau

Crédit : Pierre Forbes, photographe

Le 28 avril 2011, une nouvelle société d’histoire locale est fondée, la Société d’histoire de Saint-Augustin-de-Desmaures. Elle voit le jour dans une communauté en forte croissance, 17 000 personnes en 40 ans, depuis 1971. La naissance de la société est redevable de la ténacité et de la détermination du président du conseil d’administration, Bertrand Juneau, et de l’équipe dont il sait s’entourer. Le maire et le conseil municipal leur en sont reconnaissants en mettant à leur disposition la Maison de la Culture, appelée aussi la Maison Praxède-Larue, du nom du premier médecin de Saint-Augustin en 1844 et député de Portneuf à l’Assemblée législative (1867-1878). Lors de la soirée, l’administration municipale au complet compte parmi la centaine de personnes présentes, de même que les présidents de trois sociétés d’histoire, celles de Neuville, de l’Ancienne-Lorette et des Filles du Roy.

La nouvelle société d’histoire se donne pour mission d’enrichir la mémoire collective de la communauté locale et, par le fait même, celle du Québec tout entier. Saint-Augustin-de-Desmaures est une municipalité créée au milieu du 19e siècle. Il n’en demeure pas moins que son territoire porte des traces qui remontent à la période de la Nouvelle-France. Peu n’est besoin d’examiner des cartes géographiques très longtemps pour constater l’impact du régime seigneurial dans la municipalité, tant au niveau du découpage du territoire en bandes étroites et allongées orientées perpendiculairement au fleuve qu’à celui de l’orientation des résidences de chaque côté du chemin du Roi. La nouvelle société n’entend pas se restreindre à la mise en valeur du patrimoine naturel et matériel. Elle fait de sa résidence un lieu consacré à recueillir et mettre en valeur le patrimoine immatériel, c’est-à-dire les savoirs et les traditions que les vieilles familles de l’endroit ont encore en mémoire et qui méritent d’être enregistrés pour la postérité avant qu’ils ne se perdent.

Le président de la société, Bertrand Juneau, invite ses concitoyens détenteurs de documents ou de photos à les apporter à celle-ci tout comme de répondre à son invitation de venir confier quelques souvenirs. Un beau projet qui rend compte de la fierté du maire de la municipalité de recevoir la carte de membre de la société et ainsi de devenir le premier membre officiel.

Le président Bertrand Juneau est un collaborateur soutenu et empressé de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, qui a pour mandat d’enrichir et de maintenir vivante la mémoire des relations entre le Québec et la France. Elle exprime ses plus sincères félicitations à lui-même et à ses collaborateurs pour l’engagement marqué envers nos racines dont lui-même et ses collaborateurs font preuve.

Nouveau guide de tourisme culturel : Partout en Amérique

Nouveau guide de tourisme culturel
Partout en Amérique

 

par Gilles Durand

Partout en Amérique, Onil Perrier

Photo page couverture : Daniel Rémy
(Kaministiquia – Thunder Bay)
Crédit : Les Éditions Histoire Québec,
Collection Société d’histoire des Riches-Lieux,
© Tous droits réservés Onil Perrier

 

Un coup d’œil sur le guide

Nouveau guide pour le tourisme culturel, Onil Perrier 

Onil Perrier (1er assis à partir de la droite) au salon
des exposants lors du congrès sur l’Amérique française,
le 21 mai 2011

Crédit : Gilles Durand, CFQLMC

L’auteur Onil Perrier, un francophone engagé, membre de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, partage ses préoccupations avec celle-ci en proposant un nouveau guide pour le tourisme culturel. Lancé lors du congrès sur l’Amérique française tenu en mai 2011, l’ouvrage propose 150 localités à visiter à l’extérieur du Québec, « celles, écrit l’auteur, qui ont occupé une grande place dans l’histoire et celles que nous avons pu visiter durant les 30 dernières années (p. 6) ». Les lieux choisis couvrent tout le continent nord-américain, tant au Canada qu’aux États-Unis et sont porteurs de l’héritage apporté par Champlain et enrichi par ses compagnons et descendants, explorateurs, missionnaires, voyageurs, marchands, colons, bref tous ces Français devenus Canadiens, Canadiens français, Québécois et, plus généralement, appelés francophones. Tout en proposant une lecture qui fait voyager, Partout en Amérique nous suggère un voyage, plutôt plusieurs voyages, compte tenu de l’étendue de l’empreinte française. Le guide est d’utilisation facile, les localités à visiter sont présentées par ordre alphabétique et un index à la fin de la publication les regroupe par état ou province. Le voyageur peut repérer facilement, à l’aide de l’index, le territoire plus large sur lequel il se trouve, et préparer un itinéraire pour l’investiguer. Un deuxième index, présentant les fondateurs avec l’endroit où ils ont été actifs, peut le conforter dans son choix.

