Une nouvelle publication pour commémorer le cinquantenaire
de la Délégation générale du Québec à Paris intitulé
La coopération franco-québécoise hier, aujourd’hui, demain – Actes du colloque
Par Gilles Durand
Pour commémorer le cinquantenaire de la Délégation générale du Québec à Paris (1961-2011), ouverte en octobre 1961, la branche française de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC) organise un colloque sur la coopération franco-québécoise au cours de ces 50 années. La rencontre se tient à Paris le 4 octobre 2011. Plusieurs conférenciers tant français que québécois y participent. Leurs communications – sans compter des études particulières annexées –, présentées dans l’ouvrage intitulé La coopération franco-québécoise hier, aujourd’hui, demain – Actes du colloque et publié par les Éditions Privat en 2012, sont regroupées sous trois grandes parties, permettant de cerner des éléments déclencheurs de la coopération, des éléments moteurs, enfin ses fondements qui justifient de l’optimisme pour son avenir.
Des éléments déclencheurs : l’arrivée au pouvoir en 1961 d’une nouvelle équipe dirigée par Jean Lesage et la visite du président français, le général Charles de Gaulle
Les relations du Québec avec la France, devenues ténues après la conquête britannique en 1760, prennent de la vigueur au début des années 1960. Le besoin d’un rapprochement avec l’ancienne mère-patrie est déjà dans l’air depuis quelque temps. Un an après sa victoire du juin 1960, le gouvernement libéral ouvre une Délégation du Québec à Paris. Les premières ententes ne tardent pas à être signées entre un gouvernement du Québec, décidé à étendre à l’externe ses champs de compétence interne comme État fédéré, et le gouvernement français, un État souverain dirigé par Charles de Gaulle. Une Commission permanente de coopération franco-québécoise est mise en place en 1965 pour chapeauter la mise à exécution des projets conjoints. De Gaulle n’en reste pas là. Il donne à la coopération un élan sans pareil lors de son voyage au Québec en juillet 1967 dans le cadre de l’Exposition universelle de Montréal. Dorénavant les ententes se multiplient sous l’impulsion des deux gouvernements. Un organisme pour faciliter les échanges de jeunes dans un but d’observation et de formation voit aussi le jour en 1968, l’Office franco-québécois pour la jeunesse.
Des éléments moteurs de la coopération franco-québécoise
Le coup de barre initial donné par les gouvernements québécois et français trouve écho de part et d’autre de l’Atlantique jusqu’au niveau régional. Enseignants, chercheurs et étudiants français et québécois répondent positivement aux invitations des établissements universitaires, préuniversitaires et professionnels dans un but de formation, de spécialisation et de participation à des projets de recherche. Des touristes traversent l’Atlantique tant pour revoir des lieux d’origine que des lieux d’enracinement au temps de la Nouvelle-France. Un marché se forme entre les deux continents. L’entreprise privée exporte des biens de haute technologie et réalise des investissements dans des domaines très variés depuis le transport jusqu’au cosmétique. Le milieu du livre, du cinéma et des arts de la scène y trouve également son profit. Des associations comme France-Québec et Québec font beaucoup pour faire connaître et susciter l’intérêt pour le pays d’en face.
Les fondements de la coopération franco-québécoise – Pourquoi l’organisation du colloque par la CFQLMC
La coopération entre la France et le Québec connaît des hauts et des bas à l’occasion. N’empêche, elle repose sur une histoire, une culture et une langue communes. Elle s’exprime dans ce que la CFQLMC appelle des lieux de mémoire et qu’elle a pour mission de faire connaître et de commémorer pour garder vivants dans la mémoire collective. Les lieux de mémoire sont constitués de personnages, de lieux, d’événements, de paysages, de bâtiments, d’objets, de documents, de savoirs et de savoir-faire toujours vivants, formant autant de manifestations partagées par Français et Québécois et qui permettent de garder confiance en l’avenir. C’est en ces termes que le président passé de la branche québécoise de la CFQLMC, André Dorval, le rappelle : « Car un demi-siècle plus tard, les relations franco-québécoises, par leurs ramifications personnelles, professionnelles, institutionnelles, irriguent tous les domaines de la vie en société. Ces résultats sont redevables en bonne partie aux programmes de coopération et aux impulsions politiques… Mais ils s’expliquent aussi par le terreau fertile dans lequel ces initiatives ont été semées. Et cette fertilité, on la doit beaucoup à la proximité culturelle, ainsi qu’à des racines, une histoire et une mémoire communes (p. 208). »
La coopération franco-québécoise hier, aujourd’hui, demain – Actes du colloque, un compagnon indispensable en vente aux Éditions Privat, 10, rue des Arts – BP 38028, 31080 Toulouse Cedex 6