Célébrations pour souligner le 350e anniversaire de l’arrivée des religieuses à Montréal, lancement d’un album de la congrégation et exposition Soins et compassion au Musée des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal
par Gilles Durand
Crédit : Répertoire du
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Un double anniversaire
L’année 2009 marque un double anniversaire pour les religieuses Hospitalières de Saint-Joseph, l’un à La Flèche, l’autre à Montréal. À La Flèche, Jérôme Le Royer de la Dauversière, le cofondateur de la communauté, les Filles hospitalières de Saint-Joseph, décède il y a 350 ans, le 6 novembre 1659 – Marie de la Ferre étant la cofondatrice de cet institut mis sur pied en 1630. À Montréal, les trois premières soeurs de la communauté arrivent le 20 octobre 1659. Elles font la traversée en compagnie des passagers du Saint-André. Débarquées à Québec le 8 septembre, elles remontent le fleuve pour établir une branche de leur institut et prendre charge de l’Hôtel-Dieu fondé par Jeanne Mance. Cette missionnaire laïque est aussi la cofondatrice de Montréal avec Paul de Chomedey de Maisonneuve en 1642.
Un maillon de la chaîne qui relie le Québec à la France
Les religieuses Hospitalières de Montréal constituent toujours un maillon essentiel de la chaîne qui relie le Québec à la France. Elles restent fidèles à la règle de la communauté mère de La Flèche, la prière, et à sa mission, le soin des indigents et des malades. Tout comme dans la mère patrie, elles réalisent ce mandat dans un hôtel-Dieu durant plus de trois siècles. Elles déploient leurs activités au rythme de l’entrée de nouvelles recrues, du support apporté par le milieu et de l’évolution des sciences de la santé qu’elles communiquent à de jeunes infirmières. En cette année 2009, l’occasion est belle pour les religieuses de nous entretenir de leur grande aventure de ce côté-ci de l’Atlantique1.
Des traces matérielles pour remonter le cours de l’histoire
L’Hôtel-Dieu actuel photographié vers 1865Crédit : Wikipédia : l’encyclopédie libre
Salle commune, Hôtel-Dieu, Montréal, 1911Crédit : Wikipédia : l’encyclopédie libre
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Pour rappeler leur œuvre, les religieuses Hospitalières de Saint-Joseph peuvent compter sur des traces matérielles incontournables :
- L’Hôtel-Dieu au coeur de Montréal. Les religieuses ont assuré le rayonnement de cet hôpital depuis le premier établissement sur la rue Saint-Paul jusqu’au complexe actuel sur l’avenue des Pins, doté de pavillons pour répondre à la spécialisation des services et aux besoins d’une population grandissante – le fait que l’Hôtel-Dieu compte parmi les principaux points d’intérêt de la ville, ne peut constituer meilleur témoignage concret de la réussite de la communauté;
- Le Musée des Hospitalières attenant à l’Hôtel-Dieu. Inauguré en 1992, le musée ouvre toutes grandes les portes de l’histoire des Hospitalières, à la fois collaboratrices des médecins, soignantes, apothicaires, administratrices et maîtresses de maison. Il met en montre des objets de la vie quotidienne, telles des faïences de France du 17e siècle, de la vaisselle, des instruments médicaux qui matérialisent les interventions auprès des malades depuis plus de trois siècles, etc. À l’heure actuelle, il présente une exposition racontant la poursuite de l’œuvre de Jeanne Mance auprès de la population montréalaise.
Un nouvel album2 pour souligner les gestes de quelques religieuses de la communauté
Description : Soeur Nicole Bussières, rhsj, membre
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Le 20 octobre 2009, les religieuses ont souligné le 350e anniversaire de leur arrivée à Ville-Marie en lançant un album commémoratif. La publication se veut un rappel de l’œuvre de la communauté, source de fierté et d’émulation pour les membres d’abord, mais aussi pour le grand public en général. Elle renferme 37 biographies de soeurs, y compris celles de leur fondateur et fondatrice, qui se sont démarquées par leur générosité et leur courage au soin des pauvres et des malades. Bien évidemment, pour ne s’en tenir qu’à ce seul chapitre, toutes les religieuses auraient eu droit de citer dans l’ouvrage. Cependant, comme il fallait bien tenir compte des ressources disponibles, l’album retient surtout celles qui ont fondé et pris charge de nouvelles maisons à l’extérieur du Québec, dans des provinces canadiennes, aux États-Unis, en Amérique du Sud et aux Antilles. La lecture de l’ouvrage, accompagnée d’une visite au Musée, vous dira pourquoi sœur Charlotte Gallard peut écrire en 1713 à la supérieure de La Flèche : « Je suis à présent seule de française; mon grand âge de 64 ans demanderait qu’on me laissât sans emploi pour ne plus penser qu’à mourir, […], ce qui fait ma consolation c’est de laisser une florissante communauté toutes canadiennes d’un vrai mérite et de la plus solide vertu…3 » Elle permettra de mieux connaître le rayonnement de la communauté et fort probablement de découvrir de nouvelles pages de l’histoire des religieuses Hospitalières dont la présence à Montréal ne peut être dissociée de sa renommée.
Crédit : Répertoire du patrimoine culturel du Québec, Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Sophie Thibault, 2005
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Dans les années 1960, l’État québécois prend en charge le secteur de la santé et des services sociaux. Depuis 1996, l’Hôtel-Dieu de Montréal est un des trois hôpitaux du Centre hospitalier de l’Université de Montréal. Aujourd’hui, les RHSJ restent fidèles à leur mission tout en s’adaptant au nouveau contexte : elles oeuvrent auprès des malades, de leurs proches, des femmes victimes de violence, en éducation et en pastorale.
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Femmes de foi et de service dans la liberté des enfants de Dieu / réalisé par une équipe des RHSJ en collaboration avec Promotion MG, Michel Guillot, p.d.g. et ImaginÈre Publicité Infographie, Joanne Roy, 2009, 72 p.
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Dépliant de l’exposition Soins et compassion : 350e anniversaire de l’arrivée des Hospitalières de Saint-Joseph à Montréal, Musée des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal