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Bulletin n°38, juin 2014

Un devoir de mémoire : le dépôt d’une gerbe de fleurs par les deux coprésidents de la CFQLMC dans l’un des cimetières militaires de Chérisy pour rappeler la contribution des soldats du 22e Régiment

Un devoir de mémoire : le dépôt d’une gerbe de fleurs par les deux coprésidents
de la CFQLMC dans l’un des cimetières militaires de Chérisy
pour rappeler la contribution des soldats du 22e Régiment

 

Par Gilles Durand

 

De g. à d. Gilbert Pilleul et Denis Racine, Chérisy, 5 avril 2014.

De g. à d. Gilbert Pilleul et Denis Racine, Chérisy, 5 avril 2014. Crédit CFQLMC – Gilles Durand

Les deux coprésidents de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC), Denis Racine et Gilbert Pilleul, ont profité de leur participation au colloque sur la Première Guerre mondiale, tenu à Paris le 4 avril 2014, pour faire un retour sur des lieux d’affrontement le long du front occidental. Le voyage réunit des représentants des deux sections de la CFQLMC le lendemain le samedi 5 avril. Il débute par un arrêt à un musée d’envergure internationale, l’Historial de la Grande Guerre de Péronne. Inauguré en 1992 sur le site d’un ancien quartier général allemand, il présente une exposition ouvrant une fenêtre sur l’Europe de l’Ouest de l’époque, mettant en scène non seulement les combattants français, mais aussi les Britanniques et les Allemands. Les objets de la vie quotidienne des soldats dans les tranchées sont présentés à l’horizontal dans des rectangles ou fosses peu profondes, pour éviter de donner une impression de triomphalisme. L’exposition évite également le rappel des horreurs des tranchées, corps déchiquetés, rats, puanteurs, etc. Elle se démarque par sa sobriété et vise avant tout à laisser le visiteur imaginer lui-même ce que pouvait être la vie dans les tranchées.

La visite se poursuit ensuite à Vimy, jusqu’à la crête, qui surplombe la plaine environnante. Là apparaît une œuvre architecturale monumentale portant les noms de plus de 11 000 militaires canadiens disparus en France entre 1914 et 1918. Enfin, Chérisy marque la dernière étape. Les deux coprésidents s’arrêtent dans l’un des cimetières présents sur le territoire de la commune. L’endroit renferme les stèles d’environ 200 combattants identifiées chacune à leur nom et à leur régiment d’appartenance dont le 22e. Denis Racine et Gilbert Pilleul y déposent une gerbe de fleurs pour rappeler leur bravoure et leur générosité lors des batailles sanglantes qui se sont déroulées pour repousser les Allemands.

George-Étienne Cartier (1814-1873)

George-Étienne Cartier (1814-1873)

Par Denis Racine, AIG
Avers et revers de la médaille Sir George-Étienne Cartier (Coll. Yves Beauregard).

Avers et revers de la médaille Sir George-Étienne Cartier (Coll. Yves Beauregard)

George-Étienne Cartier est né il y a 200 ans, le 6 septembre 1814, à Saint-Antoine-sur-Richelieu. Après des études au collège de Montréal, dirigé par les sulpiciens, il devient membre du Barreau du Bas-Canada, en 1835. Il exerce en pratique privée à Montréal où sa clientèle compte les sulpiciens et la compagnie du chemin de fer du Grand Tronc. Il appuie les Patriotes et participe à la bataille de Saint-Denis, en novembre 1837. Il s’enfuit aux États-Unis et revient après l’amnistie d’octobre 1838.

Il est élu député de Verchères à l’Assemblée législative du Canada-Uni, en 1848. Son mandat sera reconduit en 1851, 1854,1855 et 1858. Il représente ensuite le comté de Montréal-Est de 1861 à 1867. Après la Confédération, il est élu à nouveau député de Montréal-Est à la Chambre des communes et, en vertu du double mandat, député de Beauharnois à l’Assemblée législative du Québec. Battu aux élections fédérales de 1872 dans Montréal-Est, il est élu dans le comté de Provencher (Manitoba) et conserve ces sièges jusqu’à son décès.

Il devient ministre en 1855 dans le cabinet MacNab-Taché, puis dans celui de Taché-Macdonald l’année suivante. Il forme deux ministères avec John A. Macdonald de 1858 à 1862. Il redevient procureur général dans les gouvernements qui se succèdent jusqu’en 1867. Il participe aux conférences de Charlottetown, de Québec et de Londres qui donneront lieu à la naissance de la Confédération canadienne le 1er juillet 1867. Il est nommé ministre de la Milice et de la Défense en 1867. Il meurt en fonction le 20 mai 1873, à Londres, où il s’était rendu à la suite de problèmes de santé l’automne précédent.
Il avait épousé Hortense Fabre en 1846, fille du maire de Montréal, Édouard-Raymond Fabre (1799-1854), et sœur du premier archevêque de cette ville, Mgr Édouard-Charles Fabre (1827-1896) et d’Hector Fabre (1834-1910), sénateur et premier représentant du Québec à Paris (1882-1910).

La reine Victoria l’a fait baronnet en 1868. Il est l’auteur de la chanson bien connue O Canada, mon pays, mes amours.

L’idée de commémorer la mémoire de Cartier a fait son chemin depuis son décès et c’est en 1911, lors d’un banquet au Monument national, à Montréal, que l’on forme un comité sous la présidence d’Eugène W. Villeneuve. L’année 1914 devait marquer le centenaire de la naissance de Cartier et le cinquantième anniversaire des conférences de Charlottetown et de Québec. Toutefois, la Première Guerre mondiale fait sursoir aux projets élaborés. Le retour de la paix permet donc l’érection des statues de Cartier à Montréal, Ottawa et Saint-Antoine en 1919 et à Québec en 1920.

Pour souligner ces évènements, on fait graver une médaille, l’une des plus belles de notre répertoire, « un travail d’une exécution remarquable, particulièrement soignée », selon l’avocat et numismate Raymond Boily.

Le graveur n’est pas connu, mais la médaille a été frappée par la maison montréalaise Caron et frères. Elle est en deux modules, l’un d’un diamètre de 80 mm, en bronze et en argent, pour les invités d’honneur et l’autre de 35 mm, en bronze, pour le grand public. Trois exemplaires en or sont offerts au roi George V (qui avait, depuis Londres, présidé la cérémonie du dévoilement du monument Cartier à Montréal, en 1919), au président des États-Unis et au président de la République française.

Sur l’avers, apparaît le buste de Cartier et la légende « Sir George-Étienne Cartier, baronnet, 1814-1914 ». « L’effigie de Cartier est traitée avec vigueur, sans mollesse. On ne retrouve pas le style évanescent de l’époque, mais de la fermeté et une certaine noblesse dans les traits : le graveur a su idéaliser sans complaisance le personnage, ce qui était alors peu courant » (Raymond Boily).

Le revers reproduit les armes de Cartier qui lui ont été concédées à la suite de son anoblissement, avec sa devise « Franc et sans dol », surmontée du titre de sa célèbre chanson : O Canada, mon pays, mes amours.

 

Source : Cap-aux-Diamants, n° 117, printemps 2014, p. 34

Francine Lelièvre, lauréate du « Prix du service méritoire » 2014 remis par l’Association des musées canadiens 2014-04-09

Francine Lelièvre, lauréate du « Prix du service méritoire » 2014
remis par l’Association des musées canadiens 2014-04-09

Francine Lelièvre, lauréate du « Prix du service méritoire » 2014.

Francine Lelièvre, directrice générale de Pointe-à-Callière

Francine Lelièvre, directrice générale de Pointe-à-Callière, cité d’archéologie et d’histoire de Montréal, est la récipiendaire du Prix du service méritoire 2014 remis par l’Association des musées canadiens (AMC). Cet honneur lui a été conféré lors de l’Assemblée générale annuelle de l’AMC, tenue à Toronto le 9 avril 2014, afin de souligner sa contribution exceptionnelle au secteur muséal canadien. Par ce prestigieux prix qui reconnaît la carrière remarquable d’un brillant spécialiste de musée – l’AMC reconnaît l’apport et l’excellence de Francine Lelièvre qui évolue dans le domaine depuis 1973 et qui a fondé et dirige Pointe-à-Callière depuis sa création en 1992. Seul musée d’archéologie d’envergure au Canada, sa mission est de conserver et de mettre en valeur des sites et des bâtiments de grande importance qui témoignent du lieu de fondation de Montréal et de son histoire. Pointe-à-Callière reçoit près de 400 000 visiteurs par année, dont 100 000 jeunes.

Une carrière prolifique marquée par l’excellence
Avec de très nombreuses réalisations à son actif, Francine Lelièvre a d’abord fait sa marque à Parcs Canada alors qu’elle dirigeait la mise en valeur et l’interprétation d’une trentaine de lieux historiques et de parcs nationaux, dont le site de Grande-Grève, au parc national du Canada Forillon et du lieu historique national Louis-S.-St-Laurent à Compton en Estrie. Elle a aussi fait partie de l’équipe fondatrice du Musée de la civilisation à Québec à titre de directrice des Expositions ainsi que créé et présidé pendant plusieurs années Processus inc., une entreprise spécialisée en muséologie, où elle a été associée à la naissance d’une vingtaine d’institutions muséales au Québec et à l’étranger. Francine Lelièvre est la fondatrice et la directrice générale de Pointe-à-Callière, cité d’archéologie et d’histoire de Montréal qui, depuis son ouverture en 1992, a reçu plus de 80 prix dont 15 internationaux.

Des réalisations et des innovations qui font avancer le secteur des musées
Reconnue pour la qualité et l’efficacité de sa gestion de projets et d’équipements culturels, Francine Lelièvre possède une vaste expertise, allant de la mise en œuvre de grands chantiers de recherche, entre autres en archéologie, à la conservation in situ de sites majeurs du patrimoine québécois et canadien, mais également à la réalisation d’expositions d’envergure marquées par l’innovation et l’utilisation des technologies appliquées à la muséographie. Ces expositions ont permis de présenter à Montréal de magnifiques objets de collections, dont plusieurs font partie du patrimoine de l’humanité. Parmi les grandes expositions présentées en exclusivité mondiale à Pointe-à-Callière, soulignons L’archéologie et la Bible – Du roi David aux manuscrits de la mer Morte, Japon, Les Étrusques – Civilisation de l’Italie ancienne, Île de Pâques, le grand voyage, ainsi que Varna, le Premier or du monde, secrets anciens. Francine Lelièvre a tissé au cours des ans un important réseau de contacts avec les plus grands musées à travers le monde et elle a été l’instigatrice de colloques internationaux importants.

Une nouvelle reconnaissance qui témoigne de son apport exceptionnel

Le Prix du service méritoire de l’AMC vient témoigner à nouveau de l’importance de l’œuvre de Francine Lelièvre dans le secteur des musées : elle est récipiendaire de nombreux prix et distinctions, dont l’Ordre du Canada en 2014, le Prix Carrière 2013 remis par la Société des musées québécois (SMQ), le Prix Grand Ulysse remis par Tourisme Montréal pour sa contribution exemplaire au rayonnement touristique de Montréal auquel s’est ajouté le Prix du lieutenant-gouverneur en 2012. Notons qu’un doctorat honoris causa de la Faculté des sciences humaines de l’Université du Québec à Montréal lui a également été remis en 2011 et qu’elle a reçu le titre de Chevalier de l’Ordre du Mérite de France remis en 2008 et celui de Chevalier de l’Ordre national du Québec attribué en 2002.

Remise de la médaille de l’Assemblée nationale à trois grands amis du Québec pour leur engagement indéfectible envers la relation franco-québécoise

Remise de la médaille de l’Assemblée nationale à trois grands amis du Québec
pour leur engagement indéfectible envers la relation franco-québécoise

Par Denis Racine
Coprésident, Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC)
De g. à d. Michel Robitaille, Janine Giraud-Héraud, Georges Poirier, Marie-Agnès Castillon et Jacques Chagnon.

De g. à d. Michel Robitaille, Janine Giraud-Héraud, Georges Poirier, Marie-Agnès Castillon et Jacques Chagnon
Crédit : Terre-de-Provence-Québec

Le 3 février 2014, lors d’une cérémonie tenue à la Délégation générale du Québec à Paris et en présence du Délégué général, M. Michel Robitaille, le président de l’Assemblée nationale du Québec, M. Jacques Chagnon, a remis la Médaille de l’Assemblée nationale à trois grands amis du Québec pour leur contribution incontournable au rapprochement des deux peuples de chaque côté de l’Atlantique. Les récipiendaires sont Mme Marie-Agnès Castillon, Mme Janine Giraud-Héraud, M. Georges Poirier.

Mme Marie-Agnès Castillon a occupé le fauteuil de présidente nationale de l’Association France-Québec de 2006 à 2011. Au cours de ses cinq années de présidence, Mme Castillon fut une source d’inspiration continuelle et sut maintenir le feu sacré parmi les membres de l’Association, sans compter son accueil et sa disponibilité proverbiales envers les membres de l’Association jumelle Québec-France désireux d’obtenir du support de leur sœur jumelle.

Mme Janine Giraud-Héraud, présidente de la Régionale Terre-de-Provence-Québec de France-Québec, est à l’origine et la coordonnatrice de la préparation d’une série de douze volumes, intitulée Ces villes et villages de France, … berceau de l’Amérique française, dont le douzième et dernier paraîtra sous peu. Ces guides sont le fruit de plus de dix ans d’un travail acharné : maintien du feu sacré parmi les membres des régionales de France-Québec engagés dans le projet de mettre en lumière les lieux de départ vers l’Amérique de même que les pionniers qui les ont quittés, organisation de six séminaires et colloques, à la fois rencontres de concertation et occasions d’échanges sur des thèmes reliés à l’aventure commune des Français et des Québécois, dont le dernier colloque date d’octobre 2012. Voir aussi l’espace Quoi de neuf sur le site Internet de la CFQLMC.

M. Georges Poirier a contribué et contribue toujours d’une façon très significative au rayonnement de France-Québec, et ce sous plusieurs chapeaux : président de l’Association de 1992 à 1999, membre actuel du Bureau national et directeur des publications de France-Québec, dont le mensuel France-Québec mag, que Français et Québécois se doivent de consulter pour se tenir au courant de l’actualité. M. Poirier exerce aussi la fonction de conseiller municipal de Laval (Mayenne).

C’est en ces termes que le coprésident de la CFQLMC, M. Denis Racine, exprime la reconnaissance des Québécois aux personnes honorées : « Tous trois sont de grands amis du Québec. La Commission salue leur travail et les félicite pour cet honneur bien mérité qui représente le témoignage de remerciement et d’affection du Québec et des Québécois à leur égard. »

Colloque commémoratif de la Première Guerre mondiale Tenu le 4 avril 2014 de 10 h à 17 h À l’Hôtel des Invalides, Paris

Colloque commémoratif de la Première Guerre mondiale
Tenu le 4 avril 2014 de 10 h à 17 h
À l’Hôtel des Invalides, Paris

Mobilisations, tensions, refus en 1914-1918,

le Québec dans la guerre

 

Programme

(Cliquer sur le titre d’une communication en bleu pour obtenir le résumé – La publication des actes est prévue)

10 h
Discours Ouverture
Monsieur Philippe NAVELOT, Directeur de la DMPA (Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la Défense)
Michel ROBITAILLE, Délégué Général du Québec
Gilbert PILLEUL, président de la CFQLMC- France

10 h 30
Introduction générale
Serge BERNIER, Membre associé au Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM)

TENSIONS ET MOBILISATIONS
Président de séance : Gilbert PILLEUL, co-président CFQLMC

11 h
Jean-Philippe WARREN, professeur titulaire au Department of Sociology & Anthropology de Concordia University (Montréal),
« L’opposition des Canadiens français à la conscription : un pacifisme aux accents romains »

11 h 20
Béatrice RICHARD, professeur au Collège militaire royal de Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu),
« Le Québec face à la conscription (1917-1918) : essai d’analyse socioculturelle d’un refus »

11 h 40
Magda FAHRNI, professeure agrégée au Département d’histoire de l’université du Québec à Montréal (UQAM),
« La Première Guerre mondiale et l’intervention étatique au Québec : le cas des accidents du travail »

12 h
Discussion
Discutant : Fabrice Bensimon, professeur à l’université Paris 4 – Sorbonne

14 h
SOLDATS
Président de séance : Jacques Portes, professeur à l’université de Paris 8 – Vincennes-Saint-Denis

14 h
Marcelle CINQ-MARS, archiviste principale (archives militaires) à Bibliothèque et Archives Canada,
 « De la persuasion à la conscription. Recruter les Canadiens-Français »

