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Bulletin n°36, juin 2013

B. Visite au Canada du général Charles de Gaulle, président de la République française, président de la Communauté, et de Madame Charles de Gaulle, du 18 au 22 avril 1960.

Le voyage de de Gaulle au Canada en avril 1960
et les relations France-Québec

 

B.    Visite au Canada du général Charles de Gaulle, président de la République française, président de la Communauté, et de Madame Charles de Gaulle, du 18 au 22 avril 1960. ix

1.    Le voyage aux Amériques du 18 avril au 4 mai 1960

La visite au Canada du président de la République française et président de la Communauté s’inscrit dans un voyage officiel de quinze jours aux Amériques, qui le conduira également aux États-Unis ainsi qu’en Guyane, en Martinique et en Guadeloupe. Dans chaque ville, il prononcera des discours publics toujours marquants auxquels il porte le plus grand soin.

Du 18 au 22 avril, il s’arrête dans quatre villes canadiennes (Ottawa, Québec, Montréal et Toronto).
Par la suite, il sillonne les États-Unis, de l’est à l’ouest et au sud. Le 22 avril, il est accueilli à Washington par le général Eisenhower, président des États-Unis; le 23, il donne une conférence de presse au National Press Club de Washington et participe à la réception offerte par M. Nixon, vice-président des États-Unis, à l’hôtel Mayflower; le 24, il s’entretient avec le général Eisenhower à Gettysburg; le 25,  le Congrès des États-Unis lui offre une réception au Capitole et en retour il offre une réception à l’ambassade de France à laquelle assiste le général Eisenhower; le 26, à la Maison-Blanche, de Gaulle et Eisenhower ont un dernier entretien, puis se succèdent à New York la réception d’accueil par le maire et les audiences accordées par le président de la République française à M. Rockefeller, gouverneur de l’État de New York, et à M. Hammarskjöld, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies; le 27, il est reçu par le maire de San Francisco et se rend, entre autres, visiter une usine d’équipements électroniques Hewlett Packard à Palo Alto; les 28 et 29, il est accueilli par le maire de La Nouvelle-Orléans; le 30, comme tout au long de son voyage, il est reçu avec les grands honneurs à Cayenne en Guyane; le 1er mai, à Fort-de-France, en Martinique; le 2, à Basse-Terre, en Martinique également; et le 3 mai, à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. x

La durée de ce long voyage, soit quinze jours, dont huit jours aux États-Unis seulement, l’importance des entretiens avec les chefs d’État et de gouvernement, la portée des discours prononcés et l’accueil populaire soulignent encore plus, si cela était nécessaire, le caractère volontaire de la décision que de Gaulle a prise de consacrer une journée presque complète à Québec le 20 avril et six heures à Montréal le 21 avril, avant même d’avoir des entretiens au plus haut niveau aux États-Unis. De plus, à son retour en France à la fin du voyage aux Amériques le 4 mai 1960, devaient avoir lieu à l’Élysée d’autres entretiens cruciaux avec M. Khrouchtchev, le chancelier Adenauer, le général Eisenhower et M. Macmillan. Nous étions alors en pleine Guerre froide. De Gaulle prend néanmoins la peine à Québec le 20 avril de livrer de grands discours à l’hôtel de ville de Québec, à l’Université Laval et au banquet d’État. C’est dire qu’il tenait à ces arrêts au Canada français, selon l’expression qu’il préférait utiliser.

2.    Les préparatifs et le programme

C’est dans un tel contexte de politique intérieure et extérieure que s’inscrit le voyage du président de la République française. Au moment de sa prise de pouvoir le 1er juin 1958, le premier ministre Diefenbaker lui envoie un message de félicitation et l’invite à effectuer un voyage officiel au Canada. Le général de Gaulle lui répond avec une vive sympathie. Diefenbaker le rencontre également à Paris en novembre 1958 durant une tournée diplomatique. De Gaulle accueillera le chef du gouvernement canadien avec une grande courtoisie et échangera avec lui sur les questions internationales. Un an et demi plus tard, il se rendra au Canada.

Pour le voyage, « l’essentiel des idées est venu de de Gaulle lui-même. Il accordait déjà une attention manifeste au développement de la coopération dans tous les domaines avec les pays étrangers » xi. Le secrétariat d’État aux Affaires extérieures du Canada tiendra, par souci d’équilibre, à une escale à Toronto.

Passons maintenant aux notes de préparation du voyage. Dans une longue note de dix pages à son ministre, l’ambassadeur de France à Ottawa Francis Lacoste explique le 12 décembre 1959 les « Problèmes actuels de la Province de    Québec » :
« (…) Le parti de l'”Union nationale”, créé il y a plus d’un quart de siècle par l’ancien Premier Ministre (ndlr, Maurice Duplessis), conserve son prestige auprès des électeurs et remporte toutes les élections complémentaires. Les traditionnels sujets de discorde entre Québec et Ottawa – partage des impôts, subventions aux établissements d’enseignement – n’ont point disparu et opposent toujours fédéralistes (ndlr, partisans de l’autonomie provinciale selon l’ambassadeur) et centralisateurs (ndlr, partisans de la concentration des pouvoirs à Ottawa). (…) Pourtant, derrière cette apparente immobilité, le Québec est en pleine évolution et, sous l’impulsion adroite et discrète, mais originale et vigoureuse, de son nouveau chef (Paul Sauvé), abandonne peu à peu les voies qu’il avait invariablement suivies pendant toute la durée du régime de M. Duplessis.

« (…) Les rapports devraient, a priori, être plus faciles avec lui (Paul Sauvé) qu’avec son prédécesseur (M. Duplessis).
« Sans doute vaudra-t-il la peine de les cultiver, surtout si les milieux économiques et financiers de notre Pays montrent une disponibilité plus grande que par le passé à s’intéresser à cette Province de sang français et de langue française, où tant d’éléments positifs s’offrent à notre action.
Industriellement, elle offre des perspectives largement supérieures à celles de l’Ontario.

« Et sur les autres plans, en dépit de préjugés et de préventions tenaces, elle est susceptible, elle aussi, d’une “ouverture” généreuse vers la France – à condition que celle-ci le veuille, et veuille, pour sa part, s’y prêter. » xii

Peu de temps après, l’ambassadeur Lacoste informe le Quai d’Orsay du décès inattendu de Paul Sauvé le 2 janvier 1960 et de la nomination d’Antonio Barrette au poste de premier ministre. Les préparatifs du voyage sont néanmoins maintenus.

Le 7 janvier, dans un télégramme, l’ambassadeur précise clairement
qu’ « (…) il convient, pour des raisons de politique intérieure auxquelles le gouvernement fédéral attache beaucoup d’importance, que le président de la République et de la Communauté ne se borne pas à visiter, après la capitale fédérale, les deux principales villes du Canada français, en faisant complète abstraction du Canada “anglais”. À cet égard, Ottawa (ville d’ailleurs peuplée pour plus d’un tiers de Canadiens français) ne peut guère être considérée comme “ontarienne” que d’un point de vue strictement administratif. Son caractère fédéral éclipse sa situation géographique à l’intérieur des limites de la province de Toronto (sic). Une visite à la capitale fédérale ne constitue pas, pour les milieux intéressés, une visite au Canada “britannique”, et l’on verrait ici de très sérieux inconvénients à ce que celui-ci parut, en la circonstance, négligé.

« Il semble que nous devions sur ce point partager le sentiment du gouvernement fédéral et considérer que ce qui serait, à son point de vue, regrettable, le serait également du nôtre. » xiii

Cette question de la place réservée à Québec et à Montréal retient l’attention également du secrétariat d’État aux Affaires extérieures du Canada. Dans une note du 11 février 1960 au service du protocole sur le programme, Henry F. Davis (European Division) se demande à quel endroit le général de Gaulle pourrait prononcer un discours politique significatif à Ottawa, puisque le parlement fédéral ne siège pas.xiv  Il termine sa note en soulignant la signification politique du voyage du chef de l’État français et tout le temps qu’il va consacrer au Québec.

« 5. (…) there are obvious political reasons why we should make a special effort to play up the importance and political significance of this visit to Canada of the Head of the French State.

« 6. Some of these reasons are domestic as well as international. I think we should recognize that the General will be spending almost as long in the Province of Quebec as he will in Ottawa and we should make sure that the enthusiasm which he is likely to inspire there does not overshadow the efforts made in the national capital to give special importance and significance to his visit. » xv

Comme nous le verrons par la suite dans le programme (voir extraits du programme), de Gaulle saisira l’occasion partout où il prendra la parole, dans chacune des villes (Ottawa, Québec, Montréal et Toronto) et devant des auditoires variés, pour prononcer des discours signifiants.

Par ailleurs, le voyage du président de la République française se déroulera au Québec dans un esprit d’ouverture envers celui qui représente une France qui se redresse. C’est pourquoi une annonce, laissée trop longtemps dans l’ignorance jusqu’ici, du premier ministre du Québec, Antonio Barrette, au consul général de France à Québec, Georges Denizeau, et transmise à son ambassadeur à Ottawa ne saurait être passée sous silence.

En effet, l’ambassadeur Francis Lacoste fait état, le 2 mars 1960, d’une décision capitale pour les relations France-Québec :

« Le nouveau premier ministre du Québec a récemment marqué son intention de reprendre un projet dont M. Duplessis avait lancé l’idée, mais auquel il n’avait pas donné de suite positive – l’ouverture d’agences de la Province de Québec à Paris et à Londres. (…)

« Mais il est difficile au Gouvernement fédéral de s’opposer à ces manifestations du particularisme provincial, et vigoureux dans ce Pays.

« M. Barrette s’attend néanmoins à des difficultés, et il est possible, en effet, qu’il en éprouve davantage aujourd’hui, pour une création nouvelle, que son prédécesseur n’en aurait rencontrées il y a quelques années. Il se déclare pourtant décidé. (…) » xvi

Même si nous n’avons retrouvé aucune autre indication dans les notes d’information du Quai d’Orsay, les comptes rendus ou les livres consacrés à de Gaulle et le Québec, il apparaît totalement invraisemblable qu’une telle information n’ait pas été portée à la connaissance du Général.

Venons-en maintenant au programme (voir extraits du programme) lui-même.xvii  Comme me l’ont assuré à la fois M. Pierre Maillard et M. Bernard Dorin xviii, c’est le Général qui donnait des instructions nettes et précises pour sa confection et c’est lui qui en approuvait la version finale. Ce n’est donc pas un hasard si le programme comprend quatre parties correspondant aux quatre villes visitées.

Le président de la République est accompagné d’une suite officielle de haut niveau, parmi laquelle le ministre des Affaires étrangères, Maurice Couve de Murville; l’ambassadeur de France au Canada, Francis Lacoste; le secrétaire général de la présidence de la République, Geoffroy Chodron de Courcel; le chef de l’État-Major particulier du président, général de corps d’armée Guy de Grout de Beaufort; le chef du Protocole, Ludovic Chancel; le conseiller technique au secrétariat général de l’Élysée, Pierre Maillard (qui sera ambassadeur de France au Canada de 1979 à 1981).

Le lundi 18 avril, à Ottawa, de Gaulle est accueilli à sa descente d’avion par le gouverneur général Georges Vanier et le premier ministre John Diefenbaker et prend part en soirée au dîner d’État offert par le gouverneur général.

Le mardi 19 avril, se succèdent entretiens avec le premier ministre, entrevue avec les membres du cabinet, visite au Parlement en présence des présidents du Sénat et de la Chambre des communes, arrêt au Monument aux Morts, déjeuner offert par le premier ministre, dîner offert par le président de la République.

Le mercredi 20 avril, à Québec, accueil par le lieutenant-gouverneur Onésime Gagnon et le premier ministre Antonio Barrette, arrêt au Monument aux Morts, déjeuner offert par le lieutenant-gouverneur, Université Laval, Hôtel de ville, colonie française, dîner offert par le premier ministre.

Le jeudi 21 avril 1960, à Montréal, accueil par le maire Sarto Fournier, arrêt à l’hôtel de ville, colonie française, arrêt au Cénotaphe, déjeuner offert par le maire.

Le même jour, à Toronto, accueil par le lieutenant-gouverneur J. Keiller Mackay et par le premier ministre de l’Ontario Leslie Frost, colonie française, dîner offert par le lieutenant-gouverneur.

Le vendredi 22 avril, Monument aux Morts, Hôtel de ville et départ pour Washington, à 10h00. Fin du programme.

Il n’est donc pas étonnant qu’une suite aussi convenue de rencontres officielles et protocolaires, outre les entretiens à Ottawa, porte Charles de Gaulle à poser un diagnostic sec dans ses Mémoires d’espoir publiés en 1970 : « Étant, là aussi (à Québec), reçu par le Gouvernement fédéral, mon passage est organisé en vue de contacts avec les notabilités, de cérémonies militaires et de visites de hauts-lieux historiques, sans qu’il y ait place pour aucune manifestation populaire. »xix

En 1960, le programme d’un chef d’État ou de gouvernement ou de tout autre ministre d’un gouvernement étranger était élaboré, fixé et mis en œuvre par le secrétariat d’État aux Affaires extérieures du Canada, en liaison avec les autorités du pays d’envoi. En un mot, c’est Ottawa qui était le seul et unique responsable. Les gouvernements des provinces et les autorités municipales étaient avisés du passage du dignitaire étranger et devaient se conformer aux indications du programme, sous la houlette des services fédéraux canadiens (ministre fédéral d’accompagnement, dans le cas du Québec c’était Paul Comtois, ministre des Mines et des relevés techniques; diplomates des Affaires extérieures; gendarmerie royale du Canada). La marge de manœuvre du président de la République française était inexistante. Par exemple, rien n’était prévu pour des « bains de foule ». Certes, quand il a pu le faire, il est allé au contact des citoyens dans les villes où il a effectué des arrêts et chaque fois l’accueil fut enthousiaste.xx  Mais le programme ne s’y prêtait pas. Heureusement, Charles de Gaulle prit la parole avec des mots qui donnent un sens à l’essor des relations franco-québécoises durant les années 1960.

3.    Les discours et les entretiens

Dès son arrivée à Ottawa, le lundi 18 avril, de Gaulle sur le tarmac de l’aéroport déclare : « (…) il m’a paru essentiel que je vienne ici prendre contact avec le Gouvernement et le peuple du cher, et fort, et vigoureux Canada. Cela après avoir été en Angleterre, et à la veille de me rendre aux États-Unis. Il y a là une sorte de chaîne qui s’établit entre les peuples libres, et tout le monde comprend à quel point leur solidarité est aujourd’hui capitale. » xxi

Le lendemain 19 avril, lors du déjeuner offert par le premier ministre Diefenbaker, il rappelle dès le début de son discours que « La première voix que j’y entends (au Canada), c’est celle de l’Histoire. Toujours, la France se fera honneur d’avoir apporté sur votre sol, il y a plus de quatre siècles, tout à la fois les germes du progrès civilisateur et le souffle de la spiritualité chrétienne. Si, par la suite, d’autres actions et d’autres influences se sont exercées ici, s’il y eut des rivalités, des batailles et des séparations, ce que la France sema au Canada a, cependant, poussé dru, même si d’autres moissons y ont également mûri. Bref, comme on voit les plantes des eaux s’élever jusqu’à la surface, je sens monter du fond du passé toutes sortes de liens, d’attraits et de ressemblances, qui rendent l’esprit et le cœur de mon Pays très proches de ceux du vôtre. »xxii  Il n’oublie jamais que l’héritage de la France est toujours bien vivant dans ce qui « a poussé dru ».

