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Le patrimoine culinaire québécois : héritage des Premières Nations ou de la vieille France

Le patrimoine culinaire québécois :
héritage des Premières Nations ou de la vieille France

 

par Gilles Durand

 

A table! Traditions alimentaires au Québec

Crédit : Château Ramezay

L’héritage culinaire du Québec

Le Château Ramezay présente, jusqu’au 6 septembre 2010, une exposition sur les traditions alimentaires au Québec. Le visiteur peut se familiariser avec les aliments consommés par les habitants d’origine française : pain de blé, viande de bœuf, lard du porc – le porc est ici considéré comme source de gras pour la préparation des mets plutôt que comme viande à consommer, le lard étant délaissé au profit du beurre au milieu du 19e siècle seulement. Il peut découvrir les emprunts faits aux Premières Nations durant la période d’acclimatation au nouveau continent : maïs, viande de gibier, citrouilles, courges. En même temps, il peut tourner ce qui sera peut-être pour lui une nouvelle page d’histoire, l’apport des Britanniques au répertoire culinaire québécois : pomme de terre, sucre, thé. Toutes ces traditions et habitudes de consommation sont matérialisées par la présentation de plus de 1 000 artefacts comprenant vaisselle, ustensiles, équipements culinaires.

 

Plusieurs bonnes raisons d’aller voir l’exposition

L’exposition À table : traditions alimentaires au Québec se signale par la grande qualité de sa présentation, tant la mise en vitrine des artefacts que les textes descriptifs de chacun des objets présentés et de leur contexte. L’exposition présente aussi un intérêt particulier pour le visiteur préoccupé de la relation franco-québécoise. En arrivant en sol québécois, les premiers Français empruntent au patrimoine culinaire des Amérindiens, mais pour un temps seulement : à compter de 1690, c’est l’héritage de la métropole qui s’impose, le blé, la viande de bœuf, le lard du porc à l’encontre des habitudes des autochtones, maïs, viande de gibier, graisse d’ours.

 

Une publication pour approfondir le sujet et comme cadeau de Noël

Le visiteur intéressé à approfondir les influences qui ont marqué le patrimoine alimentaire du Québec au temps de la Nouvelle-France, peut se procurer la publication préparée par l’historien rattaché à l’exposition, Yvon Desloges. Intitulé À table en Nouvelle-France. Alimentation populaire, gastronomie et traditions alimentaires dans la vallée laurentienne avant l’avènement des restaurants (Québec, Éditions du Septentrion, 2009, 240 p.), l’ouvrage se démarque par sa mise en forme, ses illustrations et surtout par la variété et les sources de première main sur lesquelles il s’appuie : rapport découlant de fouilles archéologiques, relations et mémoires d’observateurs et de voyageurs, inventaires après décès et donations entre vifs accompagnées de pensions alimentaires préparés par les notaires de l’époque concernée. La compétence de l’auteur vient d’être reconnue encore une fois, celui-ci ayant été invité tout récemment, le 30 novembre 2009, à prononcer une communication sur le sujet au colloque organisé à Tours par l’Institut européen de l’histoire et des cultures de l’alimentation, rattaché à l’Université François-Rabelais

 

Pourquoi ne pas en profiter pour visiter aussi le château

Au temps de la Nouvelle-France, le Château Ramezay sert tour à tour de résidence (1706-1724) au onzième gouverneur de Montréal, Claude de Ramezay, de maison montréalaise aux intendants Claude-Thomas Dupuy (à vrai dire bien peu de temps, durant une semaine à l’été 1727) et Gilles Hocquart (1729-1745) de même que d’hôtel à la Compagnie des Indes (1745-1763). D’autres expositions et des activités variées se déroulent tout au long de l’année.

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