14 h 20
Michel LITALIEN, Direction de l’Histoire et du patrimoine au ministère de la Défense nationale du Canada (Ottawa),
 « Expériences du front. Les volontaires québécois du Corps expéditionnaire canadien »

14 h 40
Discussion
Discutant : André Loez, maître de conférences à l’Institut d’Etudes Politiques  de Paris

MEMOIRES
Président de séance : Laurent Veyssière, chef de la délégation des patrimoines culturels au ministère de la Défense (Paris)

15 h 30
Carl BOUCHARD, professeur au Département d’histoire de l’Université de Montréal,
« Antimilitarisme, anti-impérialisme ou pacifisme ? Mémoire de la guerre et promotion de la paix au Québec après 1918 »

16 h 00
Charles-Philippe COURTOIS, professeur-adjoint au Collège militaire royal de Saint-Jean,
« La Première Guerre mondiale et le développement d’un nouvel indépendantisme québécois »

16 h 20
Mourad DJEBABLA-BRUN, professeur adjoint au Collège militaire du Canada (Kingston),
« Le 11 Novembre au Canada. Un enjeu de mémoire »

16 h 40
Discussion
Discutant : Nicolas Offenstadt, maître de conférences à l’université de Paris 1 – Panthéon-Sorbonne

17 h 00
Conclusion générale
Hervé Drévillon, professeur à l’université de Paris 1 – Panthéon-Sorbonne
Denis Racine, Président de la CFQLMC- Québec

Résumés des communications – Colloque commémoratif de la Première Guerre mondiale – Gilbert PILLEUL, coprésident de la CFQLMC- France

Colloque commémoratif de la Première Guerre mondiale

Mobilisations, tensions, refus en 1914-1918,
le Québec dans la guerre

 

Résumés des communications

Discours Ouverture

 

Gilbert PILLEUL, coprésident de la CFQLMC- France
        

Mesdames, Messieurs, chers intervenants et cher public,
Permettez-moi d’exprimer d’abord des remerciements envers :

Monsieur Philippe Navelot, Directeur de la DMPA (Direction de la mémoire, du patrimoine et des Archives du ministère de la Défense) et à son précieux collaborateur, Laurent Veyssière,  qui ont  eu l’initiative de cette journée d’étude sur le Québec et la première Guerre mondiale à l’occasion du centenaire de ce conflit, qui en ont suivi la préparation et sont allés en chercher les  moyens.

Merci également à Michel Robitaille, Délégué général du Québec qui nous fait l’honneur et le plaisir d’être parmi nous aujourd’hui. Sa présence est un encouragement pour notre Commission dans la mesure où elle exprime l’intérêt porté par le Québec à l’approfondissement de la connaissance de notre histoire commune et par voie de conséquence à l’entretien du lien historique qui s’est toujours maintenu entre la France et le Québec.

Merci encore à l’université Paris 1-Sorbonne, partenaire de ce projet, représentée ici par Nicolas Offentstadt, qui interviendra au cours de la matinée.

Merci à  tous les membres de la section française de  la CFQLMC, Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, qui ont assuré la préparation de cette journée d’étude. Je ne peux les nommer tous mais ils forment une belle équipe sur laquelle, je sais pouvoir compter.

Notre commission est bilatérale. Elle a donc  aussi une section au Québec. De ce fait, tous nos travaux se font en étroite collaboration ce qui donne à notre Commission l’efficacité qu’on lui connaît et justifie sa raison d’être. Denis Racine préside la section québécoise. Il est parmi nous aujourd’hui et  prendra la parole à la fin de notre journée.

Merci au public venu entendre et débattre les intervenants au cours  de cette journée d’étude qui porte sur un sujet peu étudié du moins en France et qui, pourtant soulève de nombreuses questions d’un grand intérêt dans l’histoire de la relation franco-québécoise mais aussi, au plan universel, sur l’attitude des peuples face à la guerre.

Avant d’aborder ces questions, je tiens à rendre hommage à Jacques Le Goff, grand historien qui vient de nous quitter. Son oeuvre est immense mais ce qui importe de rappeler ici, c’est le terme de « globalité »qu’il employait pour parler de la méthode historique. Car précisément, nos travaux auront à aborder tous les aspects des questions soulevées par le Québec dans la première Guerre mondiale.