À Québec, le 20 avril, après avoir écouté le recteur de l’Université Laval, Mgr Alphonse-Marie Parent,xxiii parler des liens avec la langue, la culture et la science françaises, et un élève du petit séminaire, Pierre Vallée,xxiv faire référence à la résistance et à l’autodétermination, de Gaulle prononce un grand discours sur la pensée française, dont la portée et la profondeur s’avèrent encore actuelles.

« (…) De toutes les raisons, que je puis avoir d’être ému à me trouver ici (à l’Université Laval), l’une des principales, c’est celle de constater que, quoi qu’il soit arrivé dans l’histoire, la flamme, l’esprit, l’âme de la France, dont parlait tout à l’heure Mgr Parent, ont vécu, ont brûlé ici et continuent de le faire. Il est essentiel que la pensée française, non seulement subsiste, mais qu’elle s’épanouisse dans le monde, où que ce soit. ( … ) Mais, pour que la vie française persiste et pour qu’elle se développe, il ne suffit pas que chacun de son côté cherche à l’enfermer dans les murs; il faut, qu’entre tous les établissements, tous les foyers de cette pensée qui existent sur la terre, s’établissent et se maintiennent des rapports étroits.

« Je vous félicite et je vous remercie d’entretenir pour votre part ces rapports-là, en particulier, avec le foyer principal, celui qui brûle en France.

« Toutes les fois qu’entre la France et vous, ou réciproquement, s’établit un échange d’idées, un échange d’hommes, un échange de valeurs, un service est rendu à ce à quoi il faut le rendre, c’est-à-dire à la pérennité de ce que nous sommes. Je sais que cela est fait ici. ( … ) » xxv

Étonnamment, aucun observateur ou commentateur, aucun journaliste ou représentant politique n’exprime publiquement, à ce moment-là, le fait tout simple, mais absolument remarquable, que l’Université Laval constitue, pour le président de la République française, le seul établissement d’enseignement supérieur de tout son séjour au Canada dans lequel il rencontrera les autorités et les étudiants et où il livrera un message visant le développement des échanges universitaires entre le Québec et la France. Les accords de coopération que son gouvernement,  dans les années 1960, mettra au point et en œuvre avec les nouveaux pays francophones d’Afrique, avec la République fédérale d’Allemagne et aussi avec le Québec montrent que les mots de son discours n’étaient pas vains, même si de Gaulle privilégiait la pensée française.

Reçu à l’hôtel de ville par le maire de Québec Wilfrid Hamel, le général de Gaulle souligne, encore une fois, l’importance de ce que la France a accompli depuis des siècles : « (…) Vous avez, monsieur le maire, évoqué très justement le souvenir de Champlain. C’était un grand Français : il voulait faire quelque chose et il l’a fait. Sans doute, les vicissitudes de l’histoire ont-elles agi dans un sens qu’il ne prévoyait pas. Ce qu’il a fait n’en est pas moins magnifique et aujourd’hui plus que jamais nous sommes en mesure de l’apprécier. Vous avez démontré l’importance du Canada français à notre époque. Cette importance ne fait aucun doute et rien ne pouvait m’en convaincre davantage que cette visite parmi vous. ( … ) » xxvi

Lors du dîner d’État offert par le gouvernement du Québec et en réponse à l’allocution du premier ministre Antonio Barrette, le président de la République française ne se limite pas à un discours de circonstance (il ne l’a d’ailleurs jamais fait), mais prend plutôt la peine de saluer une grande réussite.

« (…) À travers vous, je remercie Québec de tout ce qu’elle m’a apporté pendant mon passage rapide, de réconfort, de raison d’admiration, et, de raisons d’espérance.

« J’ai vu dans votre grande ville, et j’ai imaginé dans la province qui l’entoure, ce qu’on peut appeler une grande réussite. Une grande réussite économique, sans aucun doute, mais aussi, une grande réussite humaine, une grande réussite au point de vue des rapports entre ceux qui l’habitent.

« Il y a chez vous, cela frappe, une sérénité, un équilibre, une sorte de satisfaction de sa tâche et ce contact avec les autres qui frappe aussitôt celui qui vient parmi vous; c’est une grande réussite française. (…)

« Si vous n’aviez pas réussi ce que vous aviez fait, c’est encore une fois un membre qui aurait été arraché à la chose française. Comme vous avez triomphé et que vous êtes, je le constate, chez vous, eh bien ! au contraire, c’est un fleuron que vous avez ajouté à la couronne de ce qui est notre chose à tous, la chose française.

« En échange de cela, je voudrais vous dire que la France pense à vous. Je crois même pouvoir ajouter qu’elle y pense autant, sinon plus que jamais. (…) Elle se trouve maintenant être un pays qui monte, un pays qui redevient grand de toutes les manières; cela aussi, c’est une sorte de miracle français.

« Je tiens à vous le dire parce que je le crois et parce que je suis sûr qu’en vous le disant, je touche vos esprits et vos cœurs très profondément. Nous pouvons avoir confiance dans l’avenir de ce que nous sommes les uns et les autres, même si l’histoire et la géographie nous ont quelque peu séparés, nous nous retrouvons. (…) » xxvii

Lors d’un passage-éclair de six heures à Montréal (voir photo), le jeudi 21 avril 1960, le général de Gaulle poursuit son éloge de la « chose française » à la fin du banquet offert par la Ville de Montréal.

« (…) Bien des choses sont dues à la France, et si j’avais besoin de trouver une preuve de plus de son œuvre, vous me l’auriez apportée aujourd’hui, à Montréal, dans mon rapide passage, les contacts que j’ai pu avoir avec les personnalités d’ici, (…) et aussi le sentiment qui a été exprimé d’une manière si frappante, si chaleureuse, par le peuple de Montréal. Tout cela, donc, ce sont des preuves du crédit que la France a ici. Je veux dire l’attachement qu’on lui porte. Ces preuves, je les ai recueillies et j’irai les lui porter. Je tiens à vous dire l’impression, en quittant la Province – laissez-moi dire le Canada français – l’impression dominante que j’aurai éprouvée : je disais hier à Québec, je vous le répète aujourd’hui, c’est l’impression d’une réussite.xxviii Vous avez trouvé moyen, non seulement de maîtriser la Nature, qui est rude et dure, du Canada, dans cette région, mais vous avez trouvé le moyen de vous accorder, de travailler au mieux-être matériel et moral de toutes et de tous. Vous avez eu à surmonter, pour le faire, beaucoup de difficultés, dont les principales – je le crois, étaient les vôtres, celles que vous avez au-dedans de vous-mêmes, car les Français d’origine, où qu’ils soient, ce qui est leur principal obstacle quand ils doivent agir, ce sont généralement celles qu’ils se suscitent les uns aux autres.

« Il est merveilleux, Canadiens français, que vous ayez surmonté cela. C’est ce qui vous a permis d’être ce que vous êtes, et ce que vous êtes est très important, pour le Canada bien entendu, pour la France aussi … et j’ajoute pour le Monde, car il est essentiel, vous le sentez tous, qu’il y eût, sur cet immense continent américain, une entité française vivante, une pensée française, qui dure, qui est indispensable pour que tout ne se confonde pas dans une sorte d’uniformité. Il a fallu qu’il y eût votre flamme, vous l’avez entretenue, elle brûle, je vous en félicite. Je vous en remercie aussi pour la France, car elle le sait. Elle vous regarde, croyez-moi, souvent. Elle sait, par exemple, et elle regarde ce qui se passe en ce moment même entre vous et moi et, pour elle, c’est un réconfort essentiel. Elle a besoin de sentir et de savoir que son rayonnement s’étend, qu’elle trouve des échos, des appuis partout et qu’elle en trouve principalement chez ceux qui viennent d’elle-même. Je vous remercie de cela également pour elle. (…) vous pouvez compter sur elle, Canadiens, Canadiens français, vous pouvez compter sur elle dans le débat qui va s’engager. Elle compte sur vous pour penser à elle, pour la suivre et pour l’appuyer, par tous les moyens, directs ou indirects, que les hommes libres ont aujourd’hui de faire connaître ce qu’ils pensent. (…) » xxix

4.    Les autorités politiques, l’accueil populaire et les journaux

Quand on jette un coup d’œil sur l’ensemble du programme à Ottawa, Québec, Montréal et Toronto, il saute aux yeux que les seuls entretiens politiques prévus devaient se tenir à Ottawa avec le gouverneur général Georges Vanier, le premier ministre John Diefenbaker et le secrétaire d’État aux Affaires extérieures Howard Green. Les sujets traités lors de ces rencontres concernent essentiellement les questions ayant une portée internationale, comme l’Algérie, la réforme de l’OTAN, les relations est-ouest. Pourtant, de Gaulle affirme dans les Mémoires d’espoir que « pour contenir la pénétration économique, technique et financière des États-Unis, il voudrait que l’Europe et, notamment la France, concourent le plus possible au développement du Canada et se dit prêt à conclure à cette fin des accords avec Paris et, même, à laisser la province du Québec le faire elle-même pour ce qui la concerne. »xxx Aucun document fédéral canadien ni aucun témoignage de ministre ou haut fonctionnaire canadien ne corrobore cette notation du général de Gaulle dans ses Mémoires d’espoir écrits à la fin des années 60, après le voyage de 1967.

Par ailleurs, ce qui ne fait aucun doute, c’est l’intention du président de la République française de développer des échanges entre la France et le Québec, comme il l’explicite dans le très remarquable discours qu’il livre à l’Université Laval, le 20 avril, et qu’il vaut la peine de citer à nouveau brièvement : «Toutes les fois qu’entre la France et vous, ou réciproquement, s’établit un échange d’idées, un échange d’hommes, un échange de valeurs, un service est rendu à ce à quoi il faut le rendre, c’est-à-dire à la pérennité de ce que nous sommes. Je sais que cela est fait ici. ( … )». xxxi Jamais, ni à Ottawa, ni à Toronto, ni même à Montréal, il n’avait tenu ou ne tiendra de tels propos en public. Il avait réservé cette déclaration de grande portée pour l’Université Laval, un an et demi avant  l’ouverture de la « Maison du Québec » à Paris en octobre 1961. Le développement rapide de tels échanges et des accords ou ententes entre la France et le Québec dès le début des années 1960 ne s’inscrit pas dans le vide, mais s’appuie plutôt sur l’analyse politique et la conception que Charles de Gaulle avait de la « chose française », qui pour lui incluait le Canada français et qui devait poursuivre une œuvre de développement en étroite relation sur les deux rives de l’Atlantique.

En ce qui concerne ses passages à Québec et Montréal, force est de constater qu’aucun entretien formel n’était inscrit au programme. Les seules allusions à des échanges de vues avec des personnalités concernent le premier ministre Antonio Barrette et le chef du parti libéral Jean Lesage. 

Dans ses mémoires publiés en 1966, Antonio Barrette observe :
« J’eus l’honneur de l’accompagner toute une journée (Charles de Gaulle). À quelques occasions, il me posa des questions qui me permirent de lui parler de la division des pouvoirs et, partant, de la juridiction des provinces en matière d’éducation et concernant leurs ressources naturelles. Se peut-il que cette conversation ait augmenté l’intérêt qu’il nous portait ? J’aime à le croire. J’invitai, au banquet d’État qui lui fut offert ainsi qu’à madame de Gaulle, tous les principaux représentants de la vie politique, parlementaire et judiciaire de la province de Québec, des membres éminents du clergé et quelques personnages. Les ministres du Gouvernement provincial, le chef de l’opposition parlementaire, les sénateurs, députés, conseillers législatifs et juges de la région de Québec étaient invités. »xxxii 

L’accompagnement dont fait état le premier ministre Barrette ne remplace pas un entretien en bonne et due forme avec des sujets identifiés à traiter et en présence de preneurs de notes pour la suite des choses.

En ce qui concerne Jean Lesage, Dale C. Thomson observe : « En passant, le Général eut l’occasion de rencontrer brièvement Jean Lesage, le nouveau chef du parti libéral, qui s’était engagé à opérer une transformation en profondeur du gouvernement et de la société québécoise s’il gagnait les élections imminentes. »xxxiii Cette information est confirmée par Pierre Maillard qui la tenait « par une confidence du secrétaire général de l’Élysée, alors Geoffroy de Courcel, et elle n’a fait l’objet d’aucune communication ni d’une insertion dans les comptes rendus du voyage. » xxxiv  Chose certaine, cette entrevue (un aparté plutôt) fut en tout cas très brève selon Pierre Maillard.

Il n’a pas été possible, malgré des recherches intensives, de retracer d’autres entrevues ou entretiens dans les archives à Ottawa, à Québec, à Montréal ou à Paris. Tous les observateurs s’accordent néanmoins à souligner le caractère très chaleureux des manifestations officielles auxquelles le général de Gaulle a participé.

La question de l’accueil populaire retient cependant l’attention dans le compte rendu signé par l’ambassadeur de France Francis Lacoste le 30 avril 1960 et envoyé au Quai d’Orsay à Paris :

« Entre le triomphe de Londres et les triomphes successifs de Washington, New York, San Francisco et la Nouvelle-Orléans, la récente visite du général de Gaulle au Canada laissera vraisemblablement dans son souvenir, et dans le souvenir de tous ceux qui l’ont accompagné, l’impression d’un contraste étrange et décevant.

« Après la pompe royale, le faste parlementaire, l’enthousiasme spontané de la foule anglaise, l’émouvante évocation de l’époque héroïque de la guerre qui attendait le Général dans la capitale britannique, la déconcertante simplicité et l’apparente froideur de l’accueil canadien ne pouvaient que surprendre et désappointer. (…)

« Cependant, le Gouvernement national du Canada, les Gouvernements provinciaux du Québec et de l’Ontario, les éditorialistes de la presse écrite et parlée, et le public canadien en général, avaient bien compris, avant même que ne déferlât l’énorme houle de l’ “enthousiasme américain”, ce que sont la stature nationale et internationale du Général, quelle force il apporte au bloc occidental, et quels espoirs cette force autorise pour l’avenir du monde.
« Les textes des discours officiels, des articles de presse, dont j’envoie d’autre part un choix au Département, attestent la plénitude et la sincérité de cette compréhension. Et de même les commentaires privés que j’ai recueillis de toutes parts dans les milieux du Gouvernement, du Parlement, de la presse, des affaires, à l’issue du séjour du Président au Canada.

« C’est, en vérité, dans cette perspective que doit être envisagée la réaction du Canada au récent voyage du Président. Qu’il ait fait froid dans la ville de Champlain, qu’il ait plu par moments à Montréal et à Toronto, qu’un côté “petit bourgeois” se soit révélé dans l’accueil provincial du Québec, qu’un aspect parfois raide et gauche soit apparu dans celui de l’Ontario, que les troupes aient été absentes le long des rues – il n’y en a pour ainsi dire pas auprès des villes – que le pavoisement ait été presque inexistant, sauf sur quelques immeubles officiels (jamais aucune ville canadienne n’a pavoisé pour personne) – tout cela est vrai : mais rien de tout cela ne peut être interprété comme marque de mauvais vouloir ni comme absence d’intérêt.

« Le Canada, les Canadiens sont ainsi.

