Un regard neuf sur le patrimoine culturel… et la mémoire
À l’occasion de sa participation à la consultation sur la révision de la loi québécoise sur les biens culturels , la CFQLMC ( section Québec) a soumis un Mémoire dans lequel on propose notamment la création d’un statut de lieu de mémoire.
Cette proposition a reçu un accueil très favorable.
Voici le sommaire de ce mémoire
Organisme bilatéral créé il y a plus de 10 ans, la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC) s’intéresse au premier chef à la mémoire franco-québécoise et aux lieux, tangibles ou intangibles, qui en témoignent à travers l’histoire et le territoire respectifs de chacun des deux États. Cette importance de la mémoire lui apparaît d’autant plus grande qu’elle représente un rempart contre le nivellement culturel qui menace de plus en plus l’ensemble de la planète. Le “lieu de mémoire”, investi de signification par la collectivité, devient dès lors un repère identitaire majeur pour une société.
La CFQLMC porte un regard fort positif, de façon générale, à l’endroit du livre vert déposé par la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine (MCCCF). La Commission se permet de questionner, toutefois, certains aspects du bilan dressé dans ce cadre par le Ministère, notamment quant à la représentativité du patrimoine actuellement protégé en vertu de la Loi sur les biens culturels ainsi qu’en ce qui concerne l’efficacité véritable de toutes les mesures de protection qui en découlent. La CFQLMC estime, par ailleurs, que ce même bilan met insuffisamment en lumière un certain nombre de facteurs qui lui semblent avoir également joué un rôle significatif en matière de conservation. Néanmoins, elle endosse la très grande majorité des éléments constituant la proposition ministérielle, et plus particulièrement ceux qui ont trait à l’institution d’un Conseil du patrimoine culturel et à la création d’un comité interministériel permanent.
Si elle préfère s’abstenir de commenter le détail de chaque mécanisme ou levier passé en revue dans le livre vert, la CFQLMC se fait elle-même initiatrice de quelques propositions, dont la principale gravite autour du concept même de “lieu de mémoire”. S’élevant au-dessus de la seule thématique franco-québécoise, la Commission propose en effet l’insertion, à titre de nouveau statut, de cette notion transversale et multidimensionnelle dans la future Loi sur le patrimoine culturel : un statut qui en serait davantage un de valorisation, plutôt que de protection proprement dite. La CFQLMC développe et expose, dans son mémoire, ce qu’elle entend plus précisément par ce concept déjà bien implanté du côté de certains pays européens; elle en esquisse et en illustre les contours à travers un éventail varié d’exemples, allant du plus modeste mais non moins évocateur au plus prestigieux et rassembleur au plan de sa symbolique et de sa charge identitaire et mémorielle; elle se permet, enfin, d’en proposer une définition qui couvre aussi bien l’immatériel que le matériel.
La CFQLMC, quoi qu’il advienne, entend pousser plus loin sa réflexion quant aux applications possibles d’un tel concept et tient à offrir, aux autorités compétentes, la contribution de ses expertises en vue de la mise en oeuvre de sa proposition.