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Bulletin n°45, décembre 2018

Bulletin n°45, décembre 2018

Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC)

SOMMAIRE

 
Rédaction : Roger Barrette
Webmestre : Raynald Lemieux

 

NOUVELLE SIGNATURE

Récemment, la Commission s’est dotée d’un nouveau visuel afin d’enchâsser son message institutionnel.

Elle y invite tout un chacun à lui faire des propositions de manière à multiplier au cours des prochaines années les lieux de mémoire franco-québécois.

 

  La mémoire vivante de la relation franco-québécoise
Carte de Noël   Bonne année 2019  
 <–Sommaire

COMMÉMORATION DE 1918 ET ENJEUX D’APRÈS-GUERRE

La Commission et la Fédération Histoire Québec, en collaboration avec d’autres précieux partenaires (le Collège militaire royal de Saint-Jean, la Mission Centenaire 1914-1918 de France, le ministère des Anciens Combattants), ont tenu un colloque scientifique les 9 et 10 novembre dernier à Saint-Jean-sur-Richelieu, dans le but de commémorer le centenaire de la fin de la Grande Guerre. Ce colloque avait pour thème : 1918-1919 : Défis et enjeux de l’après-guerre au Québec.

Ci-après, M. Gilles Durand, membre associé de la Commission, rend compte des principales interventions et des activités qui s’y sont déroulées.

1918-1919 : Défis et enjeux de l’après-guerre au Québec

 

Les allocutions inaugurales

Colonel Gervais Carpentier

Colonel Gervais Carpentier

Après avoir souhaité la bienvenue à la centaine de participants, le colonel Gervais Carpentier, commandant du Collège militaire royal de Saint-Jean (CMR) a déclaré : «L’histoire militaire canadienne et plus particulièrement québécoise est un domaine de recherche essentiel à nos yeux et le CMR de Saint-Jean et son corps professoral en font la promotion. […] Cette rencontre scientifique est également une belle façon de célébrer le retour de l’enseignement universitaire au CMR de Saint-Jean. »

M. Richard M. Bégin

M. Richard M. Bégin

Pour sa part, le président de la Fédération Histoire Québec, M. Richard M. Bégin, a présenté le thème du colloque, en ces termes: « Nos compatriotes sont revenus pour s’atteler rapidement à la tâche de reconstruire une société prospère et en paix.

C’est autour de ce thème que nous avons réuni des conférenciers, historiens et chercheurs, qui partageront avec vous leur savoir sur les défis et les enjeux de l’Après-guerre au Québec.

M. Denis Racine

M. Denis Racine

Au nom de la Commission, monsieur Racine a souhaité la bienvenue aux participants. Dans son allocution, il a souligné que : « au Canada, nous avons déploré près de 65 000 morts et de 150 000 blessés. Sur une population totale de 4,5 millions d’habitants, cette offrande de sang ne fut pas négligeable. Durant le colloque [de 2014], nous avons démontré que contrairement aux idées reçues, les Québécois ont contribué au même titre que les autres Canadiens. »

La Consule générale de France à Québec, Mme Laurence Haguenauer, ne pouvait pas être présente au colloque. Elle a confié au coprésident de la Commission un message à l’intention des participants. Monsieur Denis Racine en a fait lecture. En voici plusieurs extraits.

« Nous commémorerons dimanche, et toute cette semaine, un événement majeur de notre histoire collective. […]

Le Président de la République française a voulu leur donner toute la solennité et l’inclusivité qu’elles méritent. Et il a souhaité placer ces commémorations sous le double signe de la mémoire, et de l’avenir. […]

Le Consulat général de France à Québec s’est engagé dans ces commémorations dans le même esprit, et avec la volonté de mettre en lumière un chapitre commun important de l’histoire de la France et du Québec.

Une semaine d’événements a été organisée et coordonnée, en lien notamment avec nos amis de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, que je souhaite remercier ici, et d’autres partenaires.

Le colloque auquel vous assistez aujourd’hui, et auquel je souhaite m’associer par ce message, participe à cet effort commun de souvenir et de compréhension.
Je vous souhaite des travaux et des débats fructueux et je donne rendez-vous, à ceux qui seraient à Québec ce dimanche, au Musée de la civilisation à 14h00 pour un événement commémoratif et citoyen ! »

M. Laurent Veyssière

M. Laurent Veyssière

À titre de directeur général adjoint de la Mission Centenaire 1914-1918, le nouveau coprésident de la Commission, M. Laurent Veyssière était retenu à Paris pour accompagner le président Macron dans son itinérance sur le champ de bataille français. Il avait cependant préenregistré son allocution.

Dans celle-ci, il n’a pas manqué de mentionner que les préoccupations sont communes au Québec et en France : « […] les thèmes qui seront abordés dans votre colloque sont pour nombre d’entre eux identiques à ce que la France a connu à partir de 1919 : la sortie de guerre, le retour des soldats, valides et blessés, leur réinsertion dans la vie professionnelle, le deuil de ceux qui sont morts en France ou en Belgique, les bouleversements sociaux provoqués par ces quatre années de guerre, la place des femmes, le rôle des anciens combattants ou encore les politiques mémorielles liées au conflit. »

La conférence inaugurale : Carnets de guerre de Joseph-Alphonse Couture

M. Mourad Djebabla-Brun

M. Mourad Djebabla-Brun
Crédit: CFQLMC – Gilles Durand

La conférence inaugurale a été prononcée par M. Mourad Djebabla-Brun, historien et professeur au Collège militaire royal de Saint-Jean. Il a rappelé les souvenirs des combats d’un soldat de la Grande Guerre, qu’il vient d’éditer sous le titre Du Saint-Laurent au Rhin : Carnets de guerre 1914-1918 [de] Joseph Alphonse Couture, édité et annoté par Mourad Djebabla-Brun (Septentrion, 2018).

Le Québécois J-A Couture fut un des 35 000 Canadiens français qui se sont embarqués pour l’Europe et qui eut la chance d’échapper à la mort. Francophone, Couture fit partie du 22e Bataillon, mais aussi du Corps expéditionnaire canadien à majorité anglophone comme sapeur et comme cuisinier. En d’autres termes comme « acteur » et comme «observateur » de la guerre.

Le conférencier a fait surtout ressortir la valeur descriptive des carnets. « De Québec aux rives du Rhin en Allemagne, Joseph Alphonse Couture dresse un portrait complet de l’expérience d’un soldat canadien de la Première Guerre mondiale : de son recrutement… des années de souffrance dans les tranchées aux grandes offensives… et enfin de la démobilisation… Sans contredit, l’exceptionnelle richesse de ce témoignage d’un soldat canadien-français de la Première Guerre mondiale en fait un ouvrage de référence pour les historiens et le grand public voulant aborder l’histoire de 14-18 par le vécu et les émotions d’un jeune Québécois (Du Saint-Laurent au Rhin, p. 12-13). »

L’humour armé des lendemains de guerre : Joseph Lavoie et Moïse Martin (1919-1920)

M. Bernard Andrès

M. Bernard Andrès
Crédit: CFQLMC – Gilles Durand

Le professeur de lettres et auteur, M. Bernard Andrès, présente parmi les écrits de guerre marqués par l’humour, ceux d’observateurs plutôt qu’acteurs, Joseph Lavoie et Moïse Ernest Martin. Ceux-ci sont des infirmiers rattachés à un hôpital militaire canadien.

Ils nous présentent la Grande Guerre « vue d’en bas » au lendemain des événements en portant des jugements de valeur péjoratifs sur celle-ci : « …Je m’attacherai plus particulièrement dans la deuxième partie [de son ouvrage L’humour des Poilus Canadiens français dans la Grande Guerre] à deux infirmiers d’un hôpital militaire canadien : Oval et Rastus.

Sous ces pseudonymes, Joseph Lavoie (le rédacteur) et Moïse Ernest Martin (le caricaturiste) adressent la plus violente des critiques à leurs supérieurs. D’abord sous le manteau, puis dans la presse satirique montréalaise, et enfin dans une brochure de 1920, ces « justiciers masqués » poussent l’humour armé aux limites du pamphlet. Leur style « sério-comique » sert admirablement la guerre intestine que mènent au sein de la Grande Guerre ces deux originaux. Leur patriotisme ne peut être mis en doute, persuadés qu’ils sont de rendre justice aux soldats du rang [à l’encontre des officiers], d’exalter la valeur des Canadiens français, et de restaurer par le rire l’honneur de leur unité (p. 19) ».

Le Québec, les francophones et la Première Guerre mondiale, la mise à mort d’un mythe

M. Richard Garon

M. Richard Garon
Crédit: CFQLMC – Gilles Durand

M. Richard Garon, professeur en Science politique à l’Université Laval et auteur du livre Penser la guerre au futur publié en 2016, s’interroge sur le bien-fondé de l’image changeante des Canadiens français, selon que l’on se situe avant ou après la résistance à la conscription de 1917.

Avant 1917, l’image est celle de « magnifiques » combattants; après, ils sont accusés de ne pas avoir fait leur juste part dans la résistance aux envahisseurs, même de la part des Français de l’Hexagone.

Après en avoir recherché les fondements dans l’analyse d’un échantillon de plus de 3 038 dossiers de militaires, il en arrive aux explications suivantes :

  • « La composition du Corps expéditionnaire canadien (CEC – plus de 627 500 hommes) correspond presque à la démographie canadienne de cette période.
  • Les Canadiens de naissance [francophones et anglophones] sont moins enthousiastes que les immigrés : ils sont 65% de la population, mais seulement 39% du CEC.
  • Les [Canadiens] francophones sont plus enthousiastes que les autres Canadiens : ils sont 24,35% de la population, mais 38% des Canadiens de naissance du CEC.
  • Les francophones servent dans presque toutes les unités du CEC : plus d’une centaine par unité d’infanterie; présents dans les autres armes (cavalerie, artillerie, Corps des mitrailleurs, forestiers, cyclistes, médical, intendance, génie, vétérinaire), mais aussi dans les unités britanniques et le Royal Flying Corps.
  • Les Québécois (incluant tous les francophones et les anglophones ) sont légèrement moins enthousiastes : ils sont 24% de la population (étant donné que 243 000 francophones en viennent à quitter le Québec pour l’Ouest), mais seulement 22% du CEC; ceci représente 4245 volontaires de moins de ce qui est attendu, soit 0,69 % du Corps expéditionnaire. »

Cependant, on peut encore prétendre, affirme le conférencier, que les Québécois et les francophones ont contribué largement.

Le retour du guerrier : le 22e Bataillon d’infanterie, du 11 novembre 1918 à la démobilisation 

M. Michel L’Italien

M. Michel L’Italien
Crédit: CFQLMC – Gilles Durand

L’historien militaire, auteur et gestionnaire du réseau des musées des Forces canadiennes, M. Michel L’Italien, a traité de la démobilisation des soldats québécois appartenant au 22e Bataillon.

Une fois l’armistice signé, le 11 novembre 1918 (le traité de paix ne fut signé que le 28 juin 1919), le 22e Bataillon dut attendre jusqu’au 10 mai 1919 pour revenir au Québec. Composé d’un total de 5 919 militaires, officiers, sous-officiers et soldats, il comptait au retour 3 961 morts et blessés.

Dès son arrivée au Canada, la population québécoise reconnut sa contribution et l’acclama en héros pour le courage et la bravoure dont il avait fait montre.

Très vite cependant, la dure réalité le rattrapa. Ordre avait été donné par le gouvernement canadien, le 1er avril 1919, de limiter l’effectif militaire permanent à 5 000 soldats. Pour y arriver, la dissolution complète du 22e avait été prévue.

Cependant, à la suite des interventions des dirigeants québécois, une solution de compromis fut trouvée : on coupa dans la Force permanente et deux bataillons du 22e furent réactivés et y furent intégrés. L’avenir du 22e fut davantage assuré quand il put enfin emménager dans la citadelle de Québec.

Stigmate de la guerre et réintégration professionnelle : les anciens combattants canadiens-français confrontés au marché du travail 

M. Carl Bouchard

M. Carl Bouchard
Crédit: CFQLMC – Gilles Durand

Professeur agrégé au Département d’histoire de l’Université de Montréal, M. Carl Bouchard, poursuit actuellement une recherche ayant trait à l’impact de la Première Guerre mondiale sur le niveau de vie de ceux qui y ont participé.

Sa curiosité, dit-il, avait été piquée par une affirmation de l’historien Jean-Pierre Gagnon : « Rien en tout cas ne permet de croire que la guerre les [les soldats] a enrichis matériellement ».

Le travail, effectué jusqu’à maintenant dans les sources, l’amène à remettre en question cette affirmation. « Plus des deux tiers, des soldats [sans doute que le conférencier prend en considération l’ensemble du Corps expéditionnaire canadien], dit-il, reviennent sans blessures. On en sait encore peu sur ceux qui s’en sont sortis », mais on peut penser que « la guerre n’est pas si traumatisante pour une majorité de soldats. Le fait de bouger vers l’Europe fut un facteur significatif dans l’avancement ».

Les volontaires et les conscrits ont élargi leur champ de connaissance et augmenté leurs compétences, ce qui leur a permis de voir leur salaire et leur revenu augmenter entre 1911 et 1921.

Le parcours familial des Français de Montréal morts en Europe durant la Grande Guerre 

M. Marcel Fournier

M. Marcel Fournier

L’auteur et conférencier, M. Marcel Fournier, a présenté les Français de Montréal du début du 20e siècle, un groupe de concitoyens qui sont peu connus des Québécois. Il cerne en particulier les 106 militaires qui sont morts sur les champs de bataille européens. Ses recherches démontrent que: « Sur les quelque 5 000 Français du Canada, dont quelque 1 200 du Québec, 317 ont perdu la vie sur les champs de bataille européens. »

Dans son nouveau livre intitulé Les soldats français de Montréal morts en Europe à la Grande Guerre 1914-1918, Marcel Fournier donne leur origine en France (le département) et ailleurs, leur état civil, leurs occupations à leur arrivée à Montréal, l’année de leur migration au Canada, de même que l’endroit où ils sont décédés sur les champs de bataille. L’état civil, célibataire ou marié, est particulièrement intéressant, car il peut servir à expliquer la présence d’une descendance.

1918-1919 – Le futur ministre québécois Antoine Rivard en Sibérie

M. Jean-François Nadeau

M. Jean-François Nadeau
Crédit: CFQLMC – Gilles Durand

Le conférencier Jean-François Nadeau, chroniqueur au Devoir, entretint l’auditoire d’un personnage bien connu au Québec, Antoine Rivard, lié à un événement plutôt inusité dans le cadre de la fin de la Grande Guerre, une expédition militaire canadienne à Vladivostok en Sibérie en 1918-1919.

L’expédition avait pour but de venir en renfort à l’armée du tsar pour écraser la révolution bolchévique. Elle ne fut pas très active là-bas et revint au pays en 1919. Antoine Rivard, désireux de préserver l’ordre établi; s’était engagé dans cette expédition pour des motifs idéologiques, lutter contre la gauche et la montée du bolchévisme. À son retour, il fit son droit, devint avocat et se lança en politique pour devenir ministre dans les cabinets Duplessis, Sauvé et Barrette.

De Victoria à Vladivostok. L’expédition sibérienne du Canada 1917-1919

Ajoutons que l’expédition de Vladivostok a fait l’objet d’une publication aux Presses de l’Université Laval en 2012 sous le titre De Victoria à Vladivostok. L’expédition sibérienne du Canada 1917-1919 par l’historien Benjamin Isitt, professeur à l’Université du Nouveau-Brunswick .

Ce livre est présenté comme « un chapitre oublié de l’histoire du Canada et de la Russie : le périple de Victoria à Vladivostok, en 1918, de 4 200 soldats canadiens envoyés en renfort dans la guerre contre le bolchévisme. Il éclaire la manière dont l’Expédition sibérienne a exacerbé les tensions au sein de la société canadienne en un temps où une classe ouvrière tendant à la radicalisation, de nombreux Canadiens français et jusqu’aux soldats eux-mêmes contestaient une entreprise militaire destinée à contrer la Révolution russe. »

Polémique autour du sentiment d’oppression des Canadiens français – la construction mémorielle de la Grande Guerre

Mme Céleste Lamine

Mme Céleste Lamine
Crédit: CFQLMC – Gilles Durand

La conférencière Céleste Lamine, professeure de français et d’histoire, mentionna le sentiment d’oppression des Canadiens français, ayant participé à la Grande Guerre dans l’armée canadienne, comme étant un mythe.

Selon elle, il y a bonne entente dans les forces armées canadiennes. Côté anglophone, « les médias… n’émettent que des commentaires élogieux envers les soldats canadiens-français. [Quant aux soldats anglophones, ils] écrivent peu sur leurs homologues francophones. Ils jugent et décrivent les soldats rencontrés pour leurs qualités militaires et non leur appartenance ethnique ou linguistique. »

Côté francophone, les soldats « semblent se plaire dans les unités anglophones. Seuls les membres du 22e témoignent d’un sentiment d’oppression. Les soldats du 22e cherchent à défendre par les armes [par leur courage et leur bravoure] la réputation de leur race entachée par la presse anglophone. » Le journal Le Devoir joue aussi un rôle prépondérant dans la création progressive du mythe de l’opprimé.

Selon Mme Lamine, le mythe de l’opprimé est allé s’accentuant à compter des années 1920. La Deuxième Guerre mondiale y a contribué de même que les années 1960-1970 : « L’indépendantisme québécois reprend le « mythe » de l’opprimé pour servir la cause identitaire, affirme la conférencière ».

La thèse de la conférencière a été contestée par plusieurs intervenants. Ceux-ci ont fait valoir qu’il faut distinguer, en matière linguistique, le niveau individuel du niveau collectif; que le bilinguisme n’a fait son entrée dans l’armée canadienne qu’à compter des années 1960 et qu’auparavant individuellement les Canadiens français ne pouvaient pas travailler et s’épanouir dans leur langue, l’armée étant un milieu anglophone ; que les soldats canadiens-français qui semblaient « se plaire dans les unités anglophones » aux dires de la conférencière étaient fort probablement bilingues, sinon désireux ou en passe de le devenir. Ce n’était pas le cas de ceux qui formaient le 22e Bataillon et ceux-ci ont ressenti et exprimé le sentiment d’oppression par les anglophones.

Une mémoire défaillante : L’histoire militaire et l’histoire de la Première Guerre mondiale dans les programmes de baccalauréats 

M. Roch Legault

M. Roch Legault
Crédit: CFQLMC – Gilles Durand

Le doyen à la recherche au Collège militaire, M. Roch Legault, s’est d’abord interrogé sur les causes de l’absence « de cours spécifiques ou dont le point d’ancrage historique serait les émeutes de Québec de 1918 dans les universités québécoises ([et] canadiennes par ailleurs) ».

Pour approfondir le sujet, il adopta une approche particulière : étudier le contour de l’historiographie plutôt que la production historique elle-même, c’est-à-dire le contenu des cours en histoire militaire, offerts dans les universités québécoises et canadiennes, de même que leur quantité.

Sa conclusion est la suivante : « Mais au fond, cet oubli, cette défaillance de la mémoire nous semble plutôt le résultat d’un choix bien conscient, un choix historiographique, le choix des quelque 1 000 enseignants-chercheurs des départements d’histoire du pays comme le démontrent nos travaux sur le Canada. On ne devrait peut-être pas juger trop rapidement un genre sur la base de vieux stigmates, mais sur ses valeurs heuristiques. Il nous paraît évident que le milieu institutionnel et son environnement sociopolitique se conjuguent pour influencer la science historique.

Au Québec, les cours dispensés au premier cycle à l’université contribuent à la défaillance de l’appareil mnémonique savant quant aux guerres et à la Première Guerre mondiale en particulier. Cette politique de nos élites intellectuelles sert peut-être un but : celui de ne pas raviver les déchirures toujours bien vivantes. »

Les lendemains de la Grande Guerre au Québec : quelles particularités?

Ce thème a été traité sous forme d’une table ronde réunissant Mme Béatrice Richard, Mme Magda Fahrni et M. Charles-Philippe Courtois.

L’historien Charles-Philippe Courtois, professeur d’histoire au CMR de Saint-Jean, fait ressortir la dimension politique reliée à la sortie de guerre et l’opposition des deux peuples fondateurs quant à l’usage du français. Par exemple, le gouvernement conservateur Borden fera porter tout le blâme sur les Canadiens français des comtés ruraux pour leur tiédeur face à la conscription, alors que les anglophones en ont également fait montre. »

De g. à d.: Mme Béatrice Richard, Mme Magda Fahrni, M. Charles-Philippe Courtois

De g. à d.: Mme Béatrice Richard, Mme Magda Fahrni, M. Charles-Philippe Courtois
Crédit: CFQLMC – Gilles Durand

Comme il l’écrit dans Le Québec dans la Grande Guerre. Engagements, refus, héritages (Septentrion, 2015, format numérique, p. 21), le front intérieur est tout sauf uni. Le gouvernement conservateur fédéral aura naturellement tendance à être solidaire de son homologue ontarien (les structures des partis conservateur et libéral au provincial et au fédéral ne sont pas séparées à l’époque, mais pleinement pancanadiennes), d’autant que plusieurs de ses députés représentent des bastions orangistes ou loyalistes à Ottawa. Son ministre de la Milice, Sam Hughes, aura lui-même du mal à faire une place au français et aux francophones dans les Forces armées. Avec la crise des écoles canadiennes-françaises en Ontario qui bat son plein en 1914, l’absence de reconnaissance du français dans l’armée et l’opposition des Canadiens français à la participation du Canada aux guerres impérialistes britanniques comme la guerre des Boers, la table est mise pour une grave crise entre les « deux peuples fondateurs » lorsque le Canada entre en guerre le 4 août 1914. »

Pour sa part, la doyenne de l’enseignement au CMR de Saint-Jean, Mme Béatrice Richard, reprend quelques-unes des constats déjà exprimés dans le livre précité (p. 120-121).

« …[C]e survol révèle la complexité de la crise, notamment la pluralité des motifs et des stratégies de résistance à la conscription qui se déploient au Québec. On s’aperçoit que, si la mémoire collective a eu tendance à réduire cet épisode à un choc entre les deux peuples fondateurs, cette interprétation tend à occulter les fondements sociaux de la crise.

Les représentants de l’élite locale se retrouvent le plus souvent en première ligne pour faire respecter une loi impopulaire, devenant ainsi des boucs émissaires tout désignés. Aussi les affrontements prennent-ils le plus souvent leur source au plus bas niveau, entre Canadiens français en position d’autorité et des congénères révoltés. On observe également que, prises entre l’arbre et l’écorce, les mêmes élites exhortent ouvertement la population à l’obéissance tout en se faisant complices de comportements illégaux, que ce soit par manque de moyens ou par passivité…

En même temps, certains notables ne manquent pas de faire jouer leurs relations pour soustraire leurs fils à l’épreuve du feu, phénomène qui semble notoirement connu de la population et source de ressentiment généralisé, comme on a pu le voir à Québec. […]

Finalement, la Loi du service militaire semble avoir exercé une pression intolérable sur la société canadienne-française du Québec, contribuant à exacerber les conflits de classe, surtout dans les centres urbains où les « meneurs » identifiés sont d’origine ouvrière. La ponction institutionnalisée d’hommes dans la force de l’âge est perçue comme une atteinte à la survie même du groupe, notamment en milieu rural. Sur ce plan, les classes moins favorisées ont pu se sentir abandonnées par des élites locales qui, au lieu de les soutenir ouvertement contre la conscription, prônent l’obéissance et profitent parfois de leurs relations pour échapper elles-mêmes aux obligations militaires. En résulte une perte de confiance envers les pouvoirs locaux qui dès lors peinent à remplir leur rôle tampon habituel entre la population et le pouvoir central.

Cet isolement expose les habitants du Québec à un choc frontal avec le gouvernement fédéral, phénomène qui va bien au-delà d’un simple « désordre » ou encore de la seule fracture nationale. Le mouvement de contestation observé ici reflète au contraire un ordre social suffisamment structuré et puissant pour générer des tactiques d’insoumissions diverses, mais cohérentes, à l’encontre soit des élites provinciales, soit de l’État fédéral. Dans cette perspective, la crise de la conscription au Québec pourrait donc avoir pris sa source tout autant, sinon plus, dans des antagonismes sociaux que dans des antagonismes nationaux, une piste qu’il conviendrait d’explorer plus avant afin de restituer cet événement dans sa complexité. »

La troisième panéliste, Mme Magda Fahrni, professeure à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) mit également l’accent sur l’histoire sociale, mais en retenant un aspect plus spécialisé, les accidents de travail. La conclusion d’un texte publié en 2015 dans Le Québec dans la Grande Guerre, format numérique p. 132-133, exprime bien sa position : « L’histoire sociale de la Première Guerre mondiale au Québec demeure encore méconnue – surtout si on la compare à celle de la Deuxième Guerre mondiale, qui a suscité un plus grand nombre d’études scientifiques. Les historiens de la Grande Guerre au Québec ont été préoccupés davantage par des questions politiques liées aux clivages nationaux et la conscription militaire. Ce texte constitue donc une rare tentative québécoise de comprendre l’histoire sociale de la Grande Guerre, en examinant le travail industriel en temps de guerre et les accidents qui en résultaient.

…Dans la foulée des controverses liées… à la conscription militaire, l’intervention étatique, notamment fédérale, risquait d’avoir des conséquences politiques sérieuses. Déjà en septembre 1915, par exemple, des syndicats québécois et canadiens se sont prononcés fermement contre l’aspect coercitif de la conscription militaire. Entre la conscription militaire et l’intervention étatique afin de compenser les victimes d’accidents industriels, il y a évidemment une distance : lors de la même réunion annuelle, le Congrès des métiers et du travail du Canada a justement louangé les mesures nouvellement adoptées par l’Ontario et la Nouvelle-Écosse qui visaient à indemniser les ouvriers blessés. Mais il se peut que le gouvernement libéral provincial, tout comme le fédéral, ait voulu opter pour la prudence dans ce contexte très particulier… D’où l’intérêt, il me semble, de croiser l’histoire politique et l’histoire sociale du vécu québécois de la Grande Guerre, pour mieux l’appréhender. »

Lancement de quatre ouvrages

Le colloque des 9 et 10 novembre dernier a donné lieu au lancement de quatre livres sur la Grande Guerre :

  • Joseph Alphonse Couture, Du Saint-Laurent au Rhin : Carnet de guerre 1914-1918, édité et annoté par Mourad Djebabla-Brun, Septentrion.
  • Marcel Fournier, Les soldats français de Montréal morts en Europe à la Grande Guerre 1914-1918, Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs.
  • Laurent Veyssière, Vimy. Un siècle d’histoires 1917-2017, Septentrion, avec le soutien de la Commission.
  • Bernard Andrès, L’humour des Poilus canadiens-français dans la Grande Guerre, Presses de l’Université Laval.
Du Saint-Laurent au Rhin : Carnet de guerre 1914-1918   Les soldats français de Montréal morts en Europe à la Grande Guerre 1914-1918   Vimy. Un siècle d’histoires 1917-2017   L’humour des Poilus canadiens-français dans la Grande Guerre
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80e ANNIVERSAIRE DU MONUMENT DE JEANNE D’ARC À QUÉBEC

Premier architecte du paysage d’expression française, Louis Perron a créé en 1938, sur les Plaines d’Abraham, le jardin Jeanne-d’Arc afin de servir d’écrin à la statue équestre de cette martyre et patriote française (1412-1431).

De forme rectangulaire et légèrement en contrebas, Perron y accorde l’esprit classique et cartésien du jardin français à l’exubérance des plates-bandes à l’anglaise. Le promeneur peut y admirer plus de 150 espèces : des fleurs annuelles, des bulbeuses, mais surtout des plantes vivaces. L’ensemble est encadré par une belle rangée d’ormes.

Cette même année 1938, la sculptrice new-yorkaise et francophile Anna Hyatt Huntington (1876-1973), réputée pour ses statues équestres, et son richissime mari, Archer Milton Huntington, font discrètement don aux Québécois d’une des œuvres de la sculptrice : une statue équestre de Jeanne d’Arc.