« Ce qui doit demeurer dans notre appréciation, parce que c’est ce qui demeurera dans l’esprit des dirigeants, aussi bien que du grand public de ce Pays, c’est que la visite du général de Gaulle a produit une impression plus profonde que ne l’a jamais fait le passage d’aucune autre personnalité – chef d’état ou grand chef de guerre – et qu’elle est destinée à laisser ici un souvenir unique. » xxxv

Il est évident que la comparaison entre l’accueil populaire au Canada et celui des États-Unis montre clairement que ce dernier avait été soigneusement préparé par les services diplomatiques français et américains. De plus, comme de Gaulle laissait lui-même deviner dans ses Mémoires d’espoir, rien n’avait été prévu pour aucune manifestation populaire.xxxvi Pour autant, l’accueil à Québec et à Montréal chaque fois que la population a eu la possibilité de se manifester, était chaleureux, comme le démontrent les articles publiés (voir extraits de journaux) dans Le Devoir, La Presse, Le Soleil, L’Action catholique et L’Événement Journal.xxxvii À ces titres québécois, il faut ajouter le journal Le Monde qui, sous la plume d’André Fontaine, proclame en première page du numéro du 21 avril « Après les entretiens d’Ottawa – le général de Gaulle reçoit un accueil particulièrement chaleureux dans la capitale du Canada français. » xxxviii

Ces très nombreux et très fouillés articles de divers journaux contredisent le témoignage d’Alain Peyrefitte, ministre de de Gaulle et, par la suite, membre de l’Académie française. Au Centre de recherche Lionel-Groulx, il confiera : « Après son voyage un peu décevant au Québec en 1960, l’information qu’il recevait sur la “belle province” l’avait convaincu qu’elle “s’éveillait” ». xxxix

Un autre témoin, Bernard Dorin, membre actif et efficace du lobby québécois du Québec à Paris, partagera cette vision des choses :

« Le général de Gaulle était déjà venu deux fois au Québec. La première fois, c’était dans la foulée de la libération de la France. Il n’était pas alors très populaire au Québec, qui entretenait encore de fort relents pétainistes. La deuxième fois, à l’hiver 1960, il avait aussi été reçu assez froidement. Il avait été accueilli poliment, mais comme un homme politique étranger traditionnel, sans enthousiasme et sans chaleur.

« Mais la particularité de de Gaulle, c’était de voir loin – en même temps de saisir l’instant et de ne pas se laisser distraire par une influence passagère, car il voyait bien au-delà. Il était comme le bon conducteur, qui voit le bout de la route et non pas ce qui se passe dans le fossé, dit Dorin. (…)

« De Gaulle avait donc mis ces deux expériences décevantes de visite au Québec entre parenthèses. Il voyait finalement beaucoup plus loin. “Et à cet égard, dit Dorin, il faut reconnaître que l’histoire lui a donné raison.”

« En avril 1960, de Gaulle a été reçu par le premier ministre Antonio Barrette. À son retour en France, le Général a tenu des propos très sévères sur le Québec.

« Bernard Dorin note d’abord qu’il n’a rien eu à voir avec ce voyage. L’ambassadeur Francis Lacoste l’a totalement pris en main. “Je n’en sais que ce que M. Lacoste m’en a dit par la suite.”

« Effectivement, de Gaulle avait été assez déçu de cette visite. Mais il s’y attendait. “À tort ou à raison, ses conseillers lui avaient dit que le Québec avait été moralement favorable à ce que Pétain avait appelé ‘la révolution nationale’ durant la guerre. Et ce sentiment était encore très vif. On n’était pas encore tout à fait sorti de l’après-guerre. De Gaulle avait eu l’impression que les Québécois n’avaient pas conscience de l’évolution de la France. En plus, de Gaulle avait été critiqué pour ce qui s’était passé à la Libération. Ses interlocuteurs québécois lui avaient fait reproche de l’épuration et des gens qui avaient été condamnés et fusillés pour collaboration. De Gaulle en avait été choqué (Lacoste avait dit ‘renvoyé sur les roses’). Il n’y avait donc pas eu véritablement d’atomes crochus.” » xl

Sans vouloir remettre en cause les précieux témoignages de ces deux défenseurs indéfectibles et promoteurs tenaces des relations France-Québec, il est nécessaire de les placer en perspective. Alain Peyrefitte, 37 ans après les faits, indique que le voyage de 1960 fut un peu décevant. Par rapport au voyage précédent en Angleterre, à celui aux États-Unis, qui a suivi celui du Canada, et à celui de 1967, cela est certain. Mais il y avait eu une prise de contact, sans laquelle les développements ultérieurs des relations France-Québec eussent été difficilement compréhensibles pour beaucoup de Québécois.

Bernard Dorin, pour sa part, 42 ans après le voyage du général de Gaulle, souligne que l’intérêt du Général envers le Québec, dès 1940 et même avant, n’avait pas toujours été réciproque. Ce qui est exact. Cependant, de Gaulle n’a pas été accueilli en 1960 comme un homme politique étranger traditionnel. Les textes des discours de Mgr Parent et du jeune Pierre Vallée à l’Université Laval, de ceux du maire de Québec Wilfrid Hamel, du premier ministre Antonio Barrette et du maire de Montréal Sarto Fournier, loin d’être froids et distants, recelaient au contraire des références à l’histoire de la France et à celle du Québec, au prestige du général de Gaulle et à son rôle déterminant dans l’essor de son pays, aussi bien au plan intérieur que sur la scène internationale. Les journaux du Québec et de la France ont consacré d’admirables pages à ces questions.

C’est à se demander, et cela vaut pour beaucoup d’autres voyages officiels et pas seulement pour celui du général de Gaulle en 1960, si les services diplomatiques accordent toujours l’attention requise à la teneur des discours officiels, surtout quand les messages sont pleins de sens comme ceux de Charles de Gaulle, s’ils saisissent toute la portée d’un voyage auprès de la population et des autorités du pays hôte et s’ils prennent suffisamment en compte la couverture de presse. À cet égard et de façon surprenante, l’ambassadeur Francis Lacoste, dont la compétence et la finesse sont unanimement reconnues et saluées, ne retient  dans son compte rendu du voyage ni Le Devoir de Montréal, ni L’Action catholique ou l‘Événement Journal de Québec. Il reprend certes, pour la presse de langue française, des extraits des éditoriaux des quotidiens Le Soleil, La Presse et Le Droit. D’ailleurs, les extraits cités sont tous très favorables à de Gaulle. Mais il n’y a aucune mention du foisonnement des articles consacrés (voir extraits de journaux) dans tous les journaux, à raison de dizaines d’articles par journal, avec des titres percutants en manchette, en première page et dans les cahiers intérieurs, sans mentionner les abondants reportages photographiques. xli

En tout état de cause, de Gaulle, dans ses Mémoires d’espoir, conserve de son passage à Québec une perception favorable :

« Pourtant, une sorte de bouillonnement de la foule des gens qui se trouvent là, les cris ardents de : “Vive la France !”, “Vive de Gaulle !” qui sont les seuls qui soient poussés, le fait qu’apparaisse partout une profusion d’emblèmes à fleurs de lys du Québec à côté de très rares drapeaux de la Fédération, me révèlent que depuis mes précédents voyages un courant nouveau s’est déclenché. Au reste, le gouverneur du Québec Onésime Gagnon et le premier ministre Antoine (sic) Barrette, tous deux grands érudits de l’histoire de Champlain et des suprêmes batailles de Montcalm et de Lévis, n’en sont nullement contrariés. Lors du dîner officiel, les verres se lèvent : “A la France !” Je dis : “Chacun de vous, j’en suis sûr, pense : ‘Le pays d’où je viens !’ Passe alors dans l’assistance un frémissement qui ne trompe pas.” » xlii

Pierre Maillard dans une lettre à l’auteur du 18 octobre 2012, conclut à juste titre : « Pour finir, la discrétion volontaire de cette visite me paraît largement expliquer que la réaction populaire ait été modeste sans qu’on puisse à mon avis parler d’une tiédeur quelconque. » xliii

Sur ce plan, comme sur celui de la couverture d’ensemble du voyage officiel du président de la République française, les journalistes ont effectué un excellent travail, en décrivant les diverses manifestations et en titrant adéquatement leurs articles par des extraits pertinents des discours et des déclarations prononcés. À comparer avec les journaux actuels en 2013, force est de constater que les journaux de 1960 remplissaient une fonction documentaire très élaborée. Assurément les diverses élites politiques, économiques, culturelles et universitaires ont pris, au cours de cette visite, pleinement conscience de l’essor prodigieux de la France avec l’arrivée du général de Gaulle et du fait qu’il savait que le Québec, ou plutôt le Canada français, existait et qu’il était pour lui une réussite.
 

 

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NOTES

(ix) Titre officiel du voyage. L’auteur utilise dans l’article aussi bien les termes «général», «Charles de Gaulle», «de Gaulle», «général de Gaulle» que «président de la République française».
(x) Ces éléments du programme du président de la République française aux États-Unis, en Guyane, en Martinique et en Guadeloupe proviennent de l’aide-mémoire chronologique à la fin du livre De Gaulle, Charles. Lettres, notes et carnets, juin 1958-novembre 1970. Paris : Robert Laffont. pp. 1202-1203.
(xi) Entretien téléphonique du conseiller technique au secrétariat général de l’Élysée en 1960, Pierre Maillard, avec l’auteur le 7 août 2012.
(xii) Lacoste, Francis, ambassadeur de France au Canada. « Problèmes actuels de la Province de           Québec ».  No 1691/AM, 12 décembre 1959. Ministère des Affaires étrangères de France. Archives diplomatiques, B – Amérique, 1952-1963, CANADA – 129 -.
(xiii) Lacoste, Francis. No 28-35, 7 janvier 1960. Ministère des Affaires étrangères. Archives diplomatiques, B – Amérique, 1952-1963, CANADA – 83QO/100.
(xiv) Davis, Henry F. European Division, « President de Gaulle’s Visit – Ottawa Programme », 11 février 1960. Bibliothèque et Archives Canada, Visit of President de Gaulle to Canada 1960, 25, vol. 7666, dossier 11562-126-40.
(xv) Davis, Henry F. European Division, « President de Gaulle’s Visit – Ottawa Programme », 11 février 1960. Bibliothèque et Archives Canada, Visit of President de Gaulle to Canada 1960, 25, vol. 7666, dossier 11562-126-40.
(xvi) Lacoste, Francis. « Agences de la Province de Québec à Paris et à Londres ». – No 294/AM, 2 mars 1960. Ministère des Affaires étrangères, Archives diplomatiques, B – Amérique, 1952-1963, CANADA – 83QO/100.
(xvii) « Visite au Canada du général Charles de Gaulle,  président de la République française,  président de la Communauté et de Madame Charles de Gaulle, du 18 au 22 avril 1960 ».  Fonds du ministère de la Justice. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Centre d’archives de Québec. E4, 1960-01-483/566.
(xviii) Conversations de l’auteur avec Pierre Maillard (7 août 2012) et Bernard Dorin (30 juillet 2012).
(xix) De Gaulle, Charles.  Mémoires d’espoir-Le Renouveau 1958-1962. Paris : Plon, 1970. p. 254.
(xx) Voir en annexe  la liste des articles de journaux.
(xxi) De Gaulle, Charles. « Discours prononcé par M. le président de la République française à son arrivée à Ottawa (Uplands) ». Le lundi 18 avril 1960. Ministère des Affaires étrangères de France. Archives diplomatiques, B – Amérique, 1952-1963, CANADA – 83QO/100.
(xxii) De Gaulle, Charles. « Discours du général de Gaulle à Ottawa, le 19 avril 1960 ». Ministère des Affaires étrangères de France. Archives diplomatiques, B – Amérique, 1952-1963, CANADA – 83QO/100. Le souligné est de l’auteur.
(xxiii) « Allocution de Mgr Alphonse-Marie Parent, P.A., recteur de l’Université Laval, supérieur général du séminaire de Québec ». Fonds Antonio Barrette. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Centre d’archives de Québec, P182, S77, DAV2011-002.
(xxiv) « Allocution prononcée par M. Pierre Vallée, élève du petit séminaire de Québec lors du passage du général de Gaulle à l’université Laval – 20 avril 1960. ».  Fonds Antonio Barrette. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Centre d’archives de Québec, P182, S77, DAV2011-002.
(xxv) « Allocution du président de la République française à l’université Laval, Québec – 20 avril 1960. ». Fonds Antonio Barrette. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Centre d’archives de Québec, P182, S77, DAV2011-002.
(xxvi) Lagacé, René. « Splendide et touchante, dit de Gaulle de la réception offerte par la Cité ». Le Soleil (Québec), 21 avril 1960, p.3.
(xxvii) « Discours du président de la République française à l’issue du dîner d’État au Château Frontenac, 20 avril 1960. » Fonds Antonio Barrette. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Centre d’archives de Québec. P182, S77, DAV2011-002.
(xxviii) Concernant la réussite de Montréal dont il fait état, il portera un jugement dévastateur sur la subordination des Canadiens français dans ses Mémoires d’espoir, publiés en 1970 : « Montréal fait la même impression que Québec, accentuée toutefois par le caractère massif et populeux de l’agglomération, par l’angoisse diffuse que répand l’emprise grandissante des anglo-saxons possesseurs et directeurs des usines, des banques, des magasins, des bureaux, par la subordination économique, sociale, linguistique, qui en résulte pour les Français (du Canada), par l’action de l’administration fédérale qui anglicise d’office les immigrants. » p. 254.
(xxix) « Allocution prononcée par le général de Gaulle à la fin du banquet offert par la ville de Montréal à l’hôtel Queen Elizabeth le vendredi 21 avril 1960 ». Fonds Antonio Barrette. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Centre d’archives de Québec, P182, S77, DAV2011-002.
(xxx) De Gaulle, Charles. Mémoires d’espoir – le renouveau, 1958-1962. Paris : Plon, 1970. p. 252.
(xxxi) « Allocution du président de la République française à l’université Laval, Québec – 20 avril 1960. ». Fonds Antonio Barrette. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Centre d’archives de Québec, P182, S77, DAV2011-002.
(xxxii) Barrette, Antonio. Mémoires. Montréal : Beauchemin, 1966. p. 257.
(xxxiii) Thomson, Dale C. De Gaulle et le Québec. Saint-Laurent : éditions du Trécarré, 1990. p. 108.
(xxxiv) Lettre du 18 octobre 2012 de Pierre Maillard à l’auteur. Archives de l’auteur.
(xxxv) Lacoste, Francis, Ambassadeur de France au Canada. « Visite officielle du président de la République au Canada ». Numéro 540/AM, 30 avril 1960. Ministère des Affaires étrangères de France. Archives diplomatiques, B – Amérique, 1952-1963, CANADA.
(xxxvi) De Gaulle, Charles. Mémoires d’espoir – Le Renouveau 1958-1962. Paris : Plon, 1970. p. 254.
(xxxvii) Voir en annexe les listes des articles des journaux québécois cités.
(xxxviii) Voir en annexe la liste des articles du journal Le Monde.
(xxxvix) Centre de recherche Lionel-Groulx. « Dossier de Gaulle et le Québec ». Les Cahiers d’histoire du Québec au XXe siècle. No printemps 1997. Sainte-Foy : Les Publications du Québec, 1997. p. 13.
(xl) Comeau, André, et Fournier, Jean-Pierre. Le Lobby du Québec à Paris, Les précurseurs du général de Gaulle.  Montréal : Québec-Amérique, 2002. pp. 49-50.
(xli) Lacoste, Francis. « Annexe à la dépêche No 540/AM du 30/4/60. Extraits de quelques éditoriaux de la presse canadienne relatifs à la visite au Canada du président de la République. », in « Visite officielle du président de la République au Canada ». Numéro 540/AM, 30 avril 1960. Ministère des Affaires étrangères de France, Archives diplomatiques, B – Amérique, 1952-1963, CANADA.
(xlii) De Gaulle, Charles. Mémoires d’espoir – Le Renouveau 1958-1962. Paris : Plon, 1970. p. 254.
(xliii) Archives de l’auteur.