 

 

Une vision sur l’ensemble du continent nord-américain

 

L’auteur sait relever le défi de l’étendue du fait français en Amérique du Nord, une aventure qui ajoute à l’étendue géographique un redéploiement sur plus de quatre siècles. Par ses connaissances de l’histoire et à l’aide des voyages qu’il a lui-même effectués, l’auteur sait s’en tenir aux principaux témoins. Des communautés qui parlent et vivent encore dans leur langue d’origine, le français – église, écoles, hôpitaux, etc.–, en Acadie, en Louisiane, dans le Midwest, dans le nord de l’Ontario et dans les provinces canadiennes de l’Ouest. Des traces matérielles éparses et en nombre restreint, tel un espace découpé en bandes étroites et allongées, un fort, une église ou une chapelle, comme nous pouvons nous y attendre pour la période de la Nouvelle-France. Surtout des rappels mémoriels installés par les communautés porteuses de l’héritage de Champlain, francophones, il va s’en dire, mais aussi anglophones : toponymes, plaques, monuments, etc. rappelant tous ces bâtisseurs venus de l’Hexagone, qui n’ont pas hésité à se répandre et à s’enraciner, individuellement ou en groupes, sur l’ensemble du continent.

Patrimoine et histoire, deux alliés indissociables

Partout en Amérique est plus qu’une simple liste de lieux à visiter en dehors du Québec. Pour chaque localité, l’auteur motive son choix. Il le fait en puisant dans quatre cents ans d’histoire, une histoire qui a ses hauts et ses bas. Nulle surprise que les localités, liées au commerce des fourrures de la période avant 1760, occupent une place prépondérante dans le guide. À l’époque des forts sont érigés sur le territoire pour assurer le contrôle du commerce des fourrures; ils ont pour but d’assurer la fidélité des Amérindiens pourvoyeurs de fourrures et de protéger de la concurrence des treize colonies du sud. Ils constituent autant de maillons d’une chaîne reliant l’Atlantique à la Louisiane et au cœur du continent. Le guide ne néglige pas pour autant les périodes postérieures à la conquête. Tant, par exemple, pour la seconde moitié du 19e siècle marquée par le développement de l’industrie textile en Nouvelle-Angleterre que pour le début du 20e siècle marqué par l’essor de l’industrie minière dans le nord de l’Ontario, la publication propose des pistes de découverte. Quelque soit l’époque, l’auteur prend soin de mettre en contexte l’aventure des francophones en Amérique du Nord et il invite le lecteur à approfondir le sujet dans des travaux d’historiens présentés dans une bibliographie annexe.

 

 

Un guide qui porte la marque de l’intérêt et de l’attachement de l’auteur
pour l’ensemble du patrimoine francophone

Le patrimoine matériel, bâtiments, objets, a surtout attiré l’attention dans le passé. Plus récemment, le patrimoine naturel et, surtout immatériel, cet héritage vivant, savoirs, savoir-faire, coutumes et traditions, transmis de génération en génération, a pris la place qui lui revient parmi les fondements de l’identité des francophones. Onil Perrier partage les mêmes préoccupations. Lorsque c’est le cas, l’auteur note les fêtes, les traditions et les activités à caractère culturel qui se déroulent dans les localités retenues dans le guide. Une belle façon d’ajouter au plaisir de découvrir celui de baigner dans une ambiance d’époque.

Le guide porte aussi d’autres marques de l’auteur. Celle du voyageur qui a parfois dû chercher un rappel mémoriel et qui n’hésite pas à indiquer le chemin précis à emprunter dans une localité pour s’y rendre. Celle aussi d’un citoyen profondément attaché au patrimoine des francophones en Amérique : des expressions, comme « il est émouvant de lire sur une plaque de bronze (p. 126) », « le paysage vaut le détour (p. 129) » ou bien encore « impressionnant! Splendide. Les adjectifs se bousculent à notre esprit (p. 191) », en témoignent. Enfin la marque d’un défenseur de la cause du patrimoine lorsqu’il n’est pas suffisamment mis en valeur : l’auteur n’hésite pas à le noter et à proposer de rectifier le tir. Autant de traits qui ajoutent à l’intérêt de l’ouvrage, mettent en appétit et donnent des ailes pour un voyage.

 

 

Où se procurer le guide

Le guide devrait faire partie des bagages de tous ceux qui s’intéressent aux lieux dans lesquels se cristallise l’identité des francophones sur le continent nord-américain. Pour se procurer l’ouvrage, un compagnon de voyage indispensable qui se range facilement dans le coffret avant de la voiture ou dans le sac à main, les personnes intéressées sont invitées à se rendre sur le site de la Fédération Histoire Québec

L’Amérique française; Un congrès porteur de connaissances et d’avenir à Montréal, au Palais des congrès et au Marché Bonsecours, 20-23 mai 2011

L’Amérique française
Un congrès porteur de connaissances et d’avenir
à Montréal, au Palais des congrès et au Marché Bonsecours
20-23 mai 2011

par Gilles Durand

 

Carte de l’Amérique septentrionale… dressée par N. B. [Jacques-Nicolas Bellin], 1743

Carte de l’Amérique septentrionale…
dressée par N. B. [Jacques-Nicolas Bellin], 1743

Crédit : Bibliothèque et Archives Canada

 

Jean Gaudet, président de la Fédération des familles acadiennes

Assis de g. à d. Guy Archambault, vice-président
de la Société d’histoire des Riches-Lieux, Berthe
Chayer et son époux Onil Perrier, debout en gros
plan Jean Gaudet, président de la Fédération
des familles acadiennes

Crédit : Gilles Durand, CFQLMC

 

Marcel Masse : le Québec ne doit aps tourner le dos à la francophonie nord-américaine

Marcel Masse : le Québec ne doit pas tourner
le dos à la francophonie nord-américaine
Crédit : Gilles Durand, CFQLMC

 

Virgil Benoît lors de l’ouverture du congrès

Virgil Benoît lors de l’ouverture du congrès
http://www.ifmidwest.org/fr/
Crédit : Gilles Durand, CFQLMC

Albert J. Cyr et Jean-Paul Macouin récipiendaire de la médaille d’honneur

De g. à d. Albert J. Cyr et Jean-Paul Macouin
récipiendaire de la médaille d’honneur

Crédit : Congrès – Réseau Amérique française

L’ouverture du congrès au Marché Bonsecours

 

C’est sur une invitation de redécouverte, de compréhension et de rapprochement de tous les francophones d’Amérique que les deux présidents des fédérations québécoises d’histoire et de généalogie, Richard M. Bégin et Albert J. Cyr, ouvrent le congrès devant quelque 350 participants présents. Pour l’occasion, la Fédération Histoire Québec remet à chaque participant le dernier numéro de son magazine national Histoire Québec (vol. 17, no 1, 2011) consacré principalement au thème de la rencontre.

 

L’Amérique française : un héritage à visiter et à observer sur le terrain

L’Amérique française, c’est une réalité complexe, des communautés et des individus dispersés aux quatre coins du continent depuis plus de 400 ans. Elle porte les traces de Champlain et de ses descendants : tantôt des paysages, des bâtiments, des objets et des vestiges archéologiques de la période coloniale, c’est-à-dire d’avant 1763; tantôt des plaques apposées et des monuments plus ou moins récents érigés pour commémorer des événements passés. « L’Amérique est comme un gruyère, criblée de pochettes de Français! » de dire et d’écrire l’un des conférenciers lors de la séance d’ouverture, le géographe Dean R. Louder, reprenant l’écrivain Clark Biaise1. La richesse de l’empreinte française invite à prendre la route du continent. Des guides sont mis de plus en plus à la disposition des voyageurs. Le dernier-né est offert aux congressistes par Onil Perrier, son auteur, sous le titre Partout en Amérique (voir Suggestions de lecture).

 

L’Amérique française : colmater les fissures d’un héritage étendu et dispersé

Les francophones sont une minorité en Amérique. Le Québec doit agir en partenariat avec tous ceux qui partagent sa langue, son histoire et sa culture pour mettre en valeur nos lieux de mémoire, c’est-à-dire ceux dans lesquels se cristallise notre identité. C’est par ces mots que le président de la Société Héritage de Champlain et président-fondateur de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoires communs, Marcel Masse, débute l’une des premières conférences de la journée du samedi. De grands projets sont en cours pour retracer, décrire et expliquer le patrimoine commun aux francophones d’Amérique, tant sous forme naturelle et matérielle qu’immatérielle : l’Inventaire des lieux de mémoire de la Nouvelle-France, le projet d’Atlas de la francophonie nord-américaine et l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française. Mentionnons également un autre projet en cour de démarrage mené par France Martineau, « Le français à la mesure du continent », une vaste étude du patrimoine linguistique francophone tel que coloré par quatre siècles d’expansion. Le patrimoine prend divers visages, qui changent à travers le temps selon les connaissances et les préoccupations des communautés qui en ont la responsabilité.