Mme Anna Hyatt Huntington

Mme Anna Hyatt Huntington
  M. Archer Milton Huntington

M. Archer Milton Huntington

Pourtant les deux donateurs désirent rester anonymes. En effet, on peut lire sur le monument l’inscription suivante :

« Santa Joanna de Arc 1409 1431 virtutis ac amoris eximium hoc momumento celebratur ».

«Inspirés par le charme historique de Québec les deux donateurs anonymes de ce monument l’ont offert à la Commission des champs de bataille nationaux comme emblème du patriotisme et de la vaillance des héros de 1759 et 1760 ».

Le couple connaissait le Québec français et la dédicace souligne tant la bataille de septembre 1759 que la bataille de Sainte-Foy remportée par les troupes de Lévis en avril 1760, la dernière victoire française en Amérique.

En fait, il s’agit du troisième exemplaire de ce bronze-hommage à Jeanne d’Arc. Le premier a été érigé dans le parc Riverside à New York en 1915. Le second a été offert à la France en 1921 par le mécène francophile américain John Sanford Saltus (1853-1922). Il est érigé à Blois tout près de l’Hôtel de Ville, dans le jardin de l’ancien palais épiscopal. En remerciement pour son affection à l’égard de Jeanne d’Arc et pour son groupe équestre, la France a décerné à la sculptrice le titre de chevalier de la Légion d’honneur.

Monument de Jeanne d’Arc, New York 1915

New York 1915
  Monument de Jeanne d’Arc, Blois 1921

Blois 1921
  Monument de Jeanne d’Arc, Québec 1938

Québec 1938

L’histoire de cette œuvre est intéressante. Très jeune, Anna Hyatt est fascinée par l’ardeur spirituelle et la détermination de la Pucelle. Devenue sculptrice, elle étudie les nombreuses sculptures qui sont consacrées à Jeanne d’Arc dans les musées qu’elle visite à travers le monde, notamment au Smithsonian à Washington. En France, elle passe plusieurs années à visiter les lieux où a vécu Jeanne d’Arc et elle examine attentivement toutes les statues érigées en l’honneur de celle-ci.

En 1910 la sculptrice, âgée de 34 ans, présente un modèle réduit de son oeuvre lors d’un concours de sculpture qui se tient à Paris. L’œuvre connaît beaucoup de succès et lui vaut l’obtention d’une médaille.

À la fin de sa vie, lors d’une entrevue accordée à Archives of American Art, la sculptrice américaine expliqua comment Jeanne d’Arc a inspiré sa sculpture en bronze (traduction): «Eh bien, l’idée générale était que je me souvenais d’avoir lu qu’avant de se rendre à une bataille elle s’était procuré une nouvelle épée, c’est-à-dire une épée qu’elle avait trouvée quelque part. Et quand elle est allée au combat, elle l’a instinctivement levée au ciel pour demander au Seigneur de bénir son épée. C’était ça l’idée de la statue; elle demandait au Seigneur de bénir son épée. » (Source : Smithsonian Collections Blog – Anna Hyatt Huntington and Her Joan of Arc, 27 juillet 2010.)

À Québec, la statue équestre devait initialement être érigée sur le parvis de la nouvelle église Saint-Cœur-de-Marie (1920), située sur la Grande-Allée, « où les Eudistes propageaient la dévotion à sainte Jeanne d’Arc », canonisée le 16 mai 1920 (source : Jean-Marie Lebel, Le Vieux-Québec – Guide du promeneur, p. 303). Avec le recul, il faut reconnaître que l’emplacement choisi sur les Plaines est plus judicieux et met davantage en valeur cette œuvre remarquable.

Par ailleurs, les généalogistes voudront peut-être enquêter sur les origines de ce philanthrope et grand ami des arts, Archer M. Huntington, puisque sa mère s’appelait Arabella Duval (née à Richmond, Virginie en 1851 et décédée à New York en 1924). Son surnom était un qualificatif français « Belle ».

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COLLOQUE INTERNATIONAL SUR BIENVILLE ET LA NOUVELLE-ORLÉANS

En 1718, c’est un montréalais, Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville, l’un des fils de Charles Le Moyne de Longueuil, le fondateur de Longueuil en 1657, qui a fondé la ville de La Nouvelle-Orléans, tout près du Golfe du Mexique.

La Commission a tenu à célébrer cet anniversaire important de la colonisation française. Pour ce faire, elle s’est associée à plusieurs partenaires longueuillois et nationaux, soit la Ville de Longueuil, la Société d’histoire de Longueuil, l’Association Québec-France Montérégie, le Centre de la francophonie des Amériques, le ministère de la Culture et des Communications, la Fédération Histoire Québec et The Historic New Orleans Collections.

Le colloque a eu lieu à la Maison de la Culture le samedi 25 août 2018, date anniversaire de la fondation de La Nouvelle-Orléans. Six conférenciers renommés venus de France, de Louisiane et du Québec ont présenté les résultats de leurs recherches à plus de 130 participants. Fait à souligner, toutes les conférences ont été diffusées en direct sur le site de la ville de Longueuil.

Brève biographie de Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville

Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville

Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville

Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville est né à Ville-Marie (Montréal) le 23 février 1680. Ses parents étaient Catherine Primot Thierry et Charles Le Moyne originaires de Dieppe, en France. Il est le 10e enfant du couple. Plusieurs de ses frères se sont illustrés dans l’histoire de la Nouvelle-France, notamment, Charles II Le Moyne qui fut gouverneur de Montréal, Pierre Le Moyne d’Iberville, le héros de la Nouvelle-France et fondateur de la Louisiane, et Jacques Le Moyne de Saint-Hélène (1659) qui est décédé à Québec lors de la défense de la capitale pour repousser l’attaque de Phips en 1690.

Officier dans les troupes de la Marine et explorateur, il fonde la ville de La Nouvelle-Orléans en 1718 qu’il nomme en l’honneur du régent de France, Philippe duc d’Orléans. Il domine la vie politique de toute la colonie pendant des décennies. En effet, il est gouverneur de la Louisiane pendant une trentaine d’années au cours de la période 1702 à 1743.

Ci-dessous, le compte rendu rédigé par M. Gilles Durand pour la rubrique Quoi de neuf du site de la Commission.

Les allocutions d’ouverture du colloque

Mairesse de Longueuil, Mme Sylvie Parent

Mairesse de Longueuil,
Mme Sylvie Parent
Crédit: Jacques Landry

En présence des représentants des milieux politique et associatif, la mairesse de Longueuil, Mme Sylvie Parent, souhaite la bienvenue aux participants. Elle profite de l’occasion pour rappeler toute l’importance de la famille Le Moyne dans le développement de Longueuil et dans celui de sa « sœur jumelle », la ville de La Nouvelle-Orléans. C’est ce qui explique d’ailleurs la présence de Charles Le Moyne, premier seigneur de Longueuil et père de Bienville, dans la toponymie de la ville; un monument lui est également dédié. La mairesse juge important de conserver vivante la mémoire des pionniers qui se sont démarqués.

M. Denis Racine

M. Denis Racine
Crédit: Roger Barrette

Pour sa part, le coprésident de la CFQLMC, M. Denis Racine, souligne tout l’intérêt que représente l’implication du milieu municipal, un milieu « qu’il connaissait bien, ayant été conseiller et maire de la Ville de Lac-Sergent pendant 14 ans ».

Il ajoute que l’appui donné par la Commission à cette journée s’inscrit tout à fait dans sa mission, celle de maintenir vivant le souvenir de l’héritage apporté par Champlain et par les autres pionniers qui l’ont enrichi par la suite.

C’est d’ailleurs un des membres associés les plus engagés de la Commission, M. Marcel Fournier, qui a assuré la coordination de l’organisation de ce colloque international et la direction de la préparation d’un programme souvenir substantiel.

Les autres membres du comité organisateur sont : M. Louis Lemoine (Société d’histoire de Longueuil), Mme Stéphanie Briaud (ville de Longueuil) et M. Jacques Landry (Association Québec-France – Montérégie. Les textes du programme souvenir sont le fruit du travail de Louis Lemoine et Yves Drolet (généalogiste).

Les conférenciers

Six conférenciers, tant de France, des États-Unis que du Québec et de l’Acadie, spécialistes en la matière, ont pris la parole :

  • M. Marcel Lussier – La généalogie et la biographie de Bienville
  • M. Arnaud Balvay  – Les soldats français en Louisiane : colonisation, conflits et relations avec les autochtones
  • M. André-Carl Vachon – L’établissement des Acadiens en Louisiane
  • M. Alfred Lemmon  – La Nouvelle-Orléans sous les rois Bourbon de France et d’Espagne au XVIIIe siècle
  • M. Patrick Salin – L’établissement des forts français en Basse Louisiane
  • Mme Ariane Jacques-Côté – La plantation de Bienville et l’économie alimentaire de La Nouvelle-Orléans.

L’ensemble des communications a permis aux participants et au public à l’écoute via le site Internet de la Ville de Longueuil (YouTube) de découvrir toute la place de Bienville dans l’histoire de la Louisiane de même que les maillons de cette chaîne qui relie l’Amérique du Nord à la France et que les événements de l’histoire n’ont jamais pu briser.

De g. à d., M. Louis Lemoine, M. Tommy Théberge, M. Denis Desgagné, M. Marcel Fournier, Mme Sylvie Parent, M. Denis Racine, Mme Nathalie Boisclair, Mme Suzanne Lachance, M. Bruno Racine.