C. Les conséquences du voyage officiel pour les relations France-Québec

Le voyage de de Gaulle au Canada en avril 1960
et les relations France-Québec

 

C.    Les conséquences du voyage officiel pour les relations France-Québec

1.    La chose française et les deux communautés ethniques du Canada

Avec ce voyage, les relations de la France avec le Canada et le Québec vont amorcer une mutation sans nulle autre pareille sur la scène internationale. Depuis son discours du 1er août 1940, le général de Gaulle avait exprimé clairement et publiquement l’attachement qu’il avait pour le Québec et tout ce qu’il représentait pour lui.

Dans les discours qu’il va prononcer en avril 1960, aussi bien à Ottawa qu’à Québec et Montréal, il fait souvent état du Canada français, à distinguer du Canada anglais, de la « chose française », de la langue française, de la réussite française, du fait que le Canada français peut compter sur la France comme elle peut compter sur lui, que la France voit et regarde le Canada français. Bien sûr, plus de 50 ans après, en 2013, certaines expressions nous apparaissent un peu étranges comme celle de « rameau de la vieille souche française », mais il précise, dans les Mémoires d’espoir, que « pour conclure, je déclare au premier ministre (canadien), dont les intentions sont certainement très estimables, que la France serait disposée à se rapprocher beaucoup de son pays. Mais, pour qu’elle le fasse de grand cœur, et, d’ailleurs, pour que l’ensemble canadien ait le ressort et le poids voulus, il faudrait qu’il veuille et sache résoudre le problème posé par ses deux peuples, dont l’un est un peuple français, qui doit, comme tout autre, pouvoir disposer de lui-même. »xliv Tout est dit.

2.    « De Gaulle parmi nous »

Quel a donc été l’impact de « De Gaulle parmi nous » ? Dans un éditorial d’accueil portant ce titre, Le Soleil du mercredi 20 avril écrit qu’ « Il nous apparaît comme le symbole du relèvement français. En tant que Canadiens français, nous lui en sommes reconnaissants, car chaque fois que brille le prestige de la France, nous en recevons de quelque façon l’éclat. L’idéal de grandeur et de fierté que l’homme de 1940 continue d’assumer pour son pays trouve chez nous un écho dans les cœurs qui se souviennent de leur ancienne mère-patrie. »

À la fin de sa visite, c’est par un « Au revoir, général de Gaulle ! » que le journal La Presse de Montréal salue, en éditorial le 22 avril, le président de la République française et la renaissance de son pays : « L’idéal de grandeur dont il a fait la pierre angulaire de sa politique n’est pas un vain mot. (…) C’est aussi un pays dont l’agriculture et l’industrie sont parmi les plus importantes et les plus diversifiées du monde, un pays dont les savants et les techniciens sont recherchés partout, dont l’outillage national, renouvelé depuis quelques années, est l’un des plus modernes qui soit, dans certains secteurs surtout. » On voit bien que le journal met en relief la modernité de la France incarnée par de Gaulle.

C’est André Laurendeau dans Le Devoir du 22 avril qui saisit le mieux pourtant la signification du séjour de « De Gaulle parmi nous », également le titre de son éditorial.

« Le président de Gaulle a le sens de la solidarité française. Il l’a montré durant son bref séjour dans le Québec : ses thèmes, traités avec simplicité et bonhomie, revenaient toujours à l’intuition de ce qui, par-delà l’océan et les systèmes politiques n’a pas cessé de nous lier. (…) On aura remarqué comme, dans chacune de ses allocutions, il n’en est jamais resté là (au signe visible d’une permanence française); chaque fois c’est notre avenir qu’il saluait autant que  notre passé commun. Il n’est pas de ceux qui se contentent d’honorer les morts : il n’est pas au service d’une grandeur déchue. Son instinct le porte à désirer, non des fidélités nostalgiques, mais les restaurations et les nouveaux départs. »

André Laurendeau souligne également dans son éditorial qu’ « Il sait toujours aller droit à l’essentiel. » De Gaulle n’a pas prononcé de paroles en l’air ou des propos de circonstance sans lendemain. Depuis le 1er août 1940, en passant par sa venue en 1944, nous savons qu’il porte le Québec, plutôt le Canada français, dans son cœur et dans sa tête. Voilà pourquoi il a tenu à venir à Québec et à Montréal et à y tenir, comme toujours, des discours mûrement réfléchis.

3.    « Il y a un énorme potentiel français au Québec »

Dans ses Mémoires, George Émile Lapalme, alors vice-premier ministre et procureur général du Québec, raconte son escale à Paris à la fin de septembre 1960 en route vers la Grèce et rappelle qu’ « En juin 1960 (sic), peu avant notre arrivée au poteau, le général de Gaulle fut reçu à Québec par le gouvernement agonisant d’Antonio Barrette. Lors du dîner d’État, il eût le temps de percevoir les vibrations que la terre québécoise produisait faiblement mais continûment. C’est à partir de cet instant que les idées se mirent à voyager du côté français. J’arrivai juste à temps pour les cueillir. » xlv

Il poursuit son récit par sa rencontre avec André Malraux, ministre de la Culture de France qui souligne à Lapalme :

« Au niveau et à l’instant où nous sommes, il est inutile de se leurrer avec des mots ou avec des faits qui n’existent pas. Ce serait absolument faux de dire que nous avons toujours pensé à vous, que nous avons toujours reconnu ce que vous avez fait, que nous vous avons toujours suivi des yeux. La vérité c’est que nous vous avons totalement oubliés et que nous ne nous sommes jamais occupés de vous. Aujourd’hui il se trouve qu’un homme de génie, le général de Gaulle, vient d’entrevoir une réalité et un potentiel. Partons de là. Vous êtes isolés en Amérique du Nord à côté de l’une des deux plus grandes puissances du monde. » xlvi

Enfin, Malraux conclut :

–    « À son retour de Québec, en juin dernier, le Général m’a dit : “Il y a, me semble-t-il, un énorme potentiel français au Québec. Veuillez vous en occuper.” Or, il y a quelques jours, il est encore revenu sur le sujet et le hasard veut que vous veniez m’en parler ! »
–    « Mais alors, dis-je, que faut-il faire ? »
–    « Établir la maison du Québec à Paris ! » xlvii

Comme nous l’avons vu précédemment dans une note diplomatique du 2 mars 1960, l’ambassadeur de France au Canada Francis Lacoste avait saisi le ministre des Affaires étrangères Couve de Murville de la décision du premier ministre Antonio Barrette d’ouvrir une agence du Québec à Paris. Le terrain, pour ainsi dire, était déjà préparé.
 

 

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NOTES

(xliv) De Gaulle, Charles. Mémoires d’espoir – le Renouveau, 1958-1962. Paris : Plon, 1970. p. 253 et 254.
(xlv) Lapalme, George Émile. Le paradis du pouvoir – mémoires Tome III. Montréal : Leméac, 1973. p. 43.
(xlvi) Ibid., p. 45.
(xlvii) Ibid., p. 47.

Conclusion générale

Le voyage de de Gaulle au Canada en avril 1960
et les relations France-Québec

 

Conclusion générale

Par les thèmes qu’il a abordés dans ses discours, par la connaissance directe qu’il a eue de ce qu’il désigne comme la « réussite française », par les échanges de vues même brefs avec ses interlocuteurs à Montréal et à Québec, le général de Gaulle a effectivement identifié un potentiel français au Québec, ce qu’André Laurendeau nomme si justement « les nouveaux départs ».

En ce sens, le voyage d’avril 1960 constitue un jalon essentiel du développement des relations entre la France et le Québec. Toutes les initiatives et les réalisations  issues des liens rapidement rétablis entre le Québec et la France n’auraient pu voir le jour avec autant de rapidité et de pertinence si le chef de l’État français n’avait pas pris la peine de faire connaître l’intérêt qu’il portait pour le Québec et que son gouvernement mettra en œuvre, sous sa direction au cours des années 1960.

Moins d’un an après sa venue au Québec, le 21 janvier 1961, de Gaulle écrit à Geoffroy de Courcel, alors secrétaire général de la présidence de la République :

« Le projet de la Province de Québec tendant à établir à Paris une agence générale me paraît très intéressant. Je crois que nous aurions grand tort de le décourager.

« Nous ne pouvons pas et ne devons pas méconnaître le caractère très particulier du Canada français par rapport à la France et réciproquement, ni le grand intérêt que présente le développement de nos rapports particuliers avec la Province de Québec, notamment aux points de vue culturel, économique et psychologique. (…). » xlviii

Dans l’esprit même de l’exorde de cet article avec la réflexion de Malraux, « Il y a toujours un de Gaulle avant de Gaulle », le caractère très particulier du Canada français par rapport à la France et réciproquement constitue le fil conducteur des interventions du général de Gaulle en 1940, en 1960 et en 1967, sans mentionner le voyage de 1944, qui n’est pas touché par cet article.

En effet, le 1er août 1940, comme nous l’avons constaté (voir les antécédents     p. 3), de Gaulle évoque des thèmes qu’il reprendra au cours de ses voyages, comme « la chose française » (tout ce qui concerne la France et les Français des deux rives de l’Atlantique) ainsi que le secours que le Québec peut apporter à la France et l’espérance qu’il représente pour elle.

En avril 1960, les éléments du discours gaullien s’élaborent et se précisent. Il évoque, le 19 avril à Ottawa devant le premier ministre canadien John Diefenbaker : « La première voix que j’y entends (au Canada), c’est celle de l’Histoire. Toujours, la France se fera honneur d’avoir apporté sur votre sol, il y a plus de quatre siècles, tout à la fois les germes du progrès civilisateur et le souffle de la spiritualité chrétienne. »

Le 20 avril, à l’Université Laval à Québec, il souligne l’importance des échanges, plus spécifiquement ceux de nature intellectuelle : « Mais, pour que la vie française persiste et pour qu’elle se développe, il ne suffit pas que chacun de son côté cherche à l’enfermer dans les murs; il faut, qu’entre tous les établissements, tous les foyers de cette pensée qui existent sur la terre, s’établissent et se maintiennent des rapports étroits. »

Et s’adressant au maire de Québec, Louis-Philippe Hamel, il insiste sur les notions d’accomplissement et de réussite, en référence à Samuel de Champlain, fondateur de Québec : « C’était un grand Français : il voulait faire quelque chose et il l’a fait. » C’est une formule simple, directe, efficace.

Le soir, au dîner-banquet du gouvernement du Québec, il reprend, en présence du premier ministre québécois Antonio Barrette, le thème de la réussite française : « J’ai vu dans votre grande ville, et j’ai imaginé dans la province qui l’entoure, ce qu’on peut appeler une grande réussite. Une grande réussite économique, sans aucun doute, mais aussi, une grande réussite humaine, une grande réussite au point de vue des rapports entre ceux qui l’habitent. »

Il poursuit son discours avec le thème de la chose française déjà proclamé en 1940 : « Si vous n’aviez pas réussi ce que vous aviez fait, c’est encore une fois un membre qui aurait été arraché à la chose française. »

Il personnifie la France qui a avec le Québec un rapport certes utilitaire mais aussi empreint d’affection : « En échange de cela, je voudrais vous dire que la France pense à vous. »

Grâce à la réussite qu’il constate sur les bords du Saint-Laurent et grâce à l’essor de la France qu’il dirige, « Nous pouvons avoir confiance dans l’avenir de ce que nous sommes les uns et les autres (…) ».

Le lendemain, le 21 avril 1960 à Montréal, devant le maire Sarto Fournier, lors d’un banquet au milieu de la journée, il insiste sur la réussite. C’est pour lui une donnée fondamentale. « Je tiens à vous dire l’impression, en quittant la Province – laissez-moi dire le Canada français – l’impression dominante que j’aurai éprouvée : je disais hier à Québec, je vous le répète aujourd’hui, c’est l’impression d’une réussite. »

Toujours, sans sourciller, sans hésiter, il salue le Canada français, cette entité française vivante : « (…) car il est essentiel, vous le sentez tous, qu’il y eût, sur cet immense continent américain, une entité française vivante, une pensée française, qui dure, qui est indispensable pour que tout ne se confonde pas dans une sorte d’uniformité. »

Il met de l’avant, comme en 1940, le lien affectif qui unit la France et le Canada français : « Elle vous regarde, croyez-moi, souvent. Elle sait, par exemple, et elle regarde ce qui se passe en ce moment même entre vous et moi et, pour elle, c’est un réconfort essentiel. »

Ce lien doit se traduire par une solidarité sans failles et par une fidélité mutuelle à toute épreuve. En dépit des différences de population et des responsabilités internationales très inégales : « (…) vous pouvez compter sur elle, Canadiens, Canadiens français, vous pouvez compter sur elle dans le débat qui va s’engager. Elle compte sur vous pour penser à elle, pour la suivre et pour l’appuyer, par tous les moyens, directs ou indirects, que les hommes libres ont aujourd’hui de faire connaître ce qu’ils pensent. (…) »

En juillet 1967, à l’âge de 77 ans, il effectuera son troisième voyage officiel dont le moment culminant prendra la forme de son désormais célèbre « Vivre le Québec libre ! ».

Le 23 juillet à Québec, au cours du discours en réponse à celui du premier ministre Daniel Johnson, de Gaulle campe « Le premier (fait essentiel). C’est qu’en dépit du temps, des distances, des vicissitudes de l’histoire, un morceau de notre peuple est installé, enraciné, rassemblé ici. »xlix  Là encore, l’histoire est présente. Elle est indélébile. Pour de Gaulle, c’est une constante. Il y réfère constamment, comme on l’a vu en 1940 et en 1960.

À l’Université Laval le 20 avril 1960, il n’avait pas parlé en vain des rapports étroits entre les établissements vivant par la pensée française.  Il les salue avec ferveur en 1967 devant le premier ministre Daniel Johnson: « N’est-il pas aussi satisfaisant que possible que vos universités de Québec, de Montréal, de Sherbrooke et nos universités de France soient en relations régulières et que nous échangions en nombre croissant des professeurs, des ingénieurs, des techniciens, des étudiants ? » l

De Gaulle comprend « (…) ce que la fraction française du Canada entend aujourd’hui devenir et accomplir de son propre chef et sur son propre sol, (…) » li. Il est habité par la nécessité de l’action et de l’accomplissement, tous les deux tournés vers l’avenir.

Le 24 juillet, c’est à Montréal, lors du fameux discours de l’hôtel de ville, qu’il magnifie la réussite, comme il l’avait fait sept ans plus tôt en 1960.