Le Québec dans la première Guerre mondiale pose en particulier, le problème de l’engagement des Québécois dans la guerre soit au temps du volontariat soit au temps de la conscription, c’est-à-dire de l’enrôlement obligatoire.

Un peuple ne fait jamais la guerre, seul ou en alliance avec d’autres peuples, que pour défendre ses intérêts propres. Si les Québécois ont accepté de soutenir l’effort de guerre des Alliés par la fabrication au Québec de munitions et par l’envoi de denrées alimentaires, ils ont été beaucoup plus réticents à l’idée de laisser partir les forces vives du pays, les hommes en état de faire la guerre pour les envoyer combattre en Europe.

Toutefois, il serait faux d’affirmer que les Québécois sont restés indifférents au destin de l’Europe et en particulier à  l’avenir de la France. Un régiment de francophones dirigé par des officiers francophones fut créé dès le début de la guerre avec des volontaires. Ce  22ème Royal régiment mena avec succès de durs combats, en particulier  en Flandre et sur la Somme et fut honoré de nombreuses décorations pour son action glorieuse.

Mais en 1917, au moment où fut imposée la conscription, l’incompréhension fut profonde. Pourquoi dégarnir au Québec, les ateliers de fabrication d’armes et de munitions pour les Alliées ? Compromettre la livraison de denrées alimentaires pour la Grande-Bretagne en réduisant le nombre d’actifs au Québec? Durant tout ce conflit, les Québécois eurent comme souci premier, celui de  l’avenir de leur pays et plus largement celui du Canada. Héritiers de ceux qui avaient accepté la Confédération, ils s’étonnèrent du comportement de certains Canadiens anglophones prêts à confondre l’avenir du Canada avec celui de  la Grande-Bretagne.

En 1917, la guerre était devenue totale et  le conflit se prolongeant posait de plus en plus de problèmes : ravitaillement des  populations,  livraison des matériels de guerre, mutineries, pertes en hommes sur le front toujours plus élevées. Pourquoi imposer la conscription alors qu’il est désormais évident que le vainqueur ne sera pas celui qui aura aligné le plus d’hommes sur le front mais celui qui aura pu « tenir » le plus longtemps, disposant de la plus grande  capacité de production en  matériels et en munitions. La guerre n’était plus seulement militaire mais était devenue industrielle et économique.

Résumés des communications – Colloque commémoratif de la Première Guerre mondiale – Introduction générale

Colloque commémoratif de la Première Guerre mondiale

Mobilisations, tensions, refus en 1914-1918,

le Québec dans la guerre

 

Résumés des communications

 

Introduction générale

Serge BERNIER, membre associé au Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM)

Le propos aborde surtout le thème des mobilisations, en rappelant brièvement l’expérience française et en  mettant l’accent sur celle qu’a vécue le Canada, au moment de la Grande Guerre. Le caractère du ministre de la Milice et de la Défense, Samuel Hughes, qui fut derrière la mobilisation canadienne, est évoqué ainsi que le sort qui fut fait aux volontaires canadiens-français. Certaines des erreurs commises sont rappelées : constitution de divisions sans une véritable prise en compte des pertes;  recrutement des volontaires en panne dès 1916; francophones du Québec, soit près de 30% de la population canadienne, qui ne se sentaient pas impliqués dans le conflit. Le désir du Premier Ministre, Robert Laird Borden, d’utiliser l’effort militaire pour obtenir plus d’autonomie de la part de la Grande-Bretagne, mis en difficulté par le manque de volontaires,  conduit  finalement le gouvernement à instaurer la conscription. Les  questions du refus et des tensions, objets également de ce colloque, sont touchées, de façon très succincte.