De g. à d., M. Louis Lemoine, M. Tommy Théberge, M. Denis Desgagné, M. Marcel Fournier, Mme Sylvie Parent, M. Denis Racine, Mme Nathalie Boisclair, Mme Suzanne Lachance, M. Bruno Racine.
Crédit : Jacques Landry / Françine Boivert

L’œuvre de Bienville en Louisiane

Ingénieur, généalogiste et conférencier à l’Université du troisième âge de l’Université de Sherbrooke, M. Marcel Lussier a présenté le parcours du fondateur de La Nouvelle-Orléans, Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville.

M. Marcel Lussier

M. Marcel Lussier
Crédit : Jacques Landry

Celui-ci accompagna d’abord son frère aîné, Pierre Le Moyne d’Iberville, lors de la découverte de l’embouchure du Mississippi à la toute fin du 17e siècle, une entreprise que Cavelier de La Salle ne put jamais réaliser, lui qui avait d’abord découvert le Mississippi par ses sources quelques années plutôt.

Il revint à Bienville d’avoir assuré un pied à terre sécuritaire à la France pour la pénétration par le sud, à l’intérieur du continent nord-américain. Après quelques tentatives de s’établir sur un emplacement propice au déchargement des navires à l’est du Mississippi, Bienville retint, pour ce qui devint La Nouvelle-Orléans, un endroit plus à l’ouest, à l’embouchure du Mississippi. Le lieu choisi obligeait les navires remontant le fleuve à se réorienter, une manoeuvre exigeant du temps à l’époque de la navigation à voile, exposant les voiliers venus pour attaquer les Français à leurs projectiles, d’affirmer le conférencier.

Bienville exerça des responsabilités importantes de commandement et d’administration dans les destinées de la Louisiane jusqu’à son départ définitif de la colonie en 1743. Le conférencier profita de l’occasion pour sensibiliser l’auditoire sur la richesse des actes de baptême, mariage et sépulture de la famille Le Moyne, une mine de renseignements pour l’histoire de la Nouvelle-France, étant donné les liens de cette famille avec plusieurs grandes familles de l’époque.

Le contexte dans lequel Bienville opérait du côté nord : La Louisiane et le territoire des Illinois

M. Arnaud Balvay

M. Arnaud Balvay
Crédit : Jacques Landry

Le développement de La Nouvelle-Orléans, situé au sud de Louisiane et du territoire des Illinois (entre la Louisiane et les Grands Lacs), constituait un défi à relever, en raison de ses ressources limitées et de son éloignement de la colonie laurentienne. De plus, les possessions françaises à l’intérieur du continent nord-américain formaient une barrière à l’avancée vers l’ouest des colonies britanniques établies sur le littoral atlantique.

Ce fut l’occasion pour le conférencier, Arnaud Balvay, de souligner toute l’importance des alliances entre Amérindiens et Français, le plus souvent des soldats, qui étaient postés dans des forts le long du Mississippi.

Les échanges donnèrent naissance à ce que le conférencier appela la « société des forts ». D’un côté, les Français entretenaient de bonnes relations avec les Amérindiens en fournissant des cadeaux, des haches, des fusils et en contractant des alliances avec les Amérindiennes. De l’autre, les Amérindiens apportaient aux forts des peaux, des victuailles en cas de disette, et une aide militaire contre les tribus ennemies alliées aux Britanniques de la côte atlantique. Docteur en histoire M. Balvay a publié une dizaine d’ouvrages et des centaines d’articles. Il a notamment publié en 2006, L’Épée et la Plume : Amérindiens et soldats des troupes de la Marine en Louisiane et au Pays d’en Haut, puis en 2008, La Révolte des Natchez.

Le contexte au sud : le golfe du Mexique et les colonies espagnoles

M. Alfred Lemmon

M. Alfred Lemmon
Crédit : Jacques Landry

Directeur du Williams Research Center of the Historic New Orleans Collection, le conférencier louisianais, Alfred Lemmon montra comment la Louisiane put pallier à son isolement en mettant à profit de bonnes relations avec les colonies espagnoles établies au sud, en particulier le port de Veracruz. Le golfe du Mexique permettait en effet les communications entre les Espagnols et les Français de La Nouvelle-Orléans. Une situation d’autant plus facilitée, d’affirmer le conférencier, du fait que les couronnes de France et d’Espagne étaient aux mains de la même famille, celle des Bourbons.

Même après le transfert de la Louisiane à l’Espagne dans la seconde moitié du 18e siècle, le français continua d’avoir cours sous la nouvelle administration espagnole.

Encore aujourd’hui, la langue française est parlée en Louisiane et il existe également de nombreuses traces de l’ancienneté du fait français dans cet État, au niveau de l’architecture, des écrits et des arts. À son départ définitif pour la France en 1743, Bienville pouvait s’enorgueillir d’avoir implanté le fait français d’une façon durable dans cette colonie du bas Mississippi que Napoléon allait vendre aux Américains en 1803.

Bienville pionnier de la culture du riz en Amérique du Nord

Mme Ariane Jacques-Côté

Mme Ariane Jacques-Côté
Crédit : Jacques Landry
 

Docteure en histoire de l’alimentation, Ariane Jacques-Côté a captivé l’auditoire au sujet de l’économie alimentaire de La Nouvelle-Orléans.

Ses recherches ont permis de découvrir que Bienville avait introduit la culture du riz dès 1720, soit près de 20 ans avant l’expérimentation de cette culture en Caroline du Sud.

Une cinquantaine d’esclaves provenant d’Afrique de l’Ouest, plus précisément du Sénégal, travaillaient dans la plantation de Bienville et de Roy, son associé.

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LANCEMENT À PARIS DU LIVRE « DE GAULLE ET LA RÉVOLUTION TRANQUILLE »

Le 17 octobre dernier, à la Fondation Charles de Gaulle à Paris, a eu lieu le lancement du livre de Roger Barrette, secrétaire général de la Commission. Plusieurs anciens collaborateurs du Général et amis de la Fondation sont venus de plusieurs régions de France pour assister à l’événement.

Deux jours plus tard, sous les auspices de l’Association Touraine-Québec présidée par M. Daniel Godefroy, une deuxième conférence-présentation de l’ouvrage s’est tenue, au château de Cangé à Saint-Avertin, en banlieue de Tours.

L’éditeur est Corsaire éditions d’Orléans et la diffusion est assumée par Gallimard. Une édition québécoise est en préparation chez Septentrion.

 De g. à d.: M. Daniel Godefroy, Mme Bernadette Chevreau, M. Gilbert Trompas, M. Roger Barrette et M. Romain Santamaria.   De Gaulle et la Révolution tranquille, Vive le Québec libre !
De g. à d.: M. Daniel Godefroy, Mme Bernadette Chevreau, M. Gilbert Trompas, M. Roger Barrette et M. Romain Santamaria
Crédit: Marie-Thérèse Guiochet
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DES QUÉBÉCOIS AU CONGRÈS INTERNATIONAL À ARRAS

Du 3 au 5 octobre 2018, quinze Québécois ont participé au 33e congrès international des sciences généalogique et héraldique à Arras. Deux d’entre eux ont présenté le résultat de leurs travaux. La conférence de M. Marcel Fournier avait pour titre « La contribution militaire et civile des officiers des troupes de la Marine au Canada (1683-1760) ». Pour sa part, Mme Jeannine Ouellet de Rivière-du-Loup a intitulé sa présentation : « François Hoüallet (1642-1716), chevau-léger de Monseigneur le Grand Dauphin ».

De g. à d.: M. Roger Barrette, M. Marc Beaudoin et Mme Mariette Plante.

De g. à d.: M. Roger Barrette, M. Marc Beaudoin et Mme Mariette Plante

Au cours de ces assises, l’héraldiste québécois bien connu, M. Marc Beaudoin, a été admis au sein de l’Académie internationale d’héraldique (AIH). Il est membre associé de la Commission. De même, sur recommandation de M. Denis Racine, la généalogiste Jeannine Ouellet, a été faite membre de l’Académie internationale de généalogie (AIG).

À ce congrès d’Arras, les mandats de M. Denis Racine ont pris fin dans les deux instances internationales que sont la Confédération internationale de généalogie et d’héraldique (CIGH) et l’une de ses composantes, l’AIH. En effet, jusqu’en octobre dernier il assumait les fonctions de conseiller juridique et d’administrateur de la Confédération et de secrétaire général de l’AIG. Il est le premier et le seul Québécois à avoir occupé des fonctions au sein des bureaux de direction de ces deux organismes internationaux.

On se rappellera que la ville de Québec avait accueilli le 28e Congrès international des sciences généalogique et héraldique du 23 au 27 juin 2008. Ces assises étaient présidées par monsieur Racine, l’actuel président de la Commission, qui assumait alors la présidence de la Fédération des sociétés de généalogie du Québec (FSGQ). Également, en 2017, sous l’égide de la Commission, s’est tenu le colloque biennal de l’AIG au musée Pointe-à-Callière.

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M. Marcel Fournier

M. Marcel Fournier
Crédit : Roger Barrette

MARCEL FOURNIER AUX ARCHIVES DE LA VILLE DE PARIS

Mardi 9 octobre dernier, l’historien et généalogiste québécois, Marcel Fournier était l’invité de l’Association La France Généalogique. La rencontre s’est déroulée aux Archives de la ville de Paris, boulevard Sérurier (métro Porte-des-Lilas).