« Et tout le long de ma route, outre cela, j’ai constaté quel immense effort de progrès, de développement et par conséquent d’affranchissement vous accomplissez ici, et c’est à Montréal qu’il faut que je le dise, parce que s’il y a eu au monde une ville exemplaire par ses réussites modernes, c’est la vôtre. Je dis : c’est la vôtre, et je me permets d’ajouter : c’est la nôtre. » lii

Il continue d’accorder une importance déterminante aux rapports étroits et aux échanges. « C’est pourquoi elle (la France) a conclu avec le gouvernement du Québec, avec celui de mon ami Johnson (premier ministre québécois), des accords pour que les Français de part et d’autre de l’Atlantique travaillent ensemble à une même œuvre française. » liii

Dans les dernières phrases de son discours,  il souligne que « La France entière sait, voit, entend ce qui se passe ici et je puis vous dire qu’elle en vaudra mieux. » liv  C’est un autre thème déjà manifeste en 1960 et tout au long du Chemin du roi en 1967 en route vers Montréal.

Ce survol rapide des thèmes que de Gaulle affectionne montre bien que les relations qu’il a, au moins depuis 1940, voulu voir la France et le Canada français  développer étaient le fruit d’une pensée cohérente sur ce qu’il nommait « la chose » ou « l’œuvre française ». Bien sûr, en 2013, son utilisation d’expressions comme « Français du Canada » en communion avec ceux de France nous étonne. Mais, et c’est ce qui doit importer, il a toujours reconnu l’existence d’une entité particulière de langue française en Amérique du nord, le Canada français. Il a pris les décisions et les dispositions nécessaires pour que s’établissent entre la France et le Québec des relations directes et privilégiées, durables et audacieuses, dans tous les domaines, qui n’ont cessé de s’affermir et de se ramifier depuis cinquante ans.

 

 

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NOTES

(xlviii) De Gaulle, Charles. Lettres, notes et carnets – juin 1958-novembre 1970. Paris : Robert Laffont, 2010. p. 318.
(xlvix) Dorval, André, et autres. Les textes marquants des relations franco-québécoises (1961-2011). Québec : Éditions MultiMondes, 2011. p. 58.
(l) Ibid., p. 59
(li) Dorval, André, et autres. Les textes marquants des relations franco-québécoises (1961-2011). Québec : Éditions MultiMondes, 2011. p. 59.
(lii) Ibid., p. 60.
(liii) Ibid., p. 60.
(liv) Ibid., p. 60.

Bibliographie

Le voyage de de Gaulle au Canada en avril 1960
et les relations France-Québec

 

D.    Bibliographie 

 

ANNEXE 1 : Archives

Bibliothèque et Archives nationales du Québec

  • Fonds du ministère de la Justice. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Centre d’archives de Québec. E4, 1960-01-483/566.
  • Fonds Antonio Barrette. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Centre d’archives de Québec, P182, S77, DAV2011-002.
  • Fonds Jean Lesage. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Centre d’archives de Québec, P 688, S1, SS3.
  • Fonds Onésime Gagnon, Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Centre d’archives de Québec, P 926.

Bibliothèque et Archives Canada

  • Bibliothèque et Archives Canada, Visit of President de Gaulle to Canada 1960, 25, vol. 7666.

Ministère des Affaires étrangères de France. Archives diplomatiques

  • Ministère des Affaires étrangères de France. Archives diplomatiques, B – Amérique, 1952-1963, CANADA.

Fondation Charles de Gaulle

  • Visite du président de la République française au Canada, avril 1960. Fondation Charles de Gaulle. AC67.

 

 

ANNEXE 2 : JOURNAUX

L’Action catholique, Le Soleil, L’Événement Journal, La Presse, Le Devoir, The Gazette, The Globe and Mail, Le Droit, Le Monde, Le Figaro, La Croix, Paris Match.

 

L’Action catholique, avril 1960
1.    P.C. 1960. « DE GAULLE DANS LA CAPITALE DU CANADA – Rôle d’importance capitale de notre pays dans la solidarité internationale ».  L’Action catholique édition finale (Québec), 19 avril, p. 1.
2.    P.C. 1960. « Des peuples libres dont la solidarité est capable ». L’Action catholique édition finale (Québec), 19 avril, p. 1.
3.    P.C. 1960. « Allocution de bienvenue de l’hon. Diefenbaker ». L’Action catholique édition finale (Québec), 19 avril, p. 1.
4.    Paré, Lorenzo. 1960. « Ce qui se passe à Ottawa – chaîne du passé et de l’avenir ». L’Action catholique édition finale (Québec), 19 avril, p. 1.
5.    1960. « Biographie de l’illustre président de la France ». L’Action catholique édition finale (Québec), 20 avril, p. 1.
6.    1960. « LE PRÉSIDENT DE LA FRANCE À QUÉBEC – De nombreuses manifestations démontreront l’estime des Québécois pour de Gaulle ». L’Action catholique édition finale (Québec), 20 avril, p. 1.
7.    Paré, Lorenzo. 1960. « Ce qui se passe à Ottawa – optimisme et sens du réel  ». L’Action catholique édition finale (Québec), 20 avril, p. 1.
8.    1960. « À lire en page 4 : hommage à de Gaulle ». L’Action catholique édition finale (Québec), 20 avril, p. 1.
9.    Roy, Louis-Philippe. 1960. « Charles de Gaulle homme de grandeur ». L’Action catholique édition finale (Québec), 20 avril, p. 4.
10.    Tremblay, Rosaire. 1960. « LA FRANCE EST UN PAYS QUI REDEVIENT GRAND DE TOUTES LES MANIÈRES (DE GAULLE) – Dîner d’état offert par le gouvernement de Québec au président de la France ». L’Action catholique édition finale (Québec), 21 avril, p. 1.
11.    Houde, J.-Louis. 1960. « Le président de la France à l’université Laval – quoiqu’il soit arrivé dans l’histoire, la flamme, l’esprit, l’âme de la France ont brûlé ici et continuent de le faire». L’Action catholique édition finale (Québec), 21 avril, p. 1.
12.    Blouin, Nicole. 1960. « Le général de Gaulle parmi la foule. – Un homme charmant – – – journalistes et photographes au pluriel ». L’Action catholique édition finale (Québec), 21 avril, p. 1.
13.    Blouin, Nicole. 1960. « À l’Hôtel de ville – « C’est la France qui vous visite en moi » (général de Gaulle) ». L’Action catholique édition finale (Québec), 21 avril, p. 3.
14.    Revelin, Jacques. 1960. « MESSAGE DU GÉNÉRAL AUX FRANÇAIS DE QUÉBEC ». L’Action catholique édition finale (Québec), 21 avril, p. 14.
15.    P.C. 1960. « Paroles du président de la France – Ce que vous êtes (canadiens français) est très important pour le Canada, pour la France et pour le monde ». L’Action catholique édition finale (Québec), 22 avril, p. 1.
16.    Leblanc, John. 1960. « De Gaulle a quitté le Canada – – – deux motifs de sa visite ». L’Action catholique édition finale (Québec), 22 avril, p. 1.

 

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Le Soleil, avril 1960
1.    PA. 1960. « Ottawa attend de Gaulle. Cérémonial royal à l’arrivée du général  ». Le Soleil (Québec), 18 avril, p. 1.
2.    1960. « Le Canada accueille aujourd’hui un grand homme d’état occidental ». Le Soleil (Québec), 18 avril, p. 4.
3.    Paré, Denys. 1960. « De Gaulle veut obtenir l’appui du Canada au Marché commun. La visite à Québec ». Le Soleil (Québec), 19 avril, p. 1.
4.    Keyserling, Robert (UPI). 1960. « De Gaulle veut obtenir l’appui du Canada au Marché commun ».  Le Soleil (Québec), 19 avril, p. 1.
5.    PC. 1960. « De Gaulle veut obtenir l’appui du Canada au Marché commun. Un vibrant hommage au Canada ».  Le Soleil (Québec), 19 avril, p. 1.
6.    1960. « Revue de la presse américaine. Après la tournée de Khrouchtchev en France l’accueil de l’Angleterre à De Gaulle ». Le Soleil (Québec), 19 avril.
7.    1960. « Aspects de la vie publique des de Gaulle. Charles de Gaulle : officier de carrière ». Le Soleil (Québec), 19 avril.
8.    Bourassa, Marcel. 1960. « Le Canada français reçoit de Gaulle chaleureusement ». Le Soleil (Québec), 20 avril, p. 1.
9.    Duval, Monique. 1960. « Tout au long du trajet : des acclamations. Mon général ». Le Soleil (Québec), 20 avril, p. 1.
10.    Tessier, Claude. 1960. « Tout au long du trajet : des acclamations. Avec la visite du général une centaine de journalistes feront connaître le Québec ». Le Soleil (Québec), 20 avril, p. 1.
11.    PC.  1960. « La visite de de Gaulle au Canada permettra au Québec de resserrer ses liens avec le reste du pays (Times) ». Le Soleil (Québec), 20 avril, p. 2.
12.    1960. « De Gaulle parmi nous ». Le Soleil (Québec), 20 avril, p. 4.
13.    PC. 1960. « De Gaulle exprime la gratitude de la France envers le peuple canadien ». Le Soleil (Québec), 20 avril, p. 6.
14.    Couture, Yvan. 1960. « Le général de Gaulle part très ému de l’accueil des Québécois ». Le Soleil (Québec), 21 avril, p. 1.
15.    Bourassa, Marcel. 1960. « Le général de Gaulle part très ému de l’accueil des Québécois. Source d’espoir et de consolation ». Le Soleil (Québec), 21 avril, p. 1.
16.    Lagacé, René. 1960. « Le général de Gaulle part très ému de l’accueil des Québécois. Entiché de sa visite ». Le Soleil (Québec), 21 avril, p. 1.
17.    Paris, Denys. 1960. « Le général de Gaulle part très ému de l’accueil des Québécois. L’hon. Barrette et la France. Voix irremplaçable dans le concert des nations ». Le Soleil (Québec), 21 avril, p. 1.
18.    Duval, Monique. 1960. « Paroles émues du général de Gaulle à 400 membres de la colonie française à Québec ». Le Soleil (Québec), 21 avril, p. 2.
19.    Voisard, Joseph. 1960. « L’esprit de la France survit en Amérique. De Gaulle se réjouit du rôle que joue Laval sur le continent américain ». Le Soleil (Québec), 21 avril, p. 3.
20.    Lagacé, René 1960. « Splendide et touchante, dit de Gaulle de la réception offerte par la Cité ». Le Soleil (Québec), 21 avril, p. 3.
21.    PC. 1960. « Des souvenirs de guerre entre les généraux de Gaulle et Vanier ». Le Soleil (Québec), 21 avril.

 

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L’Événement Journal, avril 1960
1.    1960. « De Gaulle à Ottawa ». L’Événement Journal (Québec), 18 avril, p. 1.
2.    P.C. 1960. « LE PRÉSIDENT DE GAULLE AU CANADA – ACCUEILLI PAR LE GÉNÉRAL VANIER ET LE CABINET FÉDÉRAL AU COMPLET » L’Événement Journal (Québec), 19 avril, p. 1.
3.    Reuter. 1960. « De Gaulle défendra la politique d’armement nucléaire de la France ». L’Événement Journal (Québec), 19 avril, p. 17.
4.    1960. « BIENVENUE À DE GAULLE, CHEF DE LA FRANCE RESTAURÉE ». L’Événement Journal (Québec), 20 avril, p. 1.
5.    P.C. 1960. « De Gaulle exprime ses sentiments d’affection envers les Canadiens ». L’Événement Journal (Québec), 20 avril, p. 1.
6.    1960. « De Gaulle à Québec ». L’Événement Journal (Québec), 20 avril, p. 1.
7.    Bourassa, Marcel. 1960. « LA FRANCE SE SOUVIENT « CLÂME DE GAULLE » ». L’Événement Journal (Québec), 20 avril, p. 1.
8.    Paré, Denys. 1960. « La voix de la France trouvera toujours un écho sympathique dans le Québec ». L’Événement Journal (Québec), 21 avril, p. 1.
9.    Voisard, Joseph. 1960. « Dans le camp de l’esprit, la vie et le développement de la France sont indispensables au maintien de l’univers libre ». L’Événement Journal (Québec), 21 avril, p. 1.
10.    Tessier, Claude. 1960. « Québec, carrefour de la presse internationale, pour un jour ». L’Événement Journal (Québec), 21 avril, p. 1.
11.    Lagacé, René. 1960. « La pensée et la volonté française sont d’une importance vitale pour le bien de l’humanité ». L’Événement Journal (Québec), 21 avril.
12.    P.C. 1960. « Le président de Gaulle chaleureusement accueilli à Toronto; des milliers de Montréalais en liesse l’ont aussi acclamé / Dufresne, Bernard de la presse canadienne « L’accueil vibrant des Montréalais» ». L’Événement Journal (Québec), 22 avril, p. 1.
13.    Couture, Yvan. 1960. « De Gaulle est reparti profondément touché par la chaude réception de la Vieille Capitale », L’Événement Journal (Québec), 22 avril, p. 1.

 

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La Presse, avril 1960
1.    Gaudreault, Amédée. 1960. « À l’étude : l’OTAN, la bombe AA, le sommet … – De Gaulle au Canada : une étape essentielle ». La Presse édition provinciale (Montréal), 19 avril, p. 1.
2.    Gaudreault, Amédée. 1960. « Le président de la France commence sa visite en Amérique. Il m’a paru essentiel de prendre contact avec le peuple du Canada-Charles de Gaulle ». La Presse édition provinciale (Montréal), 19 avril, p. 45.
3.    Gaudreault, Amédée. 1960. « Le président de la France commence sa visite en Amérique. Au chef d’une de nos deux mères patries … Diefenbaker rappelle les liens de l’OTAN ». La Presse édition provinciale (Montréal), 19 avril, p. 45.
4.    Gaudreault, Amédée. 1960. « Le président de la France commence sa visite en Amérique. Je suis heureux d’exprimer la joie du peuple canadien – le général Vanier ». La Presse édition provinciale (Montréal), 19 avril, p. 45.
5.    Gaudreault, Amédée. 1960. « Le Canada fera entendre sa voix, dit M. Diefenbaker – De Gaulle plaide en faveur d’un début de désarmement nucléaire ». La Presse dernière édition (Montréal), 19 avril, p. 1.
6.    Gaudreault, Amédée. 1960. « Devant une foule silencieuse – M. de Gaulle dépose une gerbe de fleurs au pied du cénotaphe ». La Presse dernière édition (Montréal), 19 avril, p. 2.
7.    AFP et Gaudreault, Amédée. 1960. « 40 minutes d’entretien de Gaulle – Diefenbaker ». La Presse dernière édition (Montréal), 19 avril, p. 2.
8.    Gaudreault, Amédée. 1960. « Un émouvant hommage au général de Gaulle ». La Presse dernière édition (Montréal), 19 avril, p. 23.
9.    PCf. 1960. « Dans un discours impromptu de Gaulle rend un hommage émouvant au Canada de 1944 ». La Presse dernière édition (Montréal), 19 avril, p. 23.
10.    Gaudreault, Amédée. 1960. « Selon le président de Gaulle – Pour réussir, le « sommet » devra renoncer à résoudre l’insoluble ». La Presse édition provinciale (Montréal), 20 avril, p. 1.
11.    L, J.-L..1960. « Québec accueille le général de Gaulle ». La Presse édition provinciale (Montréal), 20 avril, p. 21.
12.    Gaudreault, Amédée. 1960. « De Gaulle sait ce qu’il veut dire et s’en souvient ». La Presse édition provinciale (Montréal), 20 avril, p. 63.
13.    DNC. 1960. « De Gaulle a fait bonne impression sur nos ministres ». La Presse édition provinciale (Montréal), 20 avril, p. 63.
14.    PCf. 1960. « Applaudi chez nous – de Gaulle est en butte aux critiques, chez lui ». La Presse dernière édition (Montréal), 20 avril, p. 21.
15.    Gaudreault, Amédée. 1960.  Au président de Gaulle – OTTAWA a réaffirmé son opposition aux essais « A » ». La Presse édition provinciale (Montréal), 21 avril, p. 1.
16.    Boily, A. 1960. « Hommage du premier ministre au général de Gaulle – nous savons que la voix de la France est irremplaçable parmi les nations ». La Presse édition provinciale (Montréal), 21 avril, p. 21.
17.    Boily, A. 1960. « Samuel de Champlain – « Voilà un homme qui a voulu faire quelque chose et qui l’a fait » ». La Presse édition provinciale (Montréal), 21 avril, p. 21.
18.    AFP. 1960. « Je voudrais vous dire que la France pense à vous ». La Presse édition provinciale (Montréal), 21 avril, p. 21.
19.    Lacroix, J.-L. 1960. « Le président de Gaulle à l’Université Laval – « La flamme, l’esprit, l’âme de la France ont vécu, ont brûlé ici, et continuent de le faire » ». La Presse édition provinciale (Montréal), 21 avril, p. 21.
20.    L. A. 1960. « Raffinement et dignité ont marqué la réception au château Frontenac ». La Presse édition provinciale (Montréal), 21 avril, p. 21.
21.    1960. « De GAULLE NOUS QUITTE après une visite éclair empreinte de cordialité ». La Presse dernière édition (Montréal), 21 avril, p. 1.
22.    1960. « Le discours du général ». La Presse dernière édition (Montréal), 21 avril, p. 1.
23.    1960. « Une visite mémorable du président français – à l’hôtel de ville. Une foule réservée accueille le général ». La Presse dernière édition (Montréal), 21 avril, p. 21.
24.    1960. « En page 45. Les 6 heures à Montréal du président de France ». La Presse édition provinciale (Montréal), 22 avril, p. 1.
25.    1960. « La Métropole du Canada reçoit le président de la France / Les six heures du général de Gaulle à Montréal / Au Livre d’Or de Montréal, une signature : Charles de Gaulle président de la France / Le discours du général ». La Presse édition provinciale (Montréal), 22 avril, p. 45.
26.    1960. « Au revoir, général de Gaulle ! ». La Presse édition provinciale (Montréal), 22 avril, p. 4.