Résumés des communications – Colloque commémoratif de la Première Guerre mondiale – L’opposition des Canadiens français à la conscription : un pacifisme aux accents romains

Colloque commémoratif de la Première Guerre mondiale

Mobilisations, tensions, refus en 1914-1918,

le Québec dans la guerre

 

Résumés des communications

 

Tensions et mobilisations

 

Jean-Philippe WARREN, professeur titulaire au Department of Sociology & Anthropology de Concordia University (Montréal),
« L’opposition des Canadiens français à la conscription : un pacifisme aux accents romains »

Au tournant du XXe siècle, les autorités catholiques n’avaient de cesse de rappeler la population canadienne-française à la nécessité de s’orienter selon les préceptes et principes dictés par le Saint-Siège. Il faut par conséquent mesurer aussi cette influence si l’on veut comprendre le sentiment isolationniste qui habitait les Canadiens français pendant la Grande Guerre. Directeur du quotidien le Devoir, qu’il avait fondé quatre ans plus tôt, Henri Bourassa illustre avec force cette influence romaine. Lui qui, dans un premier temps, avait articulé sa dénonciation de la Première Guerre mondiale sur la critique (entreprise depuis la guerre des Boers) de la participation du Canada aux guerres de l’Empire britannique, allait en effet peu à peu modifier sa position afin de prendre en compte les messages pontificaux en faveur de la paix, ce qui lui a permis d’évoluer vers ce que l’on peut appeler un pacifisme chrétien ou un neutralisme catholique. Or, cette position politique n’était pas facile à tenir, non seulement à cause du déferlement sur le pays d’une vague de patriotisme guerrier, mais aussi à cause de la faiblesse politique du Vatican, siège d’un gouvernement qui comptait désormais pour rien, ou presque rien, dans le nouvel équilibre mondial.

Résumés des communications – Colloque commémoratif de la Première Guerre mondiale – La Première Guerre mondiale et l’intervention étatique au Québec : le cas des accidents du travail

Colloque commémoratif de la Première Guerre mondiale

Mobilisations, tensions, refus en 1914-1918,

le Québec dans la guerre

 

Résumés des communications

 

Tensions et mobilisations

 

Magda FAHRNI, professeure agrégée au Département d’histoire de l’université du Québec à Montréal (UQAM),
« La Première Guerre mondiale et l’intervention étatique au Québec : le cas des accidents du travail »

Au Canada comme ailleurs, la Première Guerre mondiale a pris des allures de guerre totale.  En tant que colonie de la Grande-Bretagne, un des pays belligérants principaux, l’une des contributions principales du Canada pendant cette guerre était le travail industriel, l’approvisionnement de la Grande-Bretagne et de ses alliés en chars d’assaut, en obus et en munitions, mais aussi la confection d’uniformes militaires, de chaussures, de tentes de soldats, de couvertures en laine, de cigarettes et de friandises destinées aux forces armées.  Parmi les centres canadiens de la production industrielle en temps de guerre, Montréal était au premier chef, avec ses énormes poudrières et usines, employant des milliers d’ouvriers et d’ouvrières.  D’autres villes québécoises – Beloeil, Hull, Lachute, Québec, Lévis, Trois-Rivières, Shawinigan, Drummondville, Sherbrooke et Windsor Mills – ont contribué, elles aussi, à cette production industrielle.  Les conditions de travail dans ces usines rapidement réaménagées pour les fins de la guerre étaient difficiles et il s’y est produit, notamment dans les usines de munitions et les fabriques d’explosifs, une augmentation dramatique du nombre d’accidents du travail.  Pourtant, le gouvernement québécois n’a pas profité du moment de la guerre pour adopter une nouvelle législation; il s’est contenté plutôt de poursuivre l’inspection des manufactures et l’application de la Loi des accidents du travail de 1909.  Cette intervention étatique somme toute modeste témoigne de l’idéologie libérale ambiante, profondément ancrée dans la culture québécoise et canadienne de l’époque.

Résumés des communications – Colloque commémoratif de la Première Guerre mondiale – Expériences du front. Les volontaires québécois du Corps expéditionnaire canadien

Colloque commémoratif de la Première Guerre mondiale

Mobilisations, tensions, refus en 1914-1918,

le Québec dans la guerre

 

Résumés des communications

 

Soldats

 

Michel LITALIEN, Direction de l’Histoire et du patrimoine au ministère de la Défense nationale du Canada (Ottawa),
« Expériences du front. Les volontaires québécois du Corps expéditionnaire canadien »

Lorsque l’on aborde la participation des Canadiens français à la Première Guerre mondiale, on fait le plus souvent référence aux mots «conscription» et «déserteurs». Le faible tôt de participation des Canadiens français à cette guerre fait toujours l’objet de discussions, mais pour des raisons bien différentes. Pourtant, on semble ignorer qu’environ 35 000 Canadiens français ont combattu ou ont servi lors de la Première Guerre mondiale, et qu’ils furent presque tous volontaires. Malheureusement, la plupart de ces combattants de la Première Guerre mondiale se sont faits discrets. Seule une poignée a laissé un témoignage publié. Que sait-on de ces derniers? Leur expérience de la guerre a-t-elle été différente de celle de leurs homologues anglophones? Comment ont-ils vécu leur guerre? C’est à ces questions que nous tenterons de répondre.

