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Métro Saint–Lazare…sur l’ancienne chaussée de la Nouvelle-France

Métro Saint–Lazare…
sur l’ancienne chaussée de la Nouvelle-France

par Gilbert Pilleul
Secrétaire général de la CFQLMC

 

Caserne de la Nouvelle France

Caserne de la garde républicaine dite
de la Nouvelle-France, au 82 rue du faubourg
Poissonnière, dans le 10° arrondissement de Paris

Crédit : Michèle Marcadier

L’une des  stations de métro Saint –Lazare qui dessert la gare du même nom devrait à l’occasion du 50ème anniversaire de la création de la maison du Québec à Paris, devenue depuis la Délégation générale du Québec, faire prochainement l’objet de soins attentifs d’artistes et de décorateurs québécois, qui, obéissant aux vœux des autorités québécoises, auront la mission de  laisser une trace durable de cet anniversaire dans un lieu habituellement fréquenté par de nombreux parisiens.

La gare Saint-Lazare bâtie sur l’espace du parc Tivoli s’est d’abord appelée gare de Rouen puis gare de l’Ouest1 avant d’être désignée du nom d’une rue proche et importante : la rue Saint-Lazare.

Rue qui conduit à la ferme et au clos Saint-Lazare dont l’histoire, à plus d’un titre, a des points communs avec celle du Canada. De plus, pour atteindre ce clos et cette ferme, on traverse un quartier appelé au temps de Louis XIV, quartier de la Nouvelle-France, autre terme pour désigner le Canada. Ainsi donc, l’actualité et l’histoire semblent s’unir, à l’occasion de cette commémoration, pour multiplier comme à plaisir des coïncidences qui sollicitent, chez les Québécois comme chez les Français, le réveil d’une  mémoire commune.

 

Retenons de la longue histoire du clos Saint-Lazare, qu’il servit de prison au temps de la Révolution où, entre autres personnages, furent enfermés André Chénier et Madame de Montmorency-Laval, dernière abbesse de Montmartre dont les liens de parenté avec l’évêque de Québec au 17ème  siècle ont dû  être établis, sans aucun doute.

 

Ce clos au 17ème occupait un vaste espace de la rue du faubourg Poissonnière au faubourg Saint-Denis. Une partie en fut soustraite pour y construire une caserne de gardes-françaises. Très vite, cette caserne qui existe encore sous le même nom, prit celui de caserne de la Nouvelle-France. Elle donne aujourd’hui sur le faubourg Poissonnière.2 C’était la route de la marée, la route vers Dieppe, Rouen, Honfleur. Jusqu’en 1648, elle était appelée chaussée de la Nouvelle-France.

 

Tout près, il y avait, en effet,  un village « hors les murs » de Paris, où se retrouvaient l’espace d’une étape, les gens qui s’apprêtaient à entreprendre la longue traversée vers l’Amérique. Ce village, nommé Nouvelle-France, vivait de ses tavernes et de ses guinguettes  qui offraient aux  voyageurs des moments d’insouciance avant de se lancer dans l’aventure.

 

On pourrait encore évoquer tout près de la ferme Saint-Lazare, la rue des récollets dont on sait le rôle qu’ils ont joué an Canada. Luc-Vincent Thiery3 écrit, en 1788, qu’on peut voir dans la chapelle de cette rue, des tableaux ramenés du Canada par frère Luc, peintre picard qui y vécut  au 17ème siècle.  Que sont-ils devenus ?

 

 

Sources

  1. Jacques Hillairet, Evocation du vieux Paris, les faubourgs, Les éditions de Minuit, 1953, page 588.
  2. Voir aussi : J. Vacquier : la Nouvelle-France ou le faubourg Poissonnière, décorations, Les vieux hôtels de Paris. F.Contat, 1932.
  3. Luc-Vincent Thiéry, le voyageur à Paris, 1788. Sur cet ouvrage, les lecteurs qui souhaitent avoir plus d’informations peuvent consulter le site historique et plus particulièrement cette page web.
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