 

 

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Le Devoir, avril 1960
1.    Léger, Jean-Marc. 1960. « De Gaulle parmi nous -1- Un chef d’État prestigieux en qui le pays se reconnaît et en qui le monde reconnaît la France ». Le Devoir (Montréal), 13 avril, p. 1.
2.    Léger, Jean-Marc. 1960. « De Gaulle parmi nous -2- La Ve République imprime un élan nouveau à un pays en plein essor ». Le Devoir (Montréal), 14 avril, p. 1.
3.    Léger, Jean-Marc. 1960. « De Gaulle parmi nous -3- Un grand oeuvre humain : la communauté ou l’indépendance dans l’association ». Le Devoir (Montréal), 16 avril, p. 1.
4.    1960. « De Gaulle parmi nous ». Le Devoir (Montréal), 18 avril, p. 1.
5.    Léger, Jean-Marc. 1960.  « Ottawa accueille le président de la France – De Gaulle : un contact essentiel avec le Canada. Chaîne solidement établie entre les peuples libres ».  Le Devoir (Montréal), 19 avril, p. 1.
6.    1960.  « Ottawa accueille le président de la France – De Gaulle : un contact essentiel avec le Canada.   Vous êtes l’architecte d’une France vibrante – Diefenbaker ».  Le Devoir (Montréal), 19 avril, p. 1.
7.    Roy, Michel. 1960. « Le jour même de l’arrivée au Canada du général de Gaulle, Radio-Canada exalte à CF la mémoire du maréchal Pétain ». Le Devoir (Montréal), 19 avril, p. 9.
8.    Léger, Jean-Marc. 1960. « Le président de la république française à Ottawa. La détente est possible si on évite les problèmes insolubles – Statut quoi inévitable à Berlin, – Accord possible sur le désarmement et l’aide aux pays sous-développés ».  Le Devoir (Montréal), 20 avril, p. 1.
9.    Léger, Jean-Marc. 1960. « Le président de la république française à Ottawa. En se mêlant à la foule, de Gaulle déchaîne l’enthousiasme à Ottawa ».  Le Devoir (Montréal), 20 avril, p. 1.
10.    Brown, Clément. 1960. « Entretiens de Gaulle Diefenbaker ». Le Devoir (Montréal), 20 avril, p. 7.
11.    Brown, Clément. 1960. « Le général de Gaulle lance au Canada et au monde un appel en faveur : – du désarmement nucléaire contrôlé; – de l’aide aux pays sous-développés ». Le Devoir (Montréal), 20 avril, p. 7.
12.    1960. « De gaulle : ce que la France sema au Canada pousse dru … ». Le Devoir (Montréal), 20 avril, p. 7.
13.    DNC. 1960. « Diefenbaker : nous visons avant tout au désarmement ». Le Devoir (Montréal), 20 avril, p. 7.
14.    Léger, Jean-Marc. 1960. « Décevant, l’accueil d’Ottawa sera certes éclipsé par celui de Québec et de la métropole ». Le Devoir (Montréal), 20 avril, p. 7.
15.    Laporte, Pierre. 1960. « Merveilleuse visite du chef de la France à Québec. Le président de Gaulle est ému par le fait français ». Le Devoir (Montréal), 21 avril, p. 1.
16.    DNC. 1960. « Le dîner d’état à de Gaulle. La fête de la fierté française en Amérique ». Le Devoir (Montréal), 21 avril, p. 1.
17.    Roy, Michel. 1960. « De Gaulle salue le Canada français et lui lance un appel : vous pouvez compter sur la France comme elle compte sur vous. Il était essentiel qu’il y eût sur ce continent une présence française ». Le Devoir (Montréal), 22 avril, p. 1.
18.    Léger, Jean-Marc. 1960. « Au-delà des montréalais – un message au Canada français ». Le Devoir (Montréal), 22 avril, p. 1.
19.    Laurendeau, André. 1960. « De Gaulle parmi nous ». Le Devoir (Montréal), 22 avril, p. 4.
20.    1960. « Canadiens français, vous pouvez compter sur la France; elle compte sur vous pour la suivre, l’appuyer ». Le Devoir (Montréal), 22 avril, p. 7.
21.    1960. « Washington : 200 000 personnes accueillent triomphalement de Gaulle qui salue en Ike son illustre ami ». Le Devoir (Montréal), 23 avril, p. 1.

 

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The Gazette, avril 1960
1.    Blakely, Arthur. 1960. « de Gaulle Suggests Three Summit Aims; Ban Missiles, Planes As Nuclear Bomb Vehicles; Consultation Needed, PM Praises de Gaulle ». The Gazette (Montréal), 20 avril, p. 1.
2.    1960. « Gen. de Gaulle Lauds Role Of ‘New France‘ : President’s View Summit ‘Détente’ Likely; de Gaulle At Laval ». The Gazette (Montréal), 21 avril, p. 1.
3.    Arkinson, Wilbur. 1960. « Quebec Cheers Visitor ». The Gazette (Montréal), 21 avril, p. 1.
4.    Bantey, Bill. 1960. « ‘Vive de Gaulle’ – City’s Tribute To A President ». The Gazette (Montréal), 22 avril, p. 1.
5.    1960. « Mrs. De Gaulle Smiling Bystander During General’s Montreal Visit ». The Gazette (Montréal), 22 avril, p. 3.
6.    Nagle, Patrick. 1960. « de Gaulle Keeps Fast Pace In 5 Hour 35 Minute Visit ». The Gazette (Montréal), 22 avril, p. 15.

 

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The Globe and Mail, avril 1960
1.    Côté, Langevin. 1960. « Diefenbaker Asks Atlantic Pact Co-operation De Gaulle Stresses Necessity Of Canada-France Solidarity; OM Opposes Ruling Body For NATO ». The Globe and Mail, 19 avril, p.1.
2.    Côté, Langevin. 1960. « Avoid Big 4 Stalemate Over Berlin : de Gaulle – Photo : Smiles of Welcome Radiate Through Crowd Crushing Around President de Gaulle at Ottawa’s War Memorial ». The Globe and Mail, 20 avril, p.1
3.    Côté, Langevin. 1960. « De Gaulle Thaws Ottawa’s Public ». The Globe and Mail, 20 avril, p.15.
4.    Clift, Dominique. 1960. « De Gaulle Shakes Hands, Kisses Babies – Photo: People of Quebec Reach Out Eagerly to Shake Hands With President de Gaulle ». The Globe and Mail, 21 avril, p.3.
5.    CP. 1960. «PM Reports de Gaulle Hopeful Summit Talks Will Reduce Tension ». The Globe and Mail, 21 avril, p.3.
6.    Duffy, Robert. 1960. « Minding Your Business De Gaulle Leaves an Impression ». The Globe and Mail, 21 avril, p.6.
7.    1960. « Arab Potest Cards Greet de Gaulle ». The Globe and Mail, 22 avril, p.1.
8.    1960. « Canada-France Amity Pledged in 2 Tongues At Banquet in Hotel ». The Globe and Mail, 22 avril, p.5.
9.    Crozier, Lucinda. 1960. « Dinner Climaxes Welcome to French Visitors ». The Globe and Mail, 22 avril, p.12.

 

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Le Droit, avril 1960
1.    PC. 1960. « La France au Canada – Ottawa accueille De Gaulle : Le Canada insiste pour être consulté; Présence d’une de nos mères-patries; Pourparlers avec monsieur Diefenbaker aujourd’hui; Fierté du Canada; Solidarité capitale ». Le Droit (Ottawa), 19 avril, p. 1.
2.    PC. 1960. « Toast au Canada ». Le Droit (Ottawa), 19 avril, p. 3.
3.    Parent, Darquise. 1960. « Plus de 500 invités participent à la réception en l’honneur du général et madame de Gaulle ». Le Droit (Ottawa), 19 avril, p. 4.
4.    Parent, Darquise. 1960. « Un vif esprit français domine le dîner d’État ». Le Droit (Ottawa), 19 avril, p. 4.
5.    PC. 1960. « Un but ultime commun : paix et désarmement – Des divergences sur les moyens de l’atteindre; Le Canada suit chaque phase des négociations; Accord difficile sur l’Allemagne; Questions insolubles à l’heure actuelle ». Le Droit (Ottawa), 20 avril, p. 1.
6.    Parent, Darquise. 1960. « Nombreux invités à la réception du président ». Le Droit (Ottawa), 20 avril, p. 4.
7.    Parent, Darquise. 1960. « Déjeuner d’État au Château Laurier, le général de Gaulle souhaite une détente internationale, le désarmement nucléaire, l’aide aux pays sous-développés ». Le Droit (Ottawa), 20 avril, p. 5.
8.    1960. « La France souhaite être soutenue par le Canada ». Le Droit (Ottawa), 20 avril, p. 6.
9.    1960. « L’administration de la ville a soulevé la curiosité de de Gaulle ». Le Droit (Ottawa), 20 avril, p. 26.
10.    Taillefer, Jean. 1960. « Le président de Gaulle nous redonne espoir ». Le Droit (Ottawa), 21 avril, p. 30.
11.    1960. « On espère que la visite a créé un climat de détente ». Le Droit (Ottawa), 21 avril, p. 56.

 

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Le Monde, avril 1960
1.    AFP. 1960. « Avant la visite du général de Gaulle – « Nos deux pays sont plus que des alliés » déclare le premier ministre du Canada ». Le Monde (Paris), 15 avril, p. 2.
2.    J.B. 1960. « Un voyage de 28 000 km – Le général de Gaulle s’envole lundi pour le Canada où il passera trois jours avant de visiter les États-Unis ». Le Monde (Paris), 17 et 18 avril, p. 1.
3.    Fontaine, André. 1960. « Le Canada et les États-Unis réservent un accueil chaleureux au général de Gaulle  – Ottawa prévoit des égards exceptionnels pour le chef de l’État français ». Le Monde (Paris), 19 avril, p. 1.
4.    Fontaine, André. 1960. « La visite présidentielle au Canada – Premiers entretiens du général de Gaulle avec M. John Diefenbaker – Chaleureuse simplicité pour l’arrivée à Ottawa ». Le Monde (Paris), 20 avril, p. 1.
5.    AFP. 1960. « Le général Vanier gouverneur général du Canada : Vous trouverez ici des cœurs qui vous sont déjà ouverts ». Le Monde (Paris), 20 avril, p. 2.
6.    AFP. 1960. « M. Diefenbaker, premier ministre : Le chef illustre d’une de nos mères-patries, devenu de son vivant une légende de son pays ». Le Monde (Paris), 20 avril, p. 2.
7.    AFP. 1960. « Le général de Gaulle se félicite de prendre contact « avec le gouvernement et le peuple du cher et fort vigoureux Canada » ». Le Monde (Paris), 20 avril, p. 2.
8.    AFP. 1960. « Toasts prononcés au dîner du lundi soir ». Le Monde (Paris), 20 avril, p. 2.
9.    1960. « L’itinéraire du voyage ». Le Monde (Paris), 20 avril, p. 2.
10.    1960. « Opinion internationale » Le Monde (Paris), 20 avril, p. 2.
11.    Fontaine, André. 1960. « Après les entretiens d’Ottawa – Le général de Gaulle reçoit un accueil particulièrement chaleureux dans la capitale du Canada français ». Le Monde (Paris), 21 avril, p. 1.
12.    AFP. 1960. « La visite du président de la république au Canada – Les discours prononcés à Ottawa – M. Diefenbaker : Quand la liberté était en état de siège, vous étiez la France incarnée ». Le Monde (Paris), 21 avril, p. 2.
13.    AFP. 1960. « La visite du président de la république au Canada – Les discours prononcés à Ottawa – Le général de Gaulle : l’opposition des régimes ne doit pas empêcher la coexistence pacifique ». Le Monde (Paris), 21 avril, p. 2.
14.    1960. « « Vous étiez un point d’interrogation, maintenant vous êtes un point d’exclamation » ». Le Monde (Paris), 21 avril, p. 2.
15.    AFP. 1960. « La conférence de presse – La France se sent obligée de construire sa propre force atomique ». Le Monde (Paris), 21 avril, p. 2.
16.    Fontaine, André. 1960. « Terminant son voyage au Canada – Le général de Gaulle visite Montréal et Toronto – Le président de la République sera vendredi à Washington ». Le Monde (Paris), 22 avril, p. 1.
17.    AFP. 1960. « Déclaration de M. Diefenbaker sur les entretiens d’Ottawa ». Le Monde (Paris), 22 avril, p. 1.
18.    Fontaine, André. 1960. « Dans Washington abondamment pavoisée – Premier entretien du général de Gaulle avec le président Eisenhower – L’accueil de Montréal et de Toronto ». Le Monde (Paris), 23 avril, p. 1.
19.    AFP. 1960. « Le déjeuner à Montréal – « Vous pouvez compter sur la France » déclare le général de Gaulle ». Le Monde (Paris), 23 avril, p. 2.