 

L’Amérique française : une histoire toujours vivante à recueillir auprès des porteurs de traditions et de souvenirs

Les savoirs, les savoir-faire sont importants pour la compréhension et l’appréciation de notre patrimoine. Ils en sont des composantes essentielles. Il importe de les recueillir quand il est encore temps auprès des porteurs de traditions, de rappeler aux congressistes le professeur et chercheur Virgil BenoÎt. Quoi de plus accrocheur que les souvenirs de certains pionniers qui ont su se refaire une vie dans le Midwest.

Voir le site des Initiatives en français Midwest dont le conférencier est le directeur

 

La place de la généalogie à travers l’Amérique française

« Comment conter l’histoire sans parler des gens qui la font et comment parler des gens sans conter leur histoire2 » pour reprendre une phrase du président de la Fédération québécoise des sociétés de généalogie, Albert J. Cyr. Les travaux et les recherches menés par les généalogistes revêtent une grande importance, car ce sont eux qui nous rattachent à la mère patrie. Les Québécois ont à leur disposition de nombreuses sources, sans qu’elles soient pour autant exhaustives. De nombreuses découvertes doivent être étayées par les sources françaises. Étant donné les distances à franchir, c’est là que l’apport des généalogistes français constitue une condition incontournable pour la reconstitution complète d’une lignée par un généalogiste québécois. Le président de la Fédération a tenu à le rappeler en remettant la médaille d’honneur, la plus haute distinction décernée par la Fédération, à M. Jean-Paul Macouin, chercheur infatigable depuis plus de douze ans aux Archives de France, pour retracer les actes de baptême des pionniers qui ont tenté leur chance en Nouvelle-France.

Comment enclencher un partenariat rassembleur des individus et organismes des quatre coins de l’Amérique française?

« La mise en place d’un réseau panaméricain visant à faciliter les communications et échanges d’information entre les différents groupes3 » est-elle possible? C’est la question que les deux présidents des fédérations d’histoire et de généalogie invitent les principaux décideurs de la francophonie à débattre. Une séance de travail se tient a Montréal en matinée du lundi 23 juin. Des réponses sont avancées, de même que les considérations à prendre en compte : la qualité du travail fait sur le terrain par les organismes actuels, leur mandat, les attentes de leurs membres, les ressources limitées dont ils disposent, etc. La solution doit-elle passer par un nouvel organisme ou par un partenariat plus étroit avec les organismes actuels et en particulier avec les individus actifs dans leur milieu, en utilisant toutes les nouvelles possibilités offertes par Internet. Des ressources additionnelles sont-elles nécessaires? Comment amener les jeunes à être davantage preneurs du patrimoine? Quelle pourrait être la place de réseaux touristiques? Les organisateurs du congrès prennent en charge la poursuite de la réflexion et des éléments de réponses à apporter à toutes ces questions.

Pour en savoir davantage

Sources :

  1. Dean R. Louder, « Carnet d’un vagabond instruit en quête de la Franco-Amérique », Histoire Québec, vol. 17, no 1, 2011, p. 20.
  2. Albert J. Cyr, Mot du président de la FQSG
  3. Richard M. Bégin, Mot du président

Les régions « Centre » et « Poitou-Charentes » publiées dans la collection Villes et villages de France, berceau de l’Amérique française

Les régions « Centre » et « Poitou-Charentes »
publiées dans la collection
Villes et villages de France, berceau de l’Amérique française

 
Par Michèle Marcadier

La collection ces Villes et villages de France, berceau de l’Amérique française s’est enrichie en juin, de la publication de deux nouveaux tomes, particulièrement attendus: le Poitou-Charentes et le Centre.

Ce sont les lieux de mémoire qui nous sont révélés dans le pays des châteaux de la Loire, avec le tome 6 de la série, consacré à la région Centre. Autant de lieux et de noms prestigieux qui nous font rêver et voyager. Le volume 11 consacré à la région Poitou-Charentes apparaît déjà comme un des plus importants de la collection en termes d’informations. Le chapitre consacré aux personnages majeurs y est remarquable.
 
Avec ces deux nouvelles publications, Villes et villages, c’est maintenant 3000 communes répertoriées, 8000 pionniers identifiés, 145 personnages majeurs présentés, 58 chemins de mémoire proposés, 112 cartes et croquis, 2130 photos, 2000 pages écrites et surtout beaucoup de bonheur à découvrir ces ouvrages. C’est de ce plaisir que témoigne un de nos lecteurs dans le compte rendu du volume 4 de la collection sous la rubrique Suggestions de lecture

Ce beau projet touche à sa fin, les trois derniers volumes seront finalisés et devraient être publiés d’ici la fin de l’année

  • Volume 7, Ile de France
  • Volume 5, Bretagne
  • Volume 8, Nord-Pas-de-Calais, Picardie

Pour commander les volumes de la collection, nous conseillons à nos lecteurs :

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