Résumés des communications – Colloque commémoratif de la Première Guerre mondiale – Le 11 novembre au Canada. Un enjeu de mémoire

Colloque commémoratif de la Première Guerre mondiale

Mobilisations, tensions, refus en 1914-1918,

le Québec dans la guerre

 

Résumés des communications

 

Mémoires

 

Mourad DJEBABLA-BRUN, professeur adjoint au Collège militaire du Canada (Kingston),
« Le 11 novembre au Canada. Un enjeu de mémoire »

Le rapport du Québec, et plus spécifiquement des Canadiens français à la Grande Guerre ne fut pas chose aisée. Conflit lointain, soumission impériale, pression de la majorité anglophone, défense de sa langue en Ontario, volonté de demeurer sur sa terre, épisode de la conscription, ce sont autant d’éléments qui sont venus troubler le rapport du Canadien français à la Première Guerre mondiale : c’est ce que nous en dit l’histoire. Bien entendu, ces éléments ont marqué la communauté canadienne-française du Québec qui a pu se les approprier afin de rendre compte de son expérience du conflit mondial. Mais c’est alors faire fi de la contribution canadienne-française à l’effort de guerre canadien en hommes, en munitions, en denrées, et en argent. Néanmoins, « je me souviens » se complète fort bien avec « j’oublie » pour définir une expérience qu’une communauté veut se donner du passé afin de s’y individualiser et de s’y retrouver. Cette attitude est d’autant plus farouche que la mémoire des disparus de 14-18 a très vite été récupérée par un projet national canadien globalisant et niveleur de différences. Dans le cas d’une mort reconnue comme ayant été bénéfique à la préservation d’idéaux ou d’une Dans le cas d’une mort reconnue comme ayant été bénéfique à la préservation d’idéaux ou d’une collectivité, c’est autour du discours du « mort pour » que se construisent un modèle et un idéal national. C’est dans cette optique que, de 1919 à nos jours, la cérémonie du 11 novembre au Canada fut un laboratoire mémoriel. Le Canada s’attela en effet dès l’après-guerre à « construire » de toute pièce, par le biais de la cérémonie commémorative du 11 novembre, une mémoire « canadienne » de la Grande Guerre.

Résumés des communications – Colloque commémoratif de la Première Guerre mondiale – Conclusion générale – Denis Racine, Président de la CFQLMC- Québec

Colloque commémoratif de la Première Guerre mondiale

Mobilisations, tensions, refus en 1914-1918,

le Québec dans la guerre

 

Résumés des communications

 

Conclusion générale

Denis Racine, Président de la CFQLMC- Québec

Par Gilles Durand

En guise de conclusion générale, le coprésident de la CFQLMC – Québec, Denis Racine, prend la parole pour rappeler que beaucoup ont surtout retenu de la Première Guerre l’opposition des Canadiens français à la conscription en 1917. Pourtant, il faut tenir compte que malgré une scission de la société canadienne sur cette question à l’époque, les Québécois ont contribué d’une façon importante au conflit dans les tranchées. De plus, cette période trouble a joué aussi un rôle majeur dans la transformation de l’économie, agriculture et industrie étant mises au service de la cause alliée. La société elle-même se trouva transformée par le travail des femmes hors du foyer, dans l’industrie de guerre. Celles-ci se gagneront même le droit de vote.

La journée qui vient de se terminer incite à pousser encore plus loin la recherche et la réflexion pour mieux départager la réalité du mythe. Aussi le coprésident invite-t-il les participants à un second colloque qui se tiendra cette fois au Québec, au collège militaire Saint-Jean, les 31 octobre et 1er novembre 2014. Un comité est déjà à l’œuvre pour préparer le programme. La publicité viendra sous peu.

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