 

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Le Figaro, avril 1960
1.    1960. « Le général de Gaulle ce soir à Ottawa, Le président de la République quitte Paris cet après-midi pour un voyage de 28.068 km. À travers le Canada, les États-Unis, la Guyane et les Antilles ». Le Figaro (Paris), 18 avril, p. 1.
2.    1960. « Le général de Gaulle ce soir au Canada : D’Ottawa à Washington, nouvelles étapes de l’amitié; Le chef de l’État prononcera neuf discours en terre canadienne; Le programme d’un voyage de 28.068 km. À travers le continent américain ». Le Figaro (Paris), 18 avril, p. 3.
3.    1960. « Le Canada reçoit le général de Gaulle – M. Diefenbaker, premier ministre canadien : “Cordiale bienvenue à l’architecte comme au symbole d’une France vibrante” Aujourd’hui premiers entretiens politiques ». Le Figaro (Paris), 19 avril, p. 1.
4.    1960. « Le Canada reçoit le général de Gaulle; Le président de la République a été accueilli à Ottawa par le gouverneur général et le premier ministre; Le général Vanier : “Vous trouverez ici des esprits qui ne demandent qu’à vous entendre et des cœurs qui vous sont déjà ouverts”; M. John Diefenbaker : “Cordiale bienvenue à l’architecte comme au symbole d’une France vibrante”; Le général de Gaulle : “Que de liens nous ont unis et nous unissent encore”; Le chef de l’État s’adressera à ses hôtes en français et en anglais ». Le Figaro (Paris), 19 avril, p. 3.
5.    Chatelain, N. et Sauvage, L. 1960. « Le voyage du général de Gaulle au Canada Les entretiens politiques ont dominé la deuxième journée à Ottawa Le président de la République : “La France croit que l’avenir de la paix, c’est-à-dire de la vie, dépend essentiellement de l’Europe tout entière et de l’Amérique” ». Le Figaro (Paris), 20 avril, p. 1.
6.    Chatelain, Nicolas. 1960. « Accueil chaleureux, au cours d’une deuxième journée dominée par les entretiens politiques franco-ontariens, réception royale à Ottawa; Le général de Gaulle : “La France croit que l’avenir de la paix, c’est-à-dire de la vie, dépend essentiellement de l’Europe tout entière et de l’Amérique”; M. Diefenbaker : “Le Canada vous honore comme un chef d’État qui a rendu à son pays sa force et son prestige” ». Le Figaro (Paris), 20 avril, p. 4.
7.    Sauvage, Léo. 1960. « Le président de la République : “Comme en 1945 je continue à regretter que la bombe atomique ait fait son apparition dans le monde” – Photo : Au cours de sa visite au “National War Memorial”, le général de Gaulle se mêle à la foule des Canadiens venus l’applaudir ». Le Figaro (Paris), 20 avril, p. 5.
8.    Chatelin, N. et Sauvage, L. 1960. « Après les entretiens politiques d’Ottawa, Le général de Gaulle accueilli à Québec bastion du vieux Canada français, Aujourd’hui, visite-éclair à Montréal et à Toronto ». Le Figaro (Paris), 21 avril, p. 1.
9.    Sauvage, Léo. 1960. « Québec a accueilli avec ferveur le général de Gaulle; Aux commandements lancés en français le détachement du “Royal 22e” défile dans un style tout britannique;  Le recteur de l’université Laval à son hôte : “Les succès retentissants que vous avez obtenus ont fait de vous un maître de la diplomatie et de la politique”; ». Le Figaro (Paris), 21 avril, p. 4.
10.    Chatelin, Nicolas. 1960. « Québec a accueilli avec ferveur le général de Gaulle; Échanges de vues en toute amitié et franchise [à Ottawa] ». Le Figaro (Paris), 21 avril, p. 5.
11.    Chatelin, N. et Sauvage, L. 1960. « Le général de Gaulle aujourd’hui aux États-Unis, Premier entretien à la Maison-Blanche avec Eisenhower, Hier à Montréal : Accueil enthousiaste de la deuxième ville française du monde ». Le Figaro (Paris), 22 avril, p. 1.
12.    AFP. 1960. « Le général de Gaulle aujourd’hui aux États-Unis, Hier à Montréal : accueil enthousiaste de la deuxième ville française du monde;  M. Diefenbaker : “De Gaulle espère que le ‘Sommet’ conduira à la détente”, “Nous avons réaffirmé notre opposition à toute reprise des essais nucléaires” – Photo : À la sortie de l’Hôtel de ville de Montréal, la foule rompt les barrages et entoure le général de Gaulle, qui a quelques difficultés pour rejoindre sa voiture ». Le Figaro (Paris), 22 avril, p. 5.
13.    Chatelin, Nicolas. 1960. « Incontestable succès de la visite au Canada, Mais elle n’avait peut-être pas été assez bien préparée ». Le Figaro (Paris), 23-24 avril, p. 5.

 

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La Croix, avril 1960
1.    1960. « Québec est pour le général de Gaulle l’étape du cœur, le chef de l’État visite l’université Laval, célèbre foyer de culture française et chrétienne ». La Croix (Paris), 21 avril, p. 1.
2.    1960. « De Gaulle à Montréal, la plus grande “ville française” après Paris ». La Croix (Paris), 21 avril, p. 1.

 

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Paris Match, avril 1960
1.    Azoulay, Claude, 1960. « DE GAULLE EN AMÉRIQUE, nos photographes ont découvert avec lui que la France était aimée. LÀ BAS COMME EN FRANCE ». Paris Match (Paris), 30 avril, pp. 50-55. (Il s’agit de six pages de photos grand format du général de Gaulle dans la foule, à Québec, devant le Monument aux morts et à l’université Laval, et à Montréal au centre-ville).

 

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ANNEXE 3 : Livres et articles

 

  • Barrette, Antonio. Mémoires. Montréal : Beauchemin, 1966. 448 p.
  • Bastien, Hervé. « Malraux et le Québec : au service du Général ». pp. 191-200, dans Foulon, Charles-Louis (sous la direction de). André Malraux et le rayonnement culturel de la France. Bruxelles : Complexe, 2004. 443 p.
  • Centre de recherche Lionel-Groulx. Dossier De Gaulle et le Québec. Collection les Cahiers d’histoire du Québec au XXe siècle, numéro printemps 1997. Sainte-Foy : Les Publications du Québec, 1997. 218 p.
  • Comeau, Paul-André et Fournier, Jean-Pierre. Le lobby du Québec à Paris, les précurseurs du général de Gaulle. Montréal : Québec-Amérique, 2002. 207 p.
  • Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoires communs. 150 ans de relations France-Québec – Le consulat général de France à Québec (1859 – 2009). Québec : Éditions MultiMondes, 2010. 229 p.
  • Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoires communs. La coopération franco-québécoise – hier, aujourd’hui, demain – Actes du colloque. Toulouse : Éditions Privat, 2012. 304 p.
  • De Gaulle, Charles. Discours et messages – V. 3 Avec le Renouveau, mai 1958 – juillet 1962. Paris : Plon, 1970. 444 p.
  • De Gaulle, Charles. Lettres, notes et carnets – juin 1958 – novembre 1970. Paris : Robert Laffont, 2010. 1291 p.
  • De Gaulle, Charles. Mémoires d’espoir – V. 1 le Renouveau 1958-1962. Paris : Plon, 1970. 314 p.
  • De Gaulle, Charles. Mémoires de guerre –V. 2 l’Unité  1942-1944. Paris : Plon, 1970. 503 p.
  • De Gaulle, Philippe. De Gaulle mon père – Entretiens avec Michel Tauriac. Paris : Plon, 2003. 578 p.
  • Dorval, André, et autres. Les textes marquants des relations franco-québécoises (1961-2011). Québec : Éditions MultiMondes, 2011. 228 p.
  • Flohic, François. Souvenirs d’Outre- Gaulle. Paris : Plon, 1979. 245 p.
  • Foulon, Charles-Louis. De Gaulle – Itinéraires. Paris : CNRS éditions, 2010. 332 p.
  • Hilliker, John, et Barry, Donald. Ministère des Affaires extérieures du Canada, vol. II, L’essor 1946 – 1968. Québec : Les Presses de l’université Laval et l’Institut d’administration publique du Canada, 1995. 319 p.
  • Joyal, Serge et Linteau, Paul-André (sous la direction de), France-Canada-Québec, 400 ans de relations d’exception. Montréal : Les presses de l’Université de Montréal. 319 p.
  • Lacouture, Jean. De Gaulle, Volume 3. Le souverain. Paris : Seuil, 1986. 866 p.
  • Lapalme, Georges-Émile. Mémoires, tome 3, Le paradis du pouvoir. Montréal : Leméac, 1973.  263 p.
  • Lefèvre, Marine. Charles de Gaulle – du Canada français au Québec. Montréal : Leméac, 2007. 195 p.
  • Lescop, Renée. Le pari québécois du général de Gaulle.     Montréal : Boréal Express, 1981. 218 p.
  • Peyrefitte, Alain. De Gaulle et le Québec. Montréal : Stanké, 2000. 184 p.
  • Rouanet, Anne et Pierre. Les trois derniers chagrins du général de Gaulle. Paris : Bernard Grasset, 1980. 487 p.
  • Smith, Frédéric. « La France appelle votre secours » – Québec et la France libre, 1940 – 1945. Montréal : vlb éditeur, 2012. 293 p.
  • Thomson, Dale C. De Gaulle et le Québec. Saint-Laurent : Éditions du Trécarré, 1990. 410 p.
  • Vaïsse, Maurice. La grandeur – Politique étrangère du général de Gaulle 1958-1959. Paris : Fayard, 2007. 726 p.

 

 

? Table des matières 

La Maison Saint-Gabriel souligne le 350e anniversaire de l’arrivée des Filles du Roy par une exposition Oser le Nouveau Monde

La Maison Saint-Gabriel souligne
le 350e anniversaire de l’arrivée des Filles du Roy
par une exposition Oser le Nouveau Monde

Par Gilles Durand

 

De g. à d. Rachel Dessurreault, Fille du Roy, Émilie Thuillier, Madeleine Juneau, Huguette Roy, conseillère municipale, Marcel Fournier, président du comité de commémoration de la CFQLMC, et Jacqueline Villeneuve, présidente du conseil d'administration de la Maison Saint-Gabriel.

De g. à d. Rachel Dessurreault, Fille du Roy, Émilie Thuillier, Madeleine Juneau, Huguette Roy, conseillère municipale, Marcel Fournier, président du comité de commémoration de la CFQLMC, et Jacqueline Villeneuve, présidente du conseil d’administration de la Maison Saint-Gabriel.
Crédit photo : Serge Boisvert

Au début de mai 2013, la Maison Saint-Gabriel souligne le 350e anniversaire de l’arrivée d’une quarantaine de Filles du Roy en Nouvelle-France par l’inauguration d’une exposition. En montre jusqu’au 22 décembre 2013, celle-ci porte bien son titre Oser le Nouveau Monde. « L’exposition met en relief les épreuves surmontées par les Filles du Roy pour arriver jusqu’ici [Montréal]… Pendant près de trois mois, elles sont confinées dans la Sainte-Barbe, soit l’entrepont du navire, dans des conditions de vie et d’hygiène épouvantables », d’affirmer la directrice générale de la Maison, Madeleine Juneau. Une fois accueillies par Marguerite Bourgeoys, les Filles doivent encore surmonter d’autres défis : la rigueur du climat, la rencontre d’un partenaire fiable, la dureté des travaux de la vie quotidienne, etc. La cérémonie de vernissage s’est déroulée en présence de plusieurs invités de marque, dont la vice-présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal et responsable de la condition féminine, Émilie Thuillier. Cette dernière ne manque pas de rappeler, et avec beaucoup de raison, qu’en mars 2013, les 36 premières Filles du Roy ont été proclamées « Bâtisseuses de la Cité 2013 » par la Ville de Montréal.

Pour de l’information additionnelle, consulter un communiqué sur le site Internet de la Maison Saint-Gabriel 

La Guerre des Canadiens. 1756-1763 par Jacques Mathieu et Sophie Imbeault

La Guerre des Canadiens. 1756-1763

par Jacques Mathieu et Sophie Imbeault

Présentation par l’éditeur Septentrion

 

La Guerre des Canadiens 1756-1763.

La Guerre des Canadiens 1756-1763

«Si vous voyiez ce pauvre peuple, il vous arracherait des larmes. Des sujets aussi fidèles que les Canadiens l’ont été et qui ont tout sacrifié pour soutenir les armes de leur Prince.»

  • Louis-Joseph Godefroy de Tonnancour

Au lendemain de la Conquête, au-delà de la lutte pour l’hégémonie mondiale, au-delà des grandes batailles et des stratégies militaires, quel a été le sort réservé aux Canadiens, sans oublier celui des Acadiens?

Jacques Mathieu et Sophie Imbeault ont voulu mettre des noms sur les victimes de cette tragédie. Leur recherche vise à mieux connaître les combattants et leurs familles, humbles ou nobles, dont les souffrances, les drames et les rêves brisés sont tombés dans l’oubli.

Pourquoi la guerre des Canadiens ?

  • Parce que les affrontements se déroulent sur leur territoire qui est à la fois assiégé, bombardé, occupé, dévasté et pris;
  • Parce que toutes les villes et toutes les paroisses sont touchées, qu’il s’agisse de destructions, de raids, de famines, de pillages, de menaces, de bombardements, de troupes distribuées dans les paroisses rurales à l’hiver 1759 et 1760;
  • Parce que toute la population est touchée: militaires, civils, hommes, femmes et enfants;
  • Parce que la mobilisation est totale, comme l’indique le nombre de miliciens engagés dans les efforts de guerre.

 

Bretagne villes et villages de France, berceau de l’Amérique française

Bretagne
villes et villages de France, berceau de l’Amérique française

Par Michèle Marcadier

Villes et villages de France, berceau de l’Amérique française vient de publier fin avril 2013, le numéro 5 consacré à la Bretagne.

Un numéro exceptionnel qui reprend le même plan que les précédents ouvrages. Ce volume se distingue avec l’évocation de l’épopée acadienne en Bretagne et l’installation, après le grand dérangement, des Acadiens à Belle Isle en mer.

Parmi les grandes figures citées dans cet ouvrage, on retrouve bien sûr Jacques Cartier et on ne s’étonnera pas de voir proposer un chemin de mémoire consacré au grand navigateur qui « découvrit » en 1534 le Canada, au nom du roi de France. Un premier itinéraire lui est consacré au cœur de la ville de Saint-Malo :

De la cité corsaire à Limoëlou,
Sur les pas de Jacques Cartier, le « découvreur » du Canada
Un second chemin de mémoire sur les côtes d’Armor est proposé aux lecteurs-voyageurs :
Sur les traces d’Olivier Tardif,
Fidèle compagnon de Jacques Cartier et des illustres religieux des Côtes d’Armor

Avec cette parution, le projet Ces villes et villages de France, berceau de l’Amérique française arrive pratiquement à son terme, Pour compléter la collection de douze volumes ne reste plus à publier que le numéro consacré au Nord-Pas de Calais et Picardie, parution attendue pour janvier 2014.

Paris 1763, Paris 1783 : d’un traité à l’autre Un monde atlantique nouveau

Paris 1763, Paris 1783 : d’un traité à l’autre
Un monde atlantique nouveau

Par Michèle Marcadier

Le colloque organisé par la section française de la CFQLMC, intitulé :

Paris 1763, Paris 1783 : D’un traité à l’autre
Un monde atlantique nouveau

Se tiendra les 20-21-22 novembre 2013 sur les trois sites d’Île-de-France que sont La Courneuve, Paris, Pierrefitte-sur-Seine.