Il a prononcé une conférence intitulée : La contribution des pionniers de la ville de Paris au peuplement du Canada 1618-1850.

Les auditeurs, nombreux et attentifs, ont apprécié cette prestation.

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MME FRANCINE LELIÈVRE EST PROMUE OFFICIÈRE DE L’ORDRE NATIONAL DU QUÉBEC

Mme Francine Lelièvre et le premier ministre, M. Philippe Couillard

Mme Francine Lelièvre et le premier ministre, M. Philippe Couillard
Crédit : Mme Pierrette Lelièvre

Le 22 juin dernier, madame Francine Lelièvre, directrice générale du musée Pointe-à-Callière – et également vice-présidente de la Commission – a été promue officière de l’Ordre national du Québec. Elle a reçu son nouvel insigne des mains du premier ministre Philippe Couillard, au Salon rouge de l’Assemblée nationale. Il y a six ans, elle avait été faite chevalière.

L’Ordre national présente les réalisations de la nouvelle officière dans les termes qui suivent.

« En 2002, Francine Lelièvre était faite chevalière de l’Ordre national du Québec. Depuis lors, elle n’a cessé de préserver et de valoriser le patrimoine montréalais. Elle a transformé le musée Pointe-à-Callière en la Cité d’archéologie et d’histoire de Montréal, un pôle culturel et touristique de classe mondiale qui regroupe plusieurs lieux historiques au moyen d’un parcours souterrain inédit au cœur de vestiges archéologiques.

Au fil des ans, sous la houlette de Mme Lelièvre, Pointe-à-Callière en est venu, au-delà de sa mission originale de faire aimer l’histoire de Montréal, à tisser des liens avec plus de 150 musées étrangers pour offrir des expositions à caractère international ou universel. »

De g. à d.: M. Roger Barrette, Mme Pierrette Lelièvre, M. Raymond Beau, Mme Francine Lelièvre, Mme Francine Bouchard, M. Richard Lacques, Mme Raphaëlle Lelièvre.

De g. à d.: M. Roger Barrette, Mme Pierrette Lelièvre, M. Raymond Beau, Mme Francine Lelièvre, Mme Francine Bouchard, M. Richard Lacques, Mme Raphaëlle Lelièvre
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LÉVIS : VAINQUEUR À QUÉBEC ET GOUVERNEUR À ARRAS

Sépulture du vainqueur de la bataille de Sainte-Foy, François Gaston de Lévis.

En marge du 33e Congrès international des sciences généalogique et héraldique, le secrétaire général de la Commission, Roger Barrette, a tenu à visiter le lieu de sépulture du vainqueur de la bataille de Sainte-Foy, François Gaston de Lévis (Ajac 1719 – Arras 1787).  

Né dans le Languedoc, il fait une longue et brillante carrière militaire. Après avoir combattu en Europe centrale et en Italie, en 1756, il est nommé brigadier et commandant en second de l’armée française en Nouvelle-France. À la mort de Montcalm, il devient le commandant en chef des armées. Au printemps 1760, il organise la contre-offensive. À la tête de 7 000 hommes, dont 3 000 miliciens, il inflige une sévère défaite aux Anglais et de lourdes pertes à l’armée du colonel James Murray (229 tués, 837 blessés et 53 prisonniers). Victorieux de la bataille de Sainte-Foy, il oblige les Anglais à retraiter et à se réfugier à l’intérieur des remparts de Québec.

François Gaston de Lévis

Malheureusement cette brillante victoire n’aura pas de suite heureuse, puisque cinq mois plus tard Montréal capitule. Retranché avec ses troupes sur l’île Sainte-Hélène, Lévis brûle ses drapeaux plutôt que de les rendre aux Anglais.

Rentré en France en 1761, il continue de combattre en Allemagne. À la fin de la guerre de Sept Ans, en 1763, il quitte le service actif de l’armée. Deux ans plus tard, il est nommé gouverneur de la province de l’Artois dont Arras est la capitale historique et administrative. Pendant 22 ans il développe les infrastructures (canaux, routes, etc.) de l’Artois et d’Arras. En 1783, il reçoit la dignité de maréchal de France pour l’ensemble de sa carrière militaire. Il meurt à Arras le 26 novembre 1787.

François Gaston de Lévis, victorieux de la bataille de Sainte-Foy

Il est enterré dans l’église Saint-Nicolas-en-Cité (près de l’ancien palais épiscopal, devenu la préfecture du Pas-de-Calais). À l’intérieur, une grande plaque rappelle sa mémoire.

C’est dans ce lieu que se produisit le miracle de Notre-Dame des Ardents. Une terrible épidémie du « mal des Ardents » sévissait. À l’aube du 28 mai 1105, la Vierge apparut à deux ménestrels, jusqu’alors ennemis jurés (Itier Tirlemont et Norman de St-Pol) et leur remit un cierge assurant que l’eau à laquelle seraient mêlées des gouttes de cette cire rendrait la santé à ceux qui en feraient usage avec foi. 144 malades furent guéris. Telle est l’origine du culte de Notre-Dame-des-Ardents à Arras. Comme ce mal survenait souvent en période de famine, on suppose qu’il était dû à l’ergotisme (troubles consécutifs à l’ingestion de pain issu de farines avariées, par un champignon, l’ergot du seigle. D’après les récits d’époque, le mal brûlait ses victimes et les rongeait petit à petit. Souffrant d’une chaleur interne atroce, ils étaient pris de convulsons, de délires, de cécité et même d’éruptions cutanées. Sur la place des Héros, la Pyramide de la Sainte Chandelle fut détruite en 1791 à l’époque de la Révolution.

Plaque à la mémoire de François Gaston de Lévis Plaque à la mémoire de François Gaston de Lévis (Texte)
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 BLOIS : LA MÉMOIRE DE PIONNIERS ET D’INSTITUTIONS DU QUÉBEC

Plaque « Je me souviens » François Ragueneau, Judith Moreau de Brésoles, et le curé Antoine Villade.

Crédit: Roger Barrette

Guidé par un ami blaisois, Roger Barrette a découvert, en octobre dernier, deux plaques qui ont des liens avec la Nouvelle-France et l’histoire du Québec. On les trouve dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste de la cathédrale Saint-Louis à Blois (Loir-et-Cher).

La première a été apposée en 2008, à l’occasion du 400e anniversaire de la fondation de Québec et de la Nouvelle-France. Elle rappelle la mémoire de trois religieux originaires de Blois qui ont fait leurs marques au Québec : le père François Ragueneau, jésuite, la première supérieure des Hospitalières de Saint-Joseph à Montréal, Judith Moreau de Brésoles, et le curé Antoine Villade, qui a œuvré pendant quarante ans en Beauce au Québec.

Un Ragueneau prisonnier des Anglais

Né à Blois le 14 juin 1597, François Ragueneau est l’aîné de 11 ans de son frère Paul Ragueneau également jésuite, qui fut supérieur de la mission huronne ( 1645-1650) puis supérieur des Jésuites du Canada ( 1650-1653). En compagnie du père Charles Lalemant, François Ragueneau s’embarqua de Dieppe le 8 mai 1628, mais deux mois plus tard, ils ont dû se rendre aux frères Kirke. Faits prisonniers, ils furent envoyés en Angleterre. Revenu en France, Ragueneau enseigna dans les collèges et fut recteur à Bourges. Toute sa vie, il continua à s’intéresser à la mission de la Nouvelle-France (source DBC, édition électronique).

Judith Moreau de Brésoles naît à Blois.

Une apothicairesse supérieure

Pour sa part, Judith Moreau de Brésoles naît à Blois et est baptisée le 25 mars 1620. Son oncle, M. de Basme est gouverneur de Blois. Cette religieuse est cofondatrice de l’Hôtel-Dieu de Laval en France, puis fondatrice et première supérieure des hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal.

À l’âge de quinze ans, elle entre à l’Hôtel-Dieu de La Flèche où elle poursuit une formation auprès d’un chimiste qui lui enseigne comment distiller les essences nécessaires à la fabrication des médicaments.

Elle est choisie conjointement par Jérôme Le Royer de la Dauversière et l’évêque d’Angers, Mgr Henry Arnauld, pour venir en aide à Jeanne Mance et pour fonder le couvent des hospitalières de Montréal. Elle arrive en Nouvelle-France le 7 septembre 1659 et deux autres hospitalières.

Pendant vingt ans, elle soigne tant les Français que les Amérindiens. Elle entretient des contacts étroits avec ceux-ci qui l’appellent Soleil qui luit. Elle les consulte pour connaître l’usage des plantes dont elle se sert par la suite pour fabriquer ses médicaments. Elle cultive elle-même des herbes médicinales et des plantes dans le jardin de l’Hôtel-Dieu. Sa compétence d’apothicairesse est telle que les gens disaient, selon l’annaliste de l’Hôtel-Dieu, mère Marie Morin, que « ses médecines étois miraculeuses». Elle meurt à Montréal le 1er juillet 1687, à l’âge de 67 ans.

Un Blaisois curé à Sainte-Marie-de-Beauce

Quant au curé Antoine Villade, il naît à Blois, le 8 septembre 1768 et est ordonné prêtre le 7 avril 1792, en pleine période révolutionnaire, soit quatre mois avant l’abolition de la monarchie (10 août 1792) suivie des massacres de septembre visant notamment les prêtres. Quatre ans plus tard, il arrive au Québec ( 28 juin 1796 ) et se voit aussitôt confier la cure de Sainte-Marie de Beauce. Il y décède le 2 juillet 1839, à 70 ans et 9 mois.

