Rappel de la contribution
des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph
1659 – 2009
par Sœur Nicole Bussières, r.h.s.j.
Maison mère
L’Hôtel-Dieu de Montréal vers 1865Crédit : Wikipédia, L’encyclopédie libre |
Le 20 octobre 1659
Ville-Marie est en liesse. Les trente familles de la petite bourgade accourent à l’arrivée de la chaloupe, afin de voir « les Filles de Saint-Joseph qui étaient venues de 1300 lieues pour les consoler et servir les malades » relate sœur Marie Morin dans les Annales de la communauté.
Reçues par Paul de Chomedey de Maisonneuve, gouverneur, les trois Hospitalières : Judith Moreau de Brésoles, Catherine Macé et Marie Maillet, sont conduites à la maison de mademoiselle Mance. Une vie toute donnée au service des pauvres malades commence pour les héroïques Françaises dans le modeste Hôtel-Dieu. Marie Morin, née à Québec, les rejoint en 1662. En 1671, elles deviennent cloîtrées.
Qui sont-elles?
JUDITH MOREAU DE BRÉSOLES
Née à Blois en 1620, elle fuit la maison de son père pour entrer chez les Hospitalières de l’Hôtel-Dieu de La Flèche en 1645, où elle exerce son talent d’apothicaire.
Jérôme Le Royer la choisit comme fondatrice de la communauté de Ville-Marie. Elle est nommée supérieure par Mgr Henri Arnauld, évêque d’Angers.
Hospitalière et pharmacienne, elle soigne Français et Indiens qui se présentent à l’Hôtel-Dieu, administré par Jeanne Mance depuis sa fondation en 1642.
Dans un petit jardin, elle cultive des plantes médicinales. On avait une telle confiance en elle que les Indiens la surnommaient « le soleil qui luit ».
Son désir de vivre pour Dieu seul et sa charité pour les pauvres marquent sa vie d’Hospitalière. Elle meurt à Ville-Marie en 1687, après 28 ans de service dans des conditions que nous avons peine à imaginer.
CATHERINE MACÉ
Née à Nantes vers 1618, elle entre chez les Hospitalières de La Flèche en 1643. Elle est la 10e candidate à joindre la communauté fondée par Jérôme Le Royer et Marie de la Ferre. Une vie cachée en Dieu est l’attrait de son âme.
En 1658, Jeanne Mance, de passage à l’Hôtel-Dieu de La Flèche, lui dit: « Bon courage… vous viendré en Canada ». Cette parole se concrétise lorsque Jérôme Le Royer la choisit pour faire partie des Hospitalières fondatrices à Ville-Marie.
Assistante, elle se dévoue comme dépensière et cuisinière, sans oublier le service des repas et les veilles chez les malades. Elle s’occupe aussi de la basse-cour.
Elle succédera à soeur de Brésoles comme supérieure de la communauté. Dans la nuit du 24 février 1695, elle voit brûler l’Hôtel-Dieu et le monastère. Elle sera la dernière des fondatrices à mourir, en septembre 1698, épuisée, après 39 ans d’héroïque dévouement à l’Hôtel-Dieu.
MARIE MAILLET
Née à Saumur vers 1610, elle vit dans l’aisance matérielle. Elle entre chez les Hospitalières de La Flèche à l’âge de 36 ans, où elle est reçue par Marie de la Ferre, supérieure. Elle y soigne les malades et assume la charge de dépositaire (économe).
C’est à ce titre qu’elle est nommée pour la fondation en Nouvelle-France. Elle s’acquitte de sa tâche d’économe avec dévouement et compétence, malgré une santé fragile, s’inquiétant pour la survie de la communauté. Rien ne lui paraît pénible dans le soin des malades. Elle avait une grande dévotion à saint Joseph et à l’ange gardien.
Emportée par une pneumonie, en novembre 1677 à 67 ans, elle est la première des fondatrices à mourir à Ville-Marie.
Aujourd’hui, les Hospitalières œuvrent auprès des malades, des personnes âgées, de personnes qui accompagnent un membre de leur famille hospitalisé, de femmes victimes de violence familiale, en pastorale hospitalière, sociale et paroissiale, en éducation : vie chrétienne, éveil vocationnel, difficulté d’apprentissage, en accompagnement spirituel.
Elles invitent des personnes laïques à s’associer à leur famille spirituelle en vivant du charisme du fondateur dans le quotidien de leur vie baptismale.
Musée des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal
Le Musée a inauguré, le 6 mai 2009, l’exposition temporaire « Soins et compassion » qui commémore le 350e anniversaire de l’arrivée des trois premières Hospitalières de Saint-Joseph, à Ville-Marie, en 1659. Soins du corps et soins de l’âme, telle est la mission de ces femmes de foi, de compassion et d’audace.
www.museedeshospitalieres.qc.ca
Mort du Vénérable Jérôme Le Royer de La Dauversière
Le 6 novembre 1659, mourait à La Flèche, en France, Jérôme Le Royer de La Dauversière, receveur d’impôts. Marié à Jeanne de Baugé et père de cinq enfants, il est le fondateur avec Marie de la Ferre des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph, à la Flèche, en 1636, pour le service des pauvres malades de l’Hôtel-Dieu. Cette communauté naissante s’inscrit dans le renouveau spirituel et apostolique suscité par la réforme catholique en France au 17e siècle. Le 6 juillet 2007 fut promulgué à Rome le décret reconnaissant les vertus héroïques de Jérôme Le Royer et le pape Benoît XVI le déclarait Vénérable.
Des célébrations se déroulent dans les lieux où œuvre la congrégation : France, Canada, États-Unis, Pérou, République Dominicaine et Mexique.