La Rédaction du bulletin présente ci-dessous le programme de ce colloque.
Les personnes intéressées à y assister peuvent s’inscrire en communiquant leur intention à l’adresse suivante : cfqlmc-France.dgm@diplomatie.gouv.fr

André Dorval, 2e président de la CFQLMC, honoré de la Médaille de l’Assemblée nationale

André Dorval honoré de la Médaille de l’Assemblée nationale

De g. à d. André Dorval récipiendaire de la médaille de l'Assemblée nationale, Jacques Marcotte, député de Portneuf.

De g. à d. André Dorval récipiendaire de la médaille de l’Assemblée nationale, Jacques Marcotte, député de Portneuf.
Crédit photo : Raynald Lemieux

Québec, 30 mai 2013-C’est avec fierté que le député de Portneuf, monsieur Jacques Marcotte a remis la médaille de l’Assemblée nationale à monsieur André Dorval pour sa contribution à l’amitié, à la coopération et à la relation franco-québécoise.

« C’est un honneur pour moi de remettre la médaille de l’Assemblée nationale à un citoyen du comté de Portneuf qui a largement contribué au rayonnement culturel québécois tout au long de sa carrière et qui a su se démarquer dans le développement de la collaboration entre Français et Québécois », a déclaré le député Marcotte.

Cette récompense s’ajoute à la précieuse distinction obtenue en 2006, quand M. Dorval a été promu au rang d’Officier dans l’Ordre des arts et des lettres de la République française.

Un parcours exceptionnel

 

André Dorval compte à son actif de très nombreuses réalisations dans les domaines de la communication, la culture et les relations internationales.

Il a commencé sa carrière en occupant pendant plus de 15 ans des postes de direction des communications pour le réseau de l’Université du Québec, puis au ministère des Communications, à Communication-Québec et enfin au ministère de la Culture et des Communications.

Puis au cours des années 1990 à 2006, André Dorval fournit son expertise à la culture et aux relations internationales. Par exemple, il contribue à l’élaboration de la politique culturelle au Québec, puis à la conférence ministérielle des ministres responsables des inforoutes dans la Francophonie. Et, il y a plus. Pendant 5 ans, il dirige les services culturels à la Délégation générale du Québec à Paris. De retour au Québec, il devient directeur général des politiques, affaires internationales et interministérielles au ministère de la Culture tout en coordonnant pour le gouvernement, le dossier de la Convention sur la diversité des expressions culturelles (adoptée en 2005 par l’UNESCO).

Il décide par la suite de s’impliquer personnellement comme coprésident pour le Québec de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC). Il se consacre à développer un nouvelle facette de collaboration entre Français et Québécois : celle de la redécouverte et de la valorisation de leur Histoire et leur Mémoire communes.

Pendant son mandat à la présidence, les réalisations de la Commission furent nombreuses. Par exemple, par le biais d’un mémoire, le concept de patrimoine immatériel a été défendu puis intégré à la loi du patrimoine culturel en 2007. Puis, c’est la publication d’une série de 12 volumes intitulés Ces villes et villages de France, berceau de l’Amérique française, la commémoration de plusieurs événements tel le 400e anniversaire de naissance de Maisonneuve, l’organisation de colloques dont celui sur les 50 ans de la Délégation du Québec en France, la parution d’un livre sur les 50 textes marquants de la relation Québec-France, pour n’en nommer que quelques-unes.

Toute l’équipe de la Commission tient à féliciter André Dorval pour cet hommage bien mérité.

 

De g. à d. Denis Racine, coprésident pour le Québec, de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC), André Dorval récipiendaire de la médaille de l'Assemblée nationale.

De g. à d. Denis Racine, coprésident pour le Québec, de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC), André Dorval récipiendaire de la médaille de l’Assemblée nationale.
Crédit photo : Raynald Lemieux

« Je suis heureux que les nombreuses actions posées par M. Dorval tant lors de sa carrière professionnelle que comme bénévole, à titre notamment de coprésident de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs de 2006 à 2012, dans le domaine de l’amitié et de la coopération franco-québécoise, soient reconnues par cette médaille. La France l’avait fait en 2006 par la remise de la dignité d’Officier de l’Ordre des arts et des lettres. Le Québec s’acquitte aujourd’hui d’une dette de reconnaissance envers M. Dorval » a souligné Denis Racine, coprésident pour le Québec, de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs.

Pour sa part, M. Gilbert Pilleul, coprésident France de la Commission, a fait connaître sa « satisfaction d’une heureuse correspondance entre la volonté de l’Assemblée nationale du Québec d’entretenir le lien, jugé essentiel et fondamental entre la France et le Québec et celle dont André Dorval a toujours fait preuve dans sa relation avec la France autant dans sa vie professionnelle que dans sa vie privée et personnelle, manifestant ainsi son attachement à notre histoire commune franco-québécoise, à la défense de nos valeurs partagées et à la promotion de la langue française, notre langue, conservatoire de nos identités ».

« Il est judicieux que l’Assemblée nationale reconnaisse son dynamisme, sa diplomatie et sa détermination dans son engagement en faveur de notre patrimoine culturel et de notre relation avec la France. Je l’en félicite et lui souhaite Bon vent! » a fait savoir monsieur Marcel Masse, fondateur de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs.

 

Médaille de l'Assemblée nationale du Québec.

Médaille de l’Assemblée nationale du Québec
Crédit photo : Raynald Lemieux

Rappelons que la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, fondée en 1997, a pour mission de commémorer et mettre en valeur le patrimoine matériel ou immatériel, des lieux, des personnages et des événements de notre histoire commune et d’une culture partagée entre Français et Québécois.

 

La médaille de l’Assemblée nationale du Québec est remise par un député de l’Assemblée à titre de reconnaissance particulière envers des personnes ayant contribué à l’avancement de la société québécoise.

Source : La Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs
Relations médias : Denis Racine, coprésident, Québec, 418 658-0707 poste 105
Courriel : paracine@videotron.ca ou dracine@bravocats.com
Vous pouvez aussi contacter directement M. André Dorval « dorvalandre@hotmail.com »

Il y a 250 ans, la seigneurie de Beauharnois changeait de mains

Il y a 250 ans, la seigneurie de Beauharnois changeait de mains

Par André LaRose*

À Paris, le 7 juin 1763, François de Beauharnois vend à Michel Chartier de Lotbinière sa seigneurie de Villechauve, dans le gouvernement de Montréal i. Celle-ci mesure six lieues de front par six lieues de profondeur, soit 18 milles ou 29 kilomètres de côté. Communément appelée Beauharnois, cette seigneurie existe depuis 1729 mais est à peine colonisée. Pourquoi change-t-elle de mains ce jour-là?

Contexte
La France sort vaincue de la guerre de Sept Ans (1756-1763) non seulement dans la vallée du Saint-Laurent et la région des Grands Lacs, mais ailleurs aussi, entre autres aux Antilles. Après trois ans de négociations, les belligérants signent le traité de Paris le 10 février 1763. La France cède alors le Canada à la Grande-Bretagne et récupère une partie des Antilles. D’autres échanges de territoires se produisent. La face du monde s’en trouve bouleversée : la France perd son premier empire colonial, tandis que la Grande-Bretagne émerge comme première puissance mondiale.

Le vendeur
Lors de la transaction, François de Beauharnois habite à Paris. À 49 ans, il est sur le point d’être mis à la retraite. En 1756, il a été nommé gouverneur général des îles du Vent, dans les Antilles, et promu au rang de marquis. Toutefois, il n’exerce plus ses fonctions : il a été rappelé en France deux ans après la prise de la Guadeloupe par les Anglais en 1759. Auparavant, il avait fait carrière comme officier de marine, comme son père, Claude de Beauharnois, et ses oncles paternels François et Charles. À titre d’officier, François a d’ailleurs eu l’occasion de venir à Québec à plusieurs reprises.

La seigneurie de Villechauve (Beauharnois) en 1761.

La seigneurie de Villechauve (Beauharnois) en 1761

Source : Bibliothèque et Archives Canada, NMC-135038
Située sur la rive sud du Saint-Laurent, en amont de Montréal, la seigneurie de Villechauve fait face à l’île Perrot et à la seigneurie de Soulanges. Elle est bornée à l’est par la seigneurie de Châteauguay. Comme en témoigne la carte du général Murray, en 1761, elle commençait à peine à être colonisée, entre l’embouchure de la rivière Saint-Louis (directement sous le L du mot Lawrence) et les îles de la Paix.

La seigneurie de Villechauve avait été octroyée conjointement à son père et à son oncle Charles en 1729. Mais, en 1749, à la mort de ce dernier, onze ans après celle de Claude, cette seigneurie est « réunie au domaine du roi ». Autrement dit, elle est rayée de la carte, le marquis de Beauharnois « n’ayant point rempli les conditions auxquelles Sa Majesté la lui avait accordée ». Après la mort de son oncle Charles, François de Beauharnois adresse donc une supplique au ministre de la Marine afin d’être mis en possession de cette terre. Les autorités accèdent à sa requête et le 14 juin 1750, la seigneurie lui est concédée à perpétuité, à lui et à ses héritiers.

La réinsertion de Villechauve en Nouvelle-France dans le patrimoine familial constitue certainement une marque d’honneur et un objet de fierté pour le nouveau titulaire. Mais, treize ans après être entré en possession de celle-ci, François de Beauharnois se voit forcé de la vendre. En raison de ses antécédents, il n’est pas question pour lui d’aller s’établir dans la nouvelle colonie britannique. De toute façon, ses intérêts sont en France et aux Antilles. Sans doute se sent-il alors soulagé de trouver preneur.

L’acheteur
Le nouvel acquéreur, Michel Chartier de Lotbinière, a tout juste 40 ans et il appartient à l’une des familles les plus éminentes du Canada. Ingénieur militaire, il a choisi de passer en France au lendemain de la capitulation, mais ne rencontre que déceptions dans ses tentatives pour y poursuivre sa carrière. Aussi, une fois le sort du Canada réglé, décide-t il de rentrer dans son pays natal.

Avant de quitter la France, Chartier de Lotbinière achète, en l’espace de deux mois, cinq seigneuries de propriétaires pour qui il est impensable de revenir au Canada : Rigaud, Vaudreuil et la Nouvelle-Beauce, de Pierre et François de Rigaud de Vaudreuil; Hocquart, de l’intendant du même nom; et Villechauve, de François de Beauharnois. Ces acquisitions s’ajoutent notamment à la seigneurie de Lotbinière, dont Michel a hérité à la mort de son père, en 1749, et à celle d’Alainville, qu’il s’est fait concéder en 1758.

La décision de Chartier de Lotbinière de rentrer au Canada revêt donc à la fois un caractère économique, social et politique. En acquérant cinq seigneuries coup sur coup, cet homme manifeste évidemment l’intention de s’établir à demeure dans la nouvelle colonie britannique et d’y vivre des rentes que lui procureront ses seigneuries. Par leur superficie, les terres en fief qu’il possède font de lui l’un des plus grands propriétaires fonciers du Canada, sinon le plus grand propriétaire de seigneuries laïques, et l’un des plus prestigieux seigneurs.

Chartier de Lotbinière s’imagine qu’il pourra ainsi jouer un rôle à la mesure de ses aspirations et se faire le porte-parole de ses compatriotes. La déception l’attendra, car il n’aura jamais sur ses pairs — et encore moins sur l’ensemble de la collectivité — l’ascendant qu’il aurait voulu avoir. Les moyens financiers du personnage ne seront jamais à la hauteur de ses ambitions non plus.

La transaction
La vente est conclue pour la somme de 22 000 livres de prix principal et 2 000 livres de pot-de-vin, ce terme désignant « ce qui se donne par manière de présent, au-delà du prix qui a été arrêté entre deux personnes pour un marché » (Dictionnaire de l’Académie, 4e éd., 1762).

Pour s’acquitter de sa dette envers le marquis de Beauharnois, Chartier de Lotbinière convient de lui verser 12 000 livres de rente, à raison de 600 livres par année, et 12 000 livres comptant, dans les dix-huit mois à venir. En garantie, il remet au vendeur des lettres de change d’une valeur de 36 340 livres.

Conclusion
La vente de la seigneurie de Villechauve en 1763 est une conséquence locale d’un grand événement international : la guerre de Sept Ans. Elle s’inscrit dans un mouvement au cours duquel 44 seigneuries sur 252 (17,5 %) changent de mains au lendemain de la Conquête. Elle met en scène deux nobles, tous deux victimes des circonstances, qui sont, chacun à leur façon, des perdants. Cette vente marque une étape dans l’histoire de la seigneurie, mais ce n’est pas la plus importante. La vente de Villechauve à Alexander Ellice, trente-deux ans plus tard, aura des effets nettement plus déterminants.

*NDLR – André LaRose est l’auteur d’une thèse de doctorat en histoire intitulée « La seigneurie de Beauharnois, 1729-1867 : les seigneurs, l’espace et l’argent » (Université d’Ottawa, 1987). Il publie un article plus complet sur la vente de la seigneurie de Beauharnois en 1763 dans le numéro de juin 2013 d’Au fil du temps, revue de la Société d’histoire et de généalogie de Salaberry (vol. 22, no 2). Dans le numéro précédent de cette même revue, il a publié un article intitulé « Les caractéristiques de la seigneurie de Beauharnois », que nous reproduisons ici.

 

__________
NOTE

(i) Archives nationales de France, Minutier central (Paris), Étude XXXVI, notaire Antoine Touvenot, no 508, vente de terre, 7 juin 1763. 

Bernard Andrès remporte le prix Gabrielle-Roy 2012

Bernard Andrès remporte le prix Gabrielle-Roy 2012

UQÀM – Nouvelles

« Bernard Andrès, professeur associé au Département d’études littéraires, a remporté le prix Gabrielle-Roy 2012 pour son essai Histoires littéraires des Canadiens au XVIIIe siècle, paru aux Presses de l’Université Laval. Décerné par l’Association des littératures canadiennes et québécoise (ALCQ), ce prix récompense le meilleur essai sur la littérature canadienne et québécoise publié en français.

…Membre de la Société royale du Canada, de l’Union des écrivains du Québec et de l’Association internationale d’études québécoises, Bernard Andrès s’intéresse aux origines des lettres québécoises, de la Nouvelle-France au XIXe siècle. Il dirige depuis 1991 le projet de recherche Archéologie du littéraire au Québec (ALAQ), dont le dernier volet s’intitule  «L’archéologie de l’humour au Québec. XVIIe-XIXe s.»

André Dorval honoré de la Médaille de l’Assemblée nationale

Bulletin n° 36, juin 2013

 

André Dorval honoré de la Médaille de l’Assemblée nationale

Québec, 30 mai 2013-C’est avec fierté que le député de Portneuf, monsieur Jacques Marcotte a remis la médaille de l’Assemblée nationale à monsieur André Dorval pour sa contribution à l’amitié, à la coopération et à la relation franco-québécoise.

« C’est un honneur pour moi de remettre la médaille de l’Assemblée nationale à un citoyen du comté de Portneuf qui a largement contribué au rayonnement culturel québécois tout au long de sa carrière et qui a su se démarquer dans le développement de la collaboration entre Français et Québécois », a déclaré le député Marcotte.

Cette récompense s’ajoute à la précieuse distinction obtenue en 2006, quand M. Dorval a été promu au rang d’Officier dans l’Ordre des arts et des lettres de la République française.

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