Honorius Provost rapporte dans un article publié dans la Revue d’histoire de l’Amérique française ( Vol. 19, no 2, septembre 1965) que le curé Villade a su maintenir une bonne entente avec tous ses paroissiens de Sainte-Marie-de-Beauce ce qui n’a pas été le cas d’un de ses successeurs: « La vieille courtoisie française d’un M. Antoine Villade et sa bonhomie naturelle réussirent à le sauvegarder tant bien que mal dans sa cure de Sainte-Marie ; mais un M. Derome n’y put résister et dut laisser la paroisse».

Le fondateur et l’histoire des Frères du Sacré-Cœur québécois

Plaque reconnaissance au père André Coindre, Lyon 1787 - Blois 1826. Le père André Coindre
Crédit: Roger Barrette
 

Tirés du site du patrimoine immatériel religieux du Québec (ipir.ulaval.ca) ci-dessous des renseignements intéressants sur ce fondateur et sur l’histoire des Frères du Sacré-Cœur au Québec.

« Sensible au sort des orphelins abandonnés, le père André Coindre accueille, avec l’aide de Claudine Thévenet, les enfants de la rue. De cette collaboration naîtront deux ordres : les religieuses de Jésus-Marie et les Frères du Sacré-Cœur. Le père Coindre est avant tout un prédicateur. Il visite les campagnes et prêche pour ramener les gens à la foi. Son travail d’évangélisation se fait auprès des populations qui avaient été laissées à elles-mêmes pendant la Révolution française. Au cours de ses visites, il est particulièrement touché par le sort des enfants. Son action auprès des enfants pauvres se situe dans la lignée de saint Vincent de Paul et de Jean-Baptiste de La Salle. Il fonde des Providences, c’est-à-dire des œuvres destinées à encadrer et à prendre soin des garçons orphelins. Le père Coindre veut « soustraire les jeunes à l’ignorance, les préparer à la vie et à la connaissance de Dieu ». 

En 1820, il fonde l’œuvre du Pieux-Secours à Lyon, institution qui est alors à la fois patronage et école d’arts et métiers. Ce sera la première œuvre de la congrégation de frères qu’il décide de fonder en 1821. Dans les paroisses en dehors des grandes villes, il établit à partir de 1823 sept autres écoles. En 1826, après le décès du Père Coindre, la petite congrégation traverse une période difficile.  Le frère Polycarpe, élu supérieur général en 1841, relance l’institut. Il est considéré comme le deuxième fondateur de l’Institut. […]

Le premier établissement des frères du Sacré-Cœur au Canada a été fondé à la demande de l’abbé Philippe-Hyppolyte Suzor, curé d’Arthabaska, qui était à la recherche d’une communauté d’éducateurs pour prendre en charge la direction d’un collège commercial et assurer une éducation convenable aux garçons de sa paroisse. En 1872, frère Cyrinus en est le premier directeur et ses confrères sont les frères Théophile et Edmond des États-Unis et le frère Théodule de France. Après l’installation de la congrégation au Québec, d’autres établissements voient le jour en Acadie, en Ontario et en Saskatchewan.

Dans les années 1940, les Frères de Sacré-Cœur dirigent 262 écoles, 24 établissements de formation et 25 œuvres parascolaires au Canada. Ils sont présents dans 136 localités. L’enseignement est au cœur de la mission de la congrégation. La vocation des frères est d’apprendre aux jeunes un métier et de les aider. Des établissements tels que le Collège Sacré-Cœur de Saint-Hyacinthe, l’Académie du Sacré-Cœur de Sherbrooke et l’École Meilleur de Montréal témoignent du charisme des frères du Sacré-Cœur. En plus de leur mission éducation, les frères composent des manuels scolaires. Si les premiers manuels sont apportés de France par les frères, les publications suivantes sont adaptées aux réalités québécoises.

Aujourd’hui, après un long processus de regroupement des administrations dû à la diminution des effectifs, le siège social et l’administration des Frères du Sacré-Cœur se trouvent à Victoriaville. »

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LES NOUVEAUX RENDEZ-VOUS D’HISTOIRE DE QUÉBEC ET CEUX BLOIS

À l’initiative de l’historienne Catherine Ferland et de l’éditeur Gilles Herman, la première édition des Rendez-vous d’histoire de Québec s’est tenue du 10 au 12 août dernier. Cette nouvelle manifestation culturelle à Québec s’inspire des impressionnants Rendez-vous d’histoire (RDVH) de Blois qui attirent, année après année, pas moins de 40 000 visiteurs et plus de 1 000 conférenciers et panélistes. L’expérience québécoise du mois d’août a été très concluante puisqu’un public nombreux et enthousiaste a répondu à l’appel.

Tout naturellement, les responsables ont souhaité établir des contacts avec ceux de Blois afin d’explorer les possibilités de coopération futures. D’emblée, la Commission a offert son concours et son réseau afin d’organiser des rencontres avec des responsables blaisois, en profitant des 21e RDVH de Blois qui se sont déroulés du 10 au 14 octobre dernier.

M. le maire Marc Gricourt   De g. à d.: M. G. Herman, Mme C. Ferland et M. R. Barrette.   Prés. Antoine Favron
M. le maire Marc Gricourt
 
De g. à d.: M. G. Herman, Mme C. Ferland et M. R. Barrette
 
Prés. Antoine Favron

Ainsi, Mme Ferland, M. Herman et le secrétaire général de la Commission, Roger Barrette, ont eu un long entretien à l’Hôtel de Ville de Blois avec le maire et premier vice-président de la Région Centre-Val de Loire, M. Marc Gricourt. Celui-ci était accompagné de Mme Catherine Montiero, adjointe au maire responsable des relations internationales et de la coopération et de M. Benoît Colin, directeur de la Communication à la ville de Blois. Le maire Gricourt s’est dit très ouvert à une coopération future entre les RDVH de Blois et de Québec. D’ailleurs, une coopération similaire existe déjà avec Weimar en Allemagne.

De g. à d.: Mme H. Renard, M. G. Herman et Mme C. Ferland.

De g. à d.: Mme H. Renard, M. G. Herman et Mme C. Ferland
Crédit : Roger Barrette

Un déjeuner de travail a aussi été tenu avec M. Antoine Favron, président du Centre européen de promotion de l’histoire, l’organisme qui organise les RDVH de Blois.

De plus, le trio québécois a discuté longuement avec Mme Hélène Renard, responsable de l’impressionnant Salon du livre d’histoire de Blois. Des pistes de coopération entre Blois et Québec ont été discutées et des suites positives sont à prévoir. Chose certaine, la Commission continuera de soutenir activement la tenue des prochains Rendez-Vous d’histoire de Québec et apportera son concours aux initiatives de coopération avec les RDVH de Blois.

Les 21e Rendez-vous de l’histoire de Blois avaient pour thème « La puissance des images ».

M. Michel Pastoureau

M. Michel Pastoureau
Crédit : Le Télégramme

Le célèbre historien des couleurs, M. Michel Pastoureau, y a prononcé la conférence inaugurale intitulée : « La couleur dans l’image. Le long silence des historiens ». Une foule record a voulu l’entendre, mais des centaines de personnes n’ont pu trouver place à l’intérieur du grand Hémicycle de la Halle aux grains.

Au nom de la Commission, Roger Barrette l’a rencontré le lendemain et l’a invité à venir prononcer des conférences à Québec en 2020. Cette proposition a reçu un accueil favorable, mais les modalités restent à établir. À suivre !

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LES FESTIVITÉS DU 14 JUILLET À QUÉBEC

Le coprésident de la Commission, M. Denis Racine, a participé aux célébrations du 14 juillet dernier à l’invitation du Consulat général de France à Québec. L’événement se tenait au Musée de la civilisation à Québec.

Il a pu s’entretenir avec diverses personnalités québécoises et françaises, en particulier avec la consule générale de France à Québec, Mme Laurence Haguenauer, ainsi qu’avec l’ancienne ministre de la Justice et Garde des Sceaux dans le gouvernement Ayrault, Mme Christiane Taubira.

Mme Haguenauer et M. Racine   Mme Taubira et M. Racine
Mme Haguenauer et M. Racine
Mme Taubira et M. Racine
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L’EXPOSITION HÉBERT – ROLLET CONTINUE SA TOURNÉE

Affiche de l’exposition « Louis Hébert et Marie Rollet » à Dieppe ville d'art et d'histoire, place Louis-Vitet.

L’année Louis-Hébert-Marie Rollet est terminée, mais l’exposition itinérante qui avait été produite pour l’occasion continue à être présentée à divers publics tant au Québec qu’en France.

Elle a été exhibée lors de l’assemblée générale de la Fédération France-Québec, qui se tenait à Cabourg en mai dernier, de même qu’à Québec lors du congrès commun France-Québec/Québec-France d’octobre dernier.

Cet été, elle a été exposée à La Rochelle, à Châtellerault et à Tours au cours de l’été. Présentement, elle est à Dieppe jusqu’à la fin d’année. Par la suite elle se rendra à Lille.

De plus, en octobre dernier le secrétaire général, Roger Barrette, s’est rendu à la Délégation générale du Québec à Paris et s’est entretenu avec Mme Ève Bettez qui est responsable de la programmation des activités à la Maison du Québec à Saint-Malo. Les conditions de présentation à Saint-Malo ont été discutées.

L’aménagement de l’exposition Hébert-Rollet à Dieppe, en Normandie.

L’aménagement de l’exposition Hébert-Rollet à Dieppe, en Normandie
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LES ITINÉRAIRES MÉMORIELS ET LE TOURISME CULTUREL

L’un des axes majeurs de la Commission concerne les chemins de mémoire. En octobre dernier lors du congrès commun France-Québec/Québec-France qui s’est tenu à Québec, le sujet a fait l’objet d’un atelier qui a attiré l’attention. Ci-dessous, le compte rendu rédigé par M. Gilles Durand.

De g. à d. M. Denis Racine, M. Robert Trudel, animateur, M. Marc Martin, M. Denis Desgagné.

De g. à d. M. Denis Racine, M. Robert Trudel, animateur, M. Marc Martin, M. Denis Desgagné
Crédit : CFQLMC Gilles Durand

Deux représentants de la CFQLMC étaient panélistes, M. Denis Racine coprésident et M. Marc Martin, secrétaire général, de la section française. Le troisième intervenant était le président-directeur général du Centre de la francophonie des Amériques, M. Denis Desgagné.

 Guides et dépliants touristiques

Messieurs Racine et Martin présentent la création de routes, chemins et itinéraires mémoriels comme l’un des enjeux et des préoccupations majeurs de la CFQLMC, tant dans l’Hexagone que de ce côté-ci de l’Atlantique. Les itinéraires touristiques prennent appui sur les repères dont ils sont jalonnés, églises, bâtiments administratifs, résidences privées, plaques, monuments, etc., témoignant de l’aventure commune des Français et des Québécois. Pour leur production, soit la préparation de cartes, volumes, dépliants, la CFQLMC s’appuie sur les organismes du milieu, par exemple la FFQ et le RQF, les milieux municipaux, universitaires, etc.

À date, les résultats sont très positifs du côté français : douze guides de visite, volumes pouvant atteindre 300 pages et couvrant tout le territoire français, ont été préparés par les régionales de la FFQ sous la direction de la regrettée Janine Giraud-Héraud. Ces ouvrages,  intitulés Ces villes et villages de France, …berceau de l’Amérique française, renferment les municipalités de départ des pionniers français vers l’Amérique du Nord avec une brève description de celles-ci de même que les noms et une brève biographie de ceux qui ont quitté. Pour les villes de La Rochelle et Bordeaux, des itinéraires sous forme de dépliants ont été lancés récemment; d’autres sont à venir prochainement. Le Québec n’est pas non plus en manque de guides : par exemple la CFQLMC a soutenu la préparation d’un itinéraire Trois-Rivières – Neuville déposé sur son site Internet.

Plaques commémoratives

La CFQLMC a également en main un programme pour apposer des plaques commémoratives tant en France que de ce côté-ci de l’Atlantique. Les plaques peuvent servir à plusieurs fins, par exemple à identifier le lieu du baptême d’un ancêtre parti pour l’Amérique, à rappeler le 350e anniversaire de la naissance de Michel Sarrazin, etc. Pour ceux qui seraient intéressés par l’apposition d’une plaque souvenir, M. Racine s’offre à jouer le rôle de commis voyageur.

Expositions, colloques

La CFQLMC prépare aussi des expositions, par exemple celle sur Louis Hébert et Marie Rollet, mise en montre dans la salle d’entrée de l’espace consacré à la tenue de ce congrès. Pour transmettre au public toute la signification des lieux de mémoire, elle prépare également des colloques, tel celui consacré au fondateur de La Nouvelle-Orléans, Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville, qui a eu lieu le 25 août 2018, à Longueuil.

Centre de la francophonie des Amériques

En dernière heure.

M. Desgagné prend la parole pour entretenir l’auditoire du fait français sur le continent américain et même au-delà. Le champ est vaste, les premiers Français ont essaimé partout. Le continent est parsemé de communautés francophones et francophiles qui donnent de l’étoffe à la langue et à la culture françaises et, par là, à la francophonie dans son ensemble. Le Centre veut faire prendre conscience à l’ensemble de ces communautés, minoritaires dans leur milieu et isolées, de l’intérêt des ancrages historiques et culturels qu’elles possèdent. Il tente de les « séduire », pour reprendre un mot de M. Desgagné, par la découverte de la valeur du patrimoine qu’elles côtoient quotidiennement. L’étape de la séduction sera suivie par le réseautage à l’échelle continentale, un réseautage solide, capable de faire naître et mettre en marche des projets communs, de susciter de la fierté et de porter haut l’étendard de la langue et de la culture françaises.

Pour accomplir sa mission, le Centre travaille en partenariat avec le milieu, en particulier avec le Réseau des villes francophones et francophiles d’Amérique. Cet organisme poursuit actuellement un projet de création de routes touristiques sur le continent nord-américain. Le Centre et le Réseau ont élaboré des guides et des procédures pour rejoindre les francophones d’Amérique. M. Desgagné invite les auditeurs à consulter ces instruments de travail sur Internet.»

Rencontres en France en octobre dernier

Dans le cadre de sa plus récente mission en France, le coprésident, M. Denis Racine, a poursuivi ses démarches afin de concrétiser les projets d’itinéraires mémoriels dans le département de la Charente-Maritime.

Le 30 octobre 2018, en compagnie de M. Christian Rouvreau administrateur à la section française de la Commission, il a d’abord rencontré à La Rochelle la directrice du Musée du Nouveau-Monde, Mme Annik Notter. Ce musée venait de présenter l’exposition sur le couple Hébert-Rollet .

De g. à d.: M. D. Racine, Mme A. Notter, M. C. Rouvreau.    De g. à d.: M. C. Rouvreau, M. H. Blanché, M. D. Racine.
De g. à d.: M. D. Racine, Mme A. Notter, M. C. Rouvreau
De g. à d.: M. C. Rouvreau, M. H. Blanché, M. D. Racine

Puis, il s’est rendu à Rochefort où il a eu un entretien avec le maire, M. Hervé Blanché, dans le but de lancer un projet de circuit de visite dans cette ville.

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HOMMAGE À FEUE MONIQUE PONTAULT, MEMBRE DE LA COMMISSION

Madame Monique Pontault

Madame Monique Pontault, membre très engagée de la section française de la Commission est décédée il y a quelques semaines.

M. Gilbert Pilleul, ancien coprésident français de la Commission, l’a bien connue et l’a côtoyée durant de nombreuses années. Il lui rend hommage dans le message qui est reproduit ci-dessous. Le coprésident Racine et tous les membres québécois de la Commission endossent entièrement ce témoignage qui rappelle les qualités de cœur, les réalisations professionnelles et l’immense travail accompli par madame Pontault pour enraciner et faire grandir l’amitié franco-québécoise.

« À la suite  d’une longue maladie, Monique Pontault vient de nous quitter. Tous ceux qui l’ont connue et ils étaient nombreux ne manqueront pas d’être profondément affectés par sa disparition. Par ses qualités personnelles, ses engagements associatifs et par ses travaux et recherches sur la langue française et en anthropologie, son domaine de prédilection, Monique a occupé au cours de sa vie, une place et joué un rôle que seule sa modestie naturelle refusait de reconnaître.

Après des études au lycée Claude Monet et à l’université, Monique s’oriente vers le secteur des  Lettres modernes qui lui permettront d’associer dans ses travaux, la littérature française et l’anthropologie.

Son premier ouvrage paru chez l’harmattan en 2002 a pour titre: « Frères de sang, Soeurs de lait ».

Nommée au Haut Conseil de la Francophonie à la fin du siècle dernier, elle coordonne plusieurs travaux et colloques comme: Francophonie et migrations, Arabo-francophonie, sport et Francophonie, Femmes et Francophonie.

Monique poursuit en même temps des recherches sur l’Afrique et sur l’Océan Arctique, ses deux domaines géographiques de prédilection. On lui doit pour cela deux ouvrages:

  • « Les Inuit, Savoirs, vie quotidienne et spirituelle » chez l’Harmattan. (ouvrage en collaboration publié en 2006)
  • «  Méyo, Chronique d’un village africain » (roman publié en 2012).
Frères de sang, Soeurs de lait.   Les Inuit, Savoirs, vie quotidienne et spirituelle.   Méyo, Chronique d'un village africain.

Chercheuse infatigable, Monique terminait encore, il y a quelques jours,  la mise au point de la publication de son dernier ouvrage.

Sa passion pour la langue française devait la pousser à trouver le temps de se tourner vers le bénévolat associatif au service du Québec. Elle devient alors directrice générale de l’Association France-Québec (aujourd’hui Fédération France-Québec/Francophonie) participant activement aux assemblées générales et aux rencontres des régionales. Plus tard, elle est élue secrétaire générale de la Commission franco-québécoise des lieux de mémoire communs dont elle devient un des piliers. Elle suivra les activités de cette Commission jusqu’au dernier moment en dépit des difficultés grandissantes de sa maladie.

Fidèle à ses engagements et à ses obligations, Monique, avait suivi de près l’éducation de ses deux enfants, et apporté une aide précieuse à la Commission tout en restant proche de la fédération France-Québec/Francophonie.

Je voudrais terminer par deux traits de sa personnalité : celui remarquable de  sa  discrétion naturelle si séduisante, mais aussi celui de son humour à « fleurs de peau ». Monique aimait rire et plaisanter autant que faire se peut, mais le rire chez elle était toujours respectueux et bienveillant. Elle manquera toujours à tous ceux qui l’ont connue, appréciée et aimée. »    Gilbert Pilleul         23/